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3.67/5 (sur 29 notes)

Nationalité : Liban
Né(e) le : 3/12/1952
Biographie :

Jad Hatem, né le 3 décembre 1952, est un philosophe et poète libanais ainsi que professeur de philosophie, de littérature et de sciences religieuses à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth depuis 1976, chef du Département de Philosophie (1981-1996, 2005…), et directeur du centre d'études Michel Henry du même département. Il est par ailleurs rédacteur en chef d'"Extasis" (1980-1993), des "Annales de Philosophie" de l'Université Saint-Joseph, de "La Splendeur du Carmel", de "L'Orient des dieux" et d'"Alcinoé".

Refusant de quitter le pays durant les âpres années de guerre civile, Jad ne cessa jamais d'enseigner et d'écrire. Il profitera au contraire de ces années de tourmente et d'instabilité pour produire une œuvre considérable, et se constituer un savoir lui permettant de lancer aisément des passerelles entre différentes disciplines.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
« Ô souffle de la brise, dis au faon :
Boire n’a fait qu’augmenter ma soif.
J’ai un aimé dont l’amour est au milieu des entrailles.
S’il voulait marcher sur ma joue il marcherait.
Son esprit est mon esprit et mon esprit son esprit.
S’il veut je veux et si je veux Il veut ».

« Je suis qui j’aime (ahwâ) et qui j’aime est moi,
nous sommes deux esprits résidant en un corps ;
Aussi, me vois-tu tu Le vois,
et Le vois-tu tu nous vois ».

On peut affirmer avec certitude que Hallâj avait le sentiment d’entretenir un commerce familier avec l’Esprit de Dieu. En effet, deux esprits dont il est question dans le deuxième poème, fameux entre tous, l’un est celui de Dieu, sanctifiant, l’autre celui de l’homme, sanctifié, tous deux étant liés par amour réciproque. Union sans confusion comme l’atteste la préservation de la dualité et que confirme maint propos en prose : « De même que mon hominité (nâsuûtiyyatî) s’anéantit dans ta divinité sans s’y mélanger, ta divinité s’empare de mon humanité sans la toucher ».

Il est certes extrêmement délicat, voire extravagant, de penser distinguer l’expérience elle-même de l’interprétation qu’en donne Hallâj. Plus exactement, malaisée s’avère la tentative de dissocier dans l’interprétation, la part phénoménologique de la part réflexive. C’est néanmoins ce que j’entreprends ici à mes risques et périls. Je commencerai par une oraison de Hallâj :

« Ô Toi dont le trône est au ciel, Toi qui ‘’au ciel es Dieu et sur la terre es Dieu’’ (Coran 43:84), Tu te manifestes comme Tu le veux ainsi que Tu t’es manifesté en Ta volonté sous ‘’la plus belle des formes’’ (Coran 95:4), forme en laquelle réside l’Esprit qui profère la science, l’évidence, la puissance et la preuve. Ensuite, Tu as conféré à ce témoin de ton Je ton ipséité essentielle. Qu’en est-il de Toi lorsque tu prends figure en mon Moi à l’issue de mes étapes [d’ascension] et que par Moi tu m’appelles, m’élevant en mes ascensions jusqu’au trône de mes pré-éternités, près des paroles de mes créatures ? » (pp. 44-45)
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Condamnées également à l’éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l’explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu’à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté.
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Tout en présidant aux destinées de la communauté druze, Kamal Jumblatt trouva dans l’Inde éternelle, outre un univers culturel, une inépuisable source d’inspiration. De fréquents séjours lui permirent de toucher de près cette réalité omniforme et, sous la direction d’un maître, Atmânanda, il progressa sur la voie ardue de la réalisation de soi. À la dimension druze qui avait déjà été fécondée par l’hermétisme et le christianisme, s’est donc également greffé le surgeon hindou, produisant une sensibilité dont la particularité est inscrite dans le retour à la gnose du druzisme, moyennant l’amour chrétien et les techniques orientales d’illumination.

Outre la synthèse de ces éléments, l’apport strictement hindou s’est déclaré dans des traductions en arabe et dans certains écrits en poésie et en prose. À cet égard, la Vie et la lumière est particulièrement représentatif. Il regroupe une traduction de la Mundaka Upanishad, des fragments de Krishnamurti, de Çankara, de l’Atma-Darshan d’Atmânanda (traduction réalisée en collaboration), un recueil de textes anciens collationnés par Ramana Maharshi et enfin l’Hymne de la lumière de Jumblatt même assortie d’un petit commentaire. L’auteur signe ses contributions d’un pseudonyme, Bâyâzîd, qui rappelle le fameux Bistâmi (cité p. 36) également coupable de s’être identifié à Dieu — car tel est le sens de la réalisation de type védântin dont Jumblatt se déclare l’adepte : que le voile de l’ignorance se dissipe afin que l’essence éternelle de l’individu (son âtman) se dégage de la gangue du relatif pour être reconnue identique à l’Absolu (Brahman). C’est ainsi que le mystique entend le tawḥîd (cf. p. 151). Dans l’Hymne à la lumière :

Tout amour en son amour devient (…)
Mon Dieu et moi sommes un » (p. 98). (pp. 51-53)
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§1. Adressée en mars 1028 à l’Empereur byzantin Constantin VIII , l’épître qualifiée précisément de constantinienne reproduit le Credo de Nicée-Constantinople sous la forme suivante :

« Nous croyons en Dieu (Allâh) le Père qui a domination (mâlik) sur toute chose, qui a produit (ṣâni‘) le visible et l’invisible, et en seul Seigneur Jésus (Yâsû‘) Christ, le fils unique de Dieu, le premier-né de toutes les créatures et non produit (maṣnû‘), vrai Dieu de vrai Dieu, de la substance de son Père, par la main duquel les mondes furent parfaitement édifiés et a créé toute chose ; pour nous, les hommes, et pour notre salut, il est descendu du ciel, s’est incarné de l’Esprit-Saint et est devenu homme, il a été conçu, est né de la vierge Marie, a subi la souffrance, a été crucifié à l’époque de Fîṭûs, fils de Fîlâṭûs, fut enterré, ressuscita (qâma) le troisième jour, est monté au ciel, s’est assis à la droite du Père et il est prêt à venir une deuxième fois afin de juger les vivants et les morts. Nous croyons en l’Esprit-Saint un, l’esprit de vérité qui provient (yakhruj) de son Père, esprit vivifiant, et en un seul baptême pour la rémission des péchés et des fautes, et en une assemblée unique, sainte, apostolique et catholique, en la résurrection de nos corps et en la vie sempiternelle (dâ’imat) jusque dans les siècles des siècles » (E, p. 384 - 385 ).

Bahâ’uddîne (une réincarnation de l’évangéliste Luc selon la tradition druze) tient à marquer que le « Messie des siècles » n’en a point prescrit l’ensemble. Et de mentionner l’Incarnation (yatajassad) dont la mention engagea les pontifes à introduire l’idolâtrie (E, p. 385 ). Le reproche reprend des éléments de la polémique anti-chrétienne musulmane partie du Coran lui-même (5:116) où Dieu fait mine de blâmer ‘Îsâ et sa mère d’avoir prétendu à la divinité. L’auteur va s’efforcer ici d’adapter le vocabulaire du credo à ses propres convictions. C’est ainsi que l’union hypostatique prend les couleurs d’une proclamation de la croyance unitaire :

« La convocation de l’unicité est la Parole (kalimat) unie (muttaḥidat) au Seigneur Messie, car sa substance s’est unie (muttaḥid) à la substance de la Parole de la franche et pleine unicité, car il ne s’est pas incarné (yatajassad) en son action avec quelque précepte ou loi que ce soit » (E, p. 398 ).

L’auteur se plaît à reprendre les termes techniques de substance, d’union et d’incarnation tout en les détournant de leur usage chrétien pour présenter Ḥamza, le proclamateur de la vérité unitaire, comme le vrai messie. (pp. 30-31)
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« Iblîs est le martyr de Dieu et l’homme de cœur ne doit pas maudire celui qui est le martyr de son Dieu » (Abû al-‘Abbâs al-Qassâb)

Lorsque Schelling évoque le désir d’affranchissement de Satan soumis à la conscience humaine, il ne manque pas de faire allusion au Coran où Iblîs refuse d’adorer l’homme car, commente-t-il, soumission et adoration reviennent au même dans la conceptualisation de l’Orient. Indication précieuse qui attribue au geste du futur paria un autre motif que l’envie.
(…)
Dans le Tâsîn al-azal (prééternité) wa-l-iltibâs (amphibologie) qui contient avec ses poèmes la pure moelle de son esprit, Hallâj propose une géniale variation sur le refus d’Iblîs qui devient sous sa plume l’un des deux plus grands monothéistes qui soient, le deuxième étant Mahomet ! Je propose ici une traduction de la partie essentielle de ce texte.

« Il n’y eut pas, parmi les habitants du ciel, un unitaire [au sens premier de monothéiste] tel qu’Iblîs, car son œil ayant été recouvert par la confusion (ulbisa), il abandonna (hajara) tout regard, à la dérobée et dans le clin d’œil, dans le secret [ou l’intime, sirr] si bien qu’il adora l’Adoré selon le détachement (tajrîd).
(…)
Moïse rencontre Iblîs sur la pente du Sinaï et lui dit : ‘’O Iblîs ! Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner ?’’. Il répondit : ‘’Ce qui m’en a empêché, c’est ma proclamation d’un Adoré unique. Si je m’étais prosterné devant Adam, je serais devenu comme toi. Il a suffi qu’on t’ordonne une fois : ‘Regarde la montagne’ (Coran 7:143) pour que tu la regardes. Mille fois on me cria : ‘’Prosterne-toi ! prosterne-toi !’ et je n’en fis rien en raison de ma proclamation selon ma conception (bima’nâya).’’
(…)
‘’Mon service est maintenant plus pur, mon instant plus vide [ou plus dédié, akhlâ], ma remémoration plus douce [ou meilleure : ahlâ], car je le servais naguère à mon privilège et je le sers maintenant à son privilège.’’ »
(…)
La révolte du personnage hallâjien n’est plus celle de l’ange jaloux de son rang (ou, pire, bouffi d’une superbe qui le conduit à vouloir égaler Dieu, voir Le dépasser. De Lucifer, Boehme disait magnifiquement que ne trouvant aucun lieu au-delà de Dieu, il n’a pu aller qu’en lui-même). Aux antipodes, la révolte d’Iblîs est plutôt d’un fidèle, disons même d’un amoureux arrêté à mi-chemin, si l’on voulait lui appliquer la sentence de Wilhelm Meister : « Ce n’est pas assez de risquer sa vie pour un ami, il faut aussi pouvoir, au besoin, lui sacrifier ses convictions. » (pp. 55-61)
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Le jeune Marx parvient à mettre en évidence une relation Je-Tu fondée sur le travail et que corrompt la médiation de l'argent et l'appropriation
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Il est appelé à renouer avec le monde imaginal en passant du monde de la réalité, le monde intelligible via le monde sensible.
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Les Druzes considèrent qu'ils ne sont pas contraints par certaines prescriptions de la charia, ni les obligations rituelles qui en découlent ; ils n'ont ni liturgie, ni lieux de culte. La communauté musulmane considère les Druzes comme étant hérétiques, du fait que leur croyance serait contradictoire avec la foi musulmane.
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Un autre aspect essentiel de l'œuvre de Hesse est la spiritualité, particulièrement présente dans le roman Siddhartha.
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Mais Madame Guyon allait de l'avant, car elle se vivait comme déjà morte à elle-même en Dieu, et témoin du pur amour.
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