AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


« Ô souffle de la brise, dis au faon :
Boire n’a fait qu’augmenter ma soif.
J’ai un aimé dont l’amour est au milieu des entrailles.
S’il voulait marcher sur ma joue il marcherait.
Son esprit est mon esprit et mon esprit son esprit.
S’il veut je veux et si je veux Il veut ».

« Je suis qui j’aime (ahwâ) et qui j’aime est moi,
nous sommes deux esprits résidant en un corps ;
Aussi, me vois-tu tu Le vois,
et Le vois-tu tu nous vois ».

On peut affirmer avec certitude que Hallâj avait le sentiment d’entretenir un commerce familier avec l’Esprit de Dieu. En effet, deux esprits dont il est question dans le deuxième poème, fameux entre tous, l’un est celui de Dieu, sanctifiant, l’autre celui de l’homme, sanctifié, tous deux étant liés par amour réciproque. Union sans confusion comme l’atteste la préservation de la dualité et que confirme maint propos en prose : « De même que mon hominité (nâsuûtiyyatî) s’anéantit dans ta divinité sans s’y mélanger, ta divinité s’empare de mon humanité sans la toucher ».

Il est certes extrêmement délicat, voire extravagant, de penser distinguer l’expérience elle-même de l’interprétation qu’en donne Hallâj. Plus exactement, malaisée s’avère la tentative de dissocier dans l’interprétation, la part phénoménologique de la part réflexive. C’est néanmoins ce que j’entreprends ici à mes risques et périls. Je commencerai par une oraison de Hallâj :

« Ô Toi dont le trône est au ciel, Toi qui ‘’au ciel es Dieu et sur la terre es Dieu’’ (Coran 43:84), Tu te manifestes comme Tu le veux ainsi que Tu t’es manifesté en Ta volonté sous ‘’la plus belle des formes’’ (Coran 95:4), forme en laquelle réside l’Esprit qui profère la science, l’évidence, la puissance et la preuve. Ensuite, Tu as conféré à ce témoin de ton Je ton ipséité essentielle. Qu’en est-il de Toi lorsque tu prends figure en mon Moi à l’issue de mes étapes [d’ascension] et que par Moi tu m’appelles, m’élevant en mes ascensions jusqu’au trône de mes pré-éternités, près des paroles de mes créatures ? » (pp. 44-45)
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}