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Critiques de James Ensor (3)
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James Ensor 1860-1949.

James Ensor (1860-1949), né à Ostende, mort à Ostende ..



James Ensor pas trop mal avec ses sarcasmes et ses masques, sa carte de visite indéniablement. Quand il fait son autoportrait qui est présent ici en converture du livre d'expo, il se voit assez nettement au milieu d'une débauche de masques, univers de sous-sols à la Dostoïevski, du rire sardonique aux larmes facétieuses.



Mais pourquoi donc s'enfermer ainsi dans ce monde effrayant où tout n'est que malice, dérision ? A ne pas s'y tromper ses factures sont des masques humains sur des morts qui ont déjà du vécu si je puis dire, des squelettes, des revenants, et lui Ensor quand il pose au milieu de ceux-là on le reconnait, il est parfaitement identifiable, avec son visage humain qui contraste ! Lui pourtant plutôt bien né dans cette riche ville d' Ostende du 19 e siècle ? Pourquoi cette obsession funeste, lui qui a vécu en chevauchant deux siècles. arrivant dans le second de sa toute puissance créatrice pour y voir les horreurs à grande échelle ? Non même pas, à vrai dire son cheminement est plus personnel, l'enfance est bien présente, la mort, l'illusion .. Une forme sous jacente de mal dans sa peau, le souvenir d'être moqué par ses condisciples sans doute jaloux de son comportement atypique, à lui l'artiste déjà !.. Il déclinera de cet état un anarchisme bien teinté qui sera remarqué dans la société bien pensante d'Ostende où il aura vécu pendant pratiquement toute sa vie. Le rapport du jeune homme James Ensor envers son siècle était dans le même ordre d'esprit que le jeune poète regretté Keats entretenait avec les conservateurs : c'était forcément pas bon, même si c'était génial, mais autant si c'est la postérité qui va plébiciter le poète, c'est le peintre lui-même qui va arriver à s'imposer à ses pairs moyennant une belle opiniâtreté. Je tente la comparaison parce qu'ils étaient tous les deux issus de père anglais. Je dis ça, mais combien d'artistes précurseurs ont souffert de préjugés de la classe dominante conservatrice !..



Je lis dans sa bio qu'il laisse une oeuvre expressionniste originale. Oui je crois que les fondateurs du courant Die Brücke vont percer grâce à des peintres comme Ensor, Munch et Van Gogh. il aura donc été pour quelque chose dans la naissance de l'expressionnisme, ainsi que du surréalisme, et fauvisme avec bien entendu ! C'est fort pour le garçon ! On ne dira jamais assez de la valeur ajoutée de ces peintres géniaux ! On lui doit bien une messe !



Le père de James, anglais ingénieur de formation sombrera dans l'alcoolisme et l'héroïne ! Sa mère, flamande, vend notamment des masques de carnaval dans sa boutique. La vocation de James explosera dans les années 80, la période est sombre mais créatrice. Il se verra refuser des accès aux expos, aux salons, alors que le talent qu'il proposait aux bourgeois de la profession résonnait là comme une expertise ; il nourrira ainsi sa rancoeur par des tableaux rutilants ..



Vraiment il faut voir James Ensor, et plus encore sa palette bien à lui qui crachait le feu entre ses congénères qui n'étaient pas moins, je le rappelle, que les monstres sacrés de Munch et de van Gogh.



J'avais écrit ici un jour qu'un peintre m'avait réconcilié par sa façon avec les masques africains que je déteste, et encore plus mon chien de l'époque, c'est Basquiat. Mais je me dois de corriger mon antienne en disant qu' Ensor n'est pas mal non plus avec ses masques qui sont ici un symbole, une surréalité !..

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Mes écrits

Quelle liberté littéraire peut caractériser un peintre qui ne se refuse rien, pas même le droit d’écrire pour une revue de thalassothérapie intitulée « La cure marine » ? Démesurée, elle a autorisé James Ensor à publier ses opinions dans toutes sortes de revues et de journaux, dans des enquêtes artistiques, des préfaces de catalogues d’exposition ; à les exprimer au cours de cérémonies qui lui sont dédiées ou de cercles artistiques et autres sociétés carnavalesques.



Car n’oublions pas que James Ensor est avant tout connu pour ses travaux en tant que peintre, dessinateur, graveur et aquafortiste. Les références dans le domaine émaillent tout au long de ses récits et justifient ses prises de position. Pour qui n’aurait pas combattu avec Ensor les réserves de la vieille-garde en peinture, il y a souvent de quoi se sentir perdu… Heureusement, le peintre ne s’en tient pas à des règlements de compte et étend ses propos à des considérations plus larges qui, partant du cercle étroit des peintres de son époque, s’étendent à décrire une certaine frange de la population bourgeoise avec un cynisme et un verbe anarchique.



Si en peinture, James Ensor n’a jamais aimé emprunter les voies débroussaillées par d’autres avant lui, il n’agit pas différemment en littérature, à tel point qu’il est parfois difficile de le suivre dans ses divagations et dans ses emportements, qu’il traduit par des successions d’énumérations saugrenues faisant primer la musicalité avant la sens. Emile Verhaeren a traduit cette fougue en ces termes : « Lorsqu’une bouteille d’ardent champagne se débouche et que le fourmillement des bulles gazeuses s’élève myriadaire et pétille vers le goulot pour se répandre et se résoudre en mousse, je songe au style fermenté de James Ensor ». Ce n’est pas faux, car l’overdose n’est jamais loin lorsqu’on se plonge dans les écrits du peintre. A lire comme de la poésie, en prenant son temps, pour s’assurer une dégustation que n’aurait pas renié James Ensor, ce peintre qui au-delà des formes, des mouvements et des couleurs, appréciait également la bonne chère, la musique et les bons mots.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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James Ensor et Paul West

James Ensor – Musées secrets, une collection dont on nous prévient qu’elle « ouvre les voies d’une autre lecture en art » et « emporte le lecteur dans l’émotion de la connaissance ». Certes, néanmoins je n’en sors pas pour autant de cette lecture, quoiqu’intéressante, avec une passion nouvelle pour l’œuvre de James Ensor… qui restera sans doute pour moi et pour longtemps encore une sorte de reclus énigmatique et lugubre « tout droit sorti de l’univers d’Edgar Poe ». Qu’importe votre avis, me direz-vous, Ensor vous survivra en célébrité, et vous aurez bien raison…



D’ailleurs, au final, à tout bien considérer, mieux vaut, à mes yeux, un James Ensor authentique dans sa vie et sa démarche que bien des faiseurs de tas ou autres tulipiers de notre art dit contemporain peuplé d’« artistes » à la consanguinité dégénérative et tératogène.



Alors laissons-lui le dernier mot : « Ensor apprit toute la valeur du proverbe : «Les chiens aboient, la caravane passe. »

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