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Hugo Martin (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782804014476
343 pages
Espace Nord (30/11/-1)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Au menu, en vrac et entre autres : Ensor par lui-même, ses hauts faits artistiques, sa défense du milieu naturel, ses insultes aux architectes, peintres à manières "étriquées" et autres "vivisculpteurs", ses célébrations d'Ostende, de la mer, de la Flandre et, bien sûr, de l'Éternel (c'est-à-dire Ensor), le tout payés en devises mirobolantes.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quelle liberté littéraire peut caractériser un peintre qui ne se refuse rien, pas même le droit d'écrire pour une revue de thalassothérapie intitulée « La cure marine » ? Démesurée, elle a autorisé James Ensor à publier ses opinions dans toutes sortes de revues et de journaux, dans des enquêtes artistiques, des préfaces de catalogues d'exposition ; à les exprimer au cours de cérémonies qui lui sont dédiées ou de cercles artistiques et autres sociétés carnavalesques.

Car n'oublions pas que James Ensor est avant tout connu pour ses travaux en tant que peintre, dessinateur, graveur et aquafortiste. Les références dans le domaine émaillent tout au long de ses récits et justifient ses prises de position. Pour qui n'aurait pas combattu avec Ensor les réserves de la vieille-garde en peinture, il y a souvent de quoi se sentir perdu… Heureusement, le peintre ne s'en tient pas à des règlements de compte et étend ses propos à des considérations plus larges qui, partant du cercle étroit des peintres de son époque, s'étendent à décrire une certaine frange de la population bourgeoise avec un cynisme et un verbe anarchique.

Si en peinture, James Ensor n'a jamais aimé emprunter les voies débroussaillées par d'autres avant lui, il n'agit pas différemment en littérature, à tel point qu'il est parfois difficile de le suivre dans ses divagations et dans ses emportements, qu'il traduit par des successions d'énumérations saugrenues faisant primer la musicalité avant la sens. Emile Verhaeren a traduit cette fougue en ces termes : « Lorsqu'une bouteille d'ardent champagne se débouche et que le fourmillement des bulles gazeuses s'élève myriadaire et pétille vers le goulot pour se répandre et se résoudre en mousse, je songe au style fermenté de James Ensor ». Ce n'est pas faux, car l'overdose n'est jamais loin lorsqu'on se plonge dans les écrits du peintre. A lire comme de la poésie, en prenant son temps, pour s'assurer une dégustation que n'aurait pas renié James Ensor, ce peintre qui au-delà des formes, des mouvements et des couleurs, appréciait également la bonne chère, la musique et les bons mots.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Haro ! Haro !! Haro !!! sus aux censeurs.
Je n’estime guère le bourgeois censeur moralisant ni sa logique rabique ventrue alimentée de rancœur, morale indigeste de râble d’estomac, intestinale morale de bourses et de culottes, morale inélégante, anti-galante, morale vicieuse et de fiel composée. Morale servile cuisinée, faisandée poulardée de vieux puceau de Virginie, morale de conseillers déchaussés, en mauvaise odeur de sainteté. Morale « Baelsamique » et morose, morale enragée de cafard macéré au cerveau de fœtus poissonneux, morale indiscrète, espionne, bavarde, cachottière, aiguiseuse, allumeuse, éveilleuse de mauvais sentiments. Excitante, outrageante. Morale sans quartier blasonnée de gueules de douairières dépitées. Morale désuète de juge rouge, d’inquisiteur-rôtisseur traînant en laisse jolie diablesse bien fessée, ou tirant gentiment un pauvre diable par la queue. Morale médicastrée de vivisecteur à moelle de ouistiti, morale d’arpenteurs désaxés reluquant points de vue insoupçonnés, morale d’architecte cubiforme aux gueules branlantes, aux derrières croulants mal bétonnés. Morale de roquet gâteux maculant fleurette rose, morale lunettée convexe ou concave de lunatiques microscopés, morale immorale.
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« Ensor écrit assez volontiers. On sait que la plume est entre ses mains une arme –certes contournée, fantasque, chimérique- mais qu’elle est toutefois aiguë et pointée comme un couteau et qu’elle blesse souvent. […] Sa phrase est surabondante d’adjectifs pittoresques et cocasses, de substantifs soudains et inventés ; elle est folle, amusante, superlificoquentieuse ; elle écume et bouillonne ; elle monte et s’écroule en cataracte. Lorsqu’une bouteille d’ardent champagne se débouche et que le fourmillement des bulles gazeuses s’élève myriadaire et pétille vers le goulot pour se répandre et se résoudre en mousse, je songe au style fermenté de James Ensor. »

Emile Verhaeren
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Les jeunes m’offraient en guise de chique un bout de leurs tresses parfumées, les mûres en pies-grièches roublardes, m’enlevaient toujours quelques plumes, les plus âgées m’apportaient les brodequins légers de leur jeunesse, me régalaient de flans succulents, de tourtes crémeuses confectionnées avec amour, de macarons fondants, de soupirs de nonnes, de délices de Turquie, de barbes de capucins, de confitures et de dragées, de poires tapées et de pommes cuites, le tout arrosé d’une larme de Saint-Marceau. Une dame gracieuse m’offrit à Noël, un gâteau prodigieux œuvré par des angelets marmitons, angelets chers aux vieux peintres des pays plats, gâteau pétri par Sainte-Farine, délice de Saint-Chrême, purée de Sainte-Galette, chef-d’œuvre de Saint-Honoré, beurré par Sainte-Margarine, sucré par Sainte-Sucrine.
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Au temps de mes grand-mères, la peinture flattait le goût et le toucher : pâte croustillante, grasse et coulante, ragoûts onctueux, bourrés, cuisinés. Les amateurs et flaireurs de l’époque trempaient les doigts dans les sauces tout comme nos cuisiniers dangereux, et les cadres du temps passé, hérissés de choux ébouriffés et pleins d’or, étalaient les munificences les plus graisseuses et les licences les plus saugrenues.
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Vous ne construisez plus à l’heure actuelle des maisons à grenier. Quel dommage ! On trouvait de tout dans ces greniers. On y découvrait du passé émouvant, des œuvres d’art, des choses pleines d’imprévu et de mystère, tout le folklore reflétant la sensibilité de nos pères. Pourquoi avoir supprimé les greniers qui recélaient des trésors et où je me souviens d’avoir passé des heures de mon enfance émerveillée. Architectes à bas les griffes. Ne touchez plus aux greniers d’abondance de nos grands-parents.
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Videos de James Ensor (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Ensor
10 mars 2010 :
Mot de l'éditeur : Philippe Dutilleul trouve autant de raison daimer la Belgique que de motifs de la détester. le délitement du pays le désole. Il livre ici un portrait acide de ce pays où rien ne va tout à fait comme cela devrait, où lon sest habitué à vivre de petits arrangements. Un pays miné non seulement par les tensions nationales et les querelles communautaires, mais par un passé chargé daffairisme, de fraudes, de scandales jamais vraiment élucidés, comme laffaire Dutroux ou celle des tueurs du Brabant-Wallon
Le réalisateur du tonitruant « Tout ça ne nous rendra pas la Belgique » stigmatise une opinion publique amorphe, manipulées par les ambitions politiciennes des uns, assommée par la médiocrité des autres. Il renvoie dos à dos les autruches wallones et les incendiaires flamands. Il sinsurge contre un pays qui senferme peu à peu dans une logique dapartheid. Il peste contre un roi à la petite semaine qui na ni la carrure de son père ni celle dun Juan Carlos en Espagne.
Pourtant, assure-t-il, le Royaume de Belgique pourrait être formidable. le pays de Rubens, Ensor et Magritte, de Brel et dHugo Claus, des frères Dardennes et Jacko van Dormel, de Frankin et Geluck ne manque ni de talents ni dhumour. La Belgique, écrit Dutilleul, cest aussi un art de vivre, une bonhomie, une forme de simplicité, voire un goût du burlesque qui se moque du complexe de supériorité du voisin français
Lauteur Philippe Dutilleul, journaliste à la RTBF, est lun des réalisateurs du fameux magazine « Strip Tease » devenu aujourdhui « Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) ». Il sinscrit dans une tradition du journalisme social, insolent, dérangeant. le 13 décembre 2006, il stupéfiait la Belgique avec un reportage fiction annonçant la scission du pays.
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