Citation de Le_Marre_Patrick
L'idée avait commencé à le turlupiner le jour anniversaire de ses quarante ans. Il avait fêté cette date avec sa petite amie, Mélanie Carelli, et, après qu'elle se fut endormie, il était resté éveillé dans l'obscurité, à songer à son passé et à tenter d'imaginer son avenir. Quarante ans ! La moitié du chemin... à condition, bien sûr, de ne pas avoir d'accident, de ne pas attraper le cancer des fumeurs ou de ne pas se faire descendre. Quarante ans ! la moitié de sa vie était deriière lui !
Il s'était rappelé les années écoulées. D'abord, il avait pensé à sa mère, complètement analphabète, qui s'était tuée à la tache pour lui assurer un toit, pendant que son père, qui savait lire mais pas écrire, trimait comme un esclave dans une usine de boites de conserves. Deux braves émigrants italiens, pieux et honnêtes, qui avaient adoré leur fils et rêvé pour lui d'un brillant avenir.
Au moment de mourir, sa mère lui avait donné le seul objet de valeur qu'elle eût jamais possédé : une médaille de saint Christophe en argent, suspendu à une chaîne, qui était dans sa famille depuis plus de cent ans.
- C'est la seule chose que je puisse encore faire pour toi, Johnny, avait-elle dit. Prends cette médaille, qu'elle ne te quitte jamais. Tant que tu la porteras, rien de vraiment grave ne pourra t'arriver. N'oublie jamais ça. Je l'ai portée toute ma vie, et il ne m'est rien arrivé de vraiment grave. Des difficultés, oui, mais rien de vraiment grave.
Grâce à une bonne dose de superstition, il avait porté cette médaille et, ce soir-là, sans quitter la fenêtre des yeux, il glissa ses doigts sous sa chemise pour la toucher.
Il s'était rappelé les années écoulées. D'abord, il avait pensé à sa mère, complètement analphabète, qui s'était tuée à la tache pour lui assurer un toit, pendant que son père, qui savait lire mais pas écrire, trimait comme un esclave dans une usine de boites de conserves. Deux braves émigrants italiens, pieux et honnêtes, qui avaient adoré leur fils et rêvé pour lui d'un brillant avenir.
Au moment de mourir, sa mère lui avait donné le seul objet de valeur qu'elle eût jamais possédé : une médaille de saint Christophe en argent, suspendu à une chaîne, qui était dans sa famille depuis plus de cent ans.
- C'est la seule chose que je puisse encore faire pour toi, Johnny, avait-elle dit. Prends cette médaille, qu'elle ne te quitte jamais. Tant que tu la porteras, rien de vraiment grave ne pourra t'arriver. N'oublie jamais ça. Je l'ai portée toute ma vie, et il ne m'est rien arrivé de vraiment grave. Des difficultés, oui, mais rien de vraiment grave.
Grâce à une bonne dose de superstition, il avait porté cette médaille et, ce soir-là, sans quitter la fenêtre des yeux, il glissa ses doigts sous sa chemise pour la toucher.
