Citations de Jan Thirion (22)
Il se sent immense en découvrant la composition de sa chambre devenue celle d'une maison de poupée. C'est fou ce qu'un changement de perspective peut transformer la vision du monde, surtout pour lui tellement habitué à voir les choses à hauteur d'un enfant de six ans.
La poisse, c'est comme la chance, on n'y peut rien par définition.
Les croyances, les légendes, les histoires qu'on raconte ne manquent pas de surnaturel, tant l'imaginaire vietnamien est peuplé de démons, de génies, de fées et de dieux dotés de capacités incroyables, mais être témoin réellement d'une réalisation impossible a de quoi renverser.
Même si ce qu'il voit ou entend aujourd'hui l'offusque, Jean a conscience tout de même que tout n'est pas rose quand les Français exercent leurs pouvoirs et en abusent. Il n'a pas oublié ce qu'il a vu un jour lors d'une visite dans une exploitation agricole. Un contremaître blanc traitait ses employés vietnamiens comme des esclaves. Il les faisait travailler à la cadouille, une canne mince et souple équivalente au fouet.
Il ne veut pas lui mentir. C'est son amie et l'amitié ne se bâtit pas sur des mensonges.
Toute la gauche est tibétaine. Toute la droite est communiste et veut vendre aux chinois tout ce qu'elle a en magasin
Un fourgon de la Brink's est positionné comme une clé USB à l'extremité de la galerie marchande
Éric se demanda si eux aussi, les flics de Saint-Gaudens, ils n'avaient pas été fabriqués en Chine, mal conçus, mal peints, avec des matériaux laissant tellement à désirer qu'aucune gosse n'avait envie de s'en approcher.
En vérité, Calmar, avec C majuscule, c'est la raison sociale de sa petite entreprise. Le côté tentaculaire colle bien à ce genre de métier. Pieuvre fait trop gros et trop négatif. Poulpe ne fait pas sérieux à cause de la célèbre série de polars. Dans Calmar, il y a calme et la promesse qu'on va y arriver. Evidemment, par ricochet, on le nomme aussi calmar, mais sans majuscule, il préfère.
«Vous êtes un aventurier et vous avez l'habitude de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. Vous aimez vous fourrer dans les guêpiers.
- On exagère, vous savez.
- On vous surnomme le calmar.»
C'est l'histoire d'un flic plutôt poissard ...Des cadavres à la chaine et quand on a pas de bol...
" On est tous au même point. On patauge dans l'existence dans deux ou trois dixièmes de réalité "
Toujours eu un problème avec les vitres.
Dés ses premières traces de doigt avec la buée des carreaux. Au-delà du verre de séparation, il n'existait ni joie ni souffrance. On ne pouvait rien partager avec le reflet fantôme de sa solitude. Quoi qu'il arrive, on ne vous aiderait pas.
Comme avec la télé. Des quantités de gens avaient beau défiler à l'écran, personne ne sortait des fenêtres pour vous filer un coup de main. (p.57)
Il commençait à pleurnicher tout de même. Pas à cause des toiles d’araignées partout, des serpents, des rats et autres saloperies qui en effraieraient plus d’un. Les enfants n’attrapent que les peurs que les parents leur transmettent.
Plainte déposée la veille. Recherche au registre des immatriculations. Adresse. Enquête pas compliquée a priori. L’un comme l’autre préféraient ça, plutôt que de jouer à la BAC, avec des arrestations qui pouvaient mal tourner. Ils avaient choisi fonctionnaire, pour fonction, pas pour nerf.
Pour les VRP, les parents des clients sont l’équivalent, sur deux pattes, des chiens pour les facteurs. Risques d’aboiements. Danger de morsures. Poursuite dans la rue.
Il avait oublié également son prénom. Au lit, elle sentait la nicotine. Il faisait l’amour avec une cigarette géante publicitaire. Le bandeau de tennis qu’elle portait à demeure pour tenir ses cheveux indiquait le côté du filtre.
Rictus méprisant du suspect qui regarde Cédric dans les yeux : je suis pas dans le coup, c’est la vérité. Alors tu sais quoi, connard ? Là, c’est le gros qui parle, en regardant Cédric. On va faire circuler le bruit que t’as donné le nom de qui tu sais et que tu veux te faire sa femme quand il sera en taule. Et dès que tu sors d’ici, tu saisis ce qui va se passer. Les asticots n’auront pas à attendre 24 heures pour te bouffer. Télé.
La voilà qui grimpe sur la rambarde. Le T-shirt vole au-dessus de la cuisse, voire de la hanche. Elle en fait trop. Pourquoi prendre de l’altitude ? Il veut lui crier, de manière posée parce qu’il n’est pas son père : fais attention ! Fais attention, non pas à la décence, fais attention à ne pas tomber. Il cherche sans trouver un mot qui n’ordonne pas, qui ne froisse pas. Les ados détestent les avertissements. Le fossé des générations se creuse à la pelle des recommandations.
La fatalité n’a de sens que pour ceux qui y croient