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Citation de domdu84


L'aube pointait lorsque l'homme arrêta sa voiture au bord du chemin qui menait au lac. Il prit garde à ne pas mordre sur le bas-côté, il ne fallait pas laisser de traces de pneus. 11 avait également pensé à mettre des chaussures à semelles lisses ; pour plus de précaution, il s'en débarrasserait ce soir.
Il éteignit les veilleuses et sortit. L'air était vif, piquant, imprégné de l'odeur des sapins. Certains trou¬vent à ces arbres un côté funèbre. Lui, en tirait plutôt une sensation d'apaisement.
Bientôt l'automne. Ferait-il aussi beau aujourd'hui qu'hier ? Les promeneurs seraient-ils au rendez-vous ? La saison des girolles et des cèpes commençait, celle de la pêche se terminait. Son premier souvenir du Jura : une truite aux cèpes. Non qu'il attachât beaucoup d'importance à la nourriture, plus maintenant, mais en dégustant les saveurs mêlées de terre et d'eau, il lui avait semblé communier avec l'âme de ce pays farouche et altier, fait de grottes, de cascades, de reculées, percé de caches imprenables, qu'il avait choisi pour s'y arrêter un peu.
Il passa derrière sa voiture et ouvrit le coffre. Le sac, un sac de couchage, y avait tout juste trouvé place. Machinalement, il tendit l'oreille. Après tant de cris, d'injures, de menaces, le silence qui en émanait le surprenait presque. Pourquoi avait-il fallu que les choses se passent ainsi ? « Laissez-moi partir, vous n'avez pas le droit, je dirai tout... » Rien que de la haine alors qu’il ne demandait qu’un peu de patience et de commisération.
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