Elle poussa un soupir mélodramatique, joignit les mains sur sa poitrine et sanglota sans bruit une minute ou deux. Puis elle enveloppa du regard la grande maison à la façade blanche et se tourna vers moi.
- Bonjour ! Fit-elle d'un ton amical. Je ne vous ai encore jamais vue ici. Vous travaillez pour la juri-machin-truc ?
- On ne doit pas faire attention à ce qu'on dit ? balbutiai-je, regardant nerveusement autour de moi.
- Ciel, non ! s'exclama Marianne avec un rire enchanteur. Le chapitre est terminé, et puis ce livre est écrit à la troisième ^personne. Nous sommes libres de nos faits et gestes jusqu'à demain matin, quand nous partirons pour le Devon. Les deux chapitres suivants sont surchargés en exposition - je n'y ai pratiquement rien à faire, et je parle encore moins ! Ma pauvre, vous avez l'air perdue. C'est la première fois que vous entrez dans un livre ?
- J'ai déjà été dans Jane Eyre.
Marianne haussa théâtralement les sourcils.
-Pauvre, chère, douce Jane ! J'aurais détesté être l'héroïne d'un récit à la première personne. On est toujours sur le qui-vive, il y a toujours quelqu'un pour lire dans vos pensées !