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3.94/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Levallois-Perret , le 10/06/1863
Mort(e) à : Cahors , le 14/01/1947
Biographie :

Jean Ajalbert est un critique d'art, avocat et écrivain naturaliste anarchiste français.

À vingt ans, il travaille à La Justice, le journal du député radical Georges Clemenceau. Il publie sous le pseudonyme d'Hugues Marcy ses premiers écrits poétiques.

Vers la fin du siècle, Ajalbert fréquentait les milieux symbolistes et décadents auxquels peuvent être rapprochés ses premiers romans. Il a écrit plusieurs volumes sur son Auvergne natale et a rassemblé les écrits d'Arsène Vermenouze publiés en 1939.

Les nombreux essais d'Ajalbert portent sur des sujets aussi divers que l'architecture, la tapisserie, la piraterie, l'aviation, la vie au Laos ou en Indochine, Roland Garros ou l'Académie Goncourt (dont il fait partie de 1917 à 1947).

Sa célèbre polémique contre l'École française d'Extrême-Orient est développée dans Le Matin, L'Avenir du Tonkin, La Dépêche de Toulouse, ou La Presse Coloniale. À la faveur des enquêtes qu'il a menées en Indochine, Ajalbert a constaté « qu'il n'y avait point de communication du conquérant au vaincu, de l'étranger avec l'autochtone. Si les membres de l'École Facétieuse ont installé des cours de sanscrit, de tibétain, de japonais dont ils sont réciproquement les professeurs et les élèves, ils n'ont jamais ouvert une classe de langues indigènes ».

Le 7 juillet 1911, Paul Pelliot, membre éminent de l'EFEO, le gifle en public lors d'un banquet au Restaurant Ledoyen, organisé par l'Association des Français d'Asie en l'honneur d'Albert Sarraut, qui vient d'être nommé gouverneur général de l'Indochine française. Son agresseur sera condamné à cinq francs d'amende et au franc symbolique à titre de dommages et intérêts.

En 1917, son fils unique est tué, et il demande à quitter La Malmaison, où trop de choses lui rappellent son souvenir, et devient conservateur de la Manufacture nationale de tapisserie de Beauvais, où il reste en activité jusqu'en 1935, à l'âge de 72 ans. Pendant cette période, il publie plusieurs textes de propagande pour la paix ("L'Heure de l'Italie", "Propos de Rhénanie"), des études scientifiques ("Les cartons de Beauvais"), des chroniques auvergnates, et "Les Mystères de l'Académie Goncourt", qui fit scandale.

À partir des années 1930, Ajalbert se consacre à la rédaction de plusieurs volumes de mémoires où il revient avec nostalgie sur la Belle Époque. Dans ces ouvrages, il montre son attachement au général Boulanger et se replonge à l'époque du symbolisme où il connut quelque succès.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
"O douceur du vague...délices des peut-être...toute la magie du fuyant et de l'insaisissable...vibrations où s'accorde le rêve...halte d'oubli..."

(Romance)
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"L'indigent n'est souvent qu'un rêveur, sans haine de l'heur d'autrui..."
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LES CHEMINEES


Pensives — sur les toits comme des Sphinx penchées —
Profilant dans le ciel leurs noires ossatures —
Elles dévoilent les choses les mieux cachées.

Elles geignent — tremblant ainsi que les mâtures
D’un navire qui vogue au hasard de l’orage —
Avec leurs longs tuyaux, plantés sur les toitures.

Par les sombres minuits, plus d’une fait naufrage
Sous la bourrasque — et va se perdre dans la rue,
Quand siffle la tempête et que le vent fait rage.

Et lorsque en blancs flocons la neige tombe drue —
Seules, émergeant des couches, les Cheminées
Esquissent leurs tuyaux dans la lumière crue.

Elles passent, alors, d’hivernales journées,
Secouant dans les airs leurs panaches splendides,
Au-dessus des maisons du froid abandonnées.

Mais, sur les toits plus bas, leurs spirales morbides
Font craindre un foyer triste, où sanglotent les mères,
Devant les doux berceaux, qui demain seront vides.

Ainsi, j’apprends où sont les souffrances amères,
En regardant au ciel s’envoler les fumées
Que disperse le vent, gloires, bonheurs... Chimères !

Et je vois, par les toits, dans les maisons fermées.
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Longuement, par coups espacés, les premières heures de la nuit laocienne résonnèrent au gong du Pou Si, sur le sommet où pointait le tât doré, commémorant la victoire légendaire des bonzes sur les sept dragons qui gardaient le trésor de la colline...
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GENNEVILLIERS


C’est ici que Paris déverse ses eaux sales...

Il semble que la boue a déteint sur les cieux,
Et les nuages font des flaques colossales,
Comme sur la route où s’embourbent les essieux
Des tombereaux, chargés de moellons et de briques.

Le soleil s’est lassé d’éclairer ce ciel, gris
De la fumée opaque aux faîtes des fabriques,
Qui bornent l’horizon du côté de Paris.

Vers Argenteuil, pays des moulins minuscules,
S’étagent des carrés de maigres échalas
Condamnés, sous le poids d’éternels crépuscules,
À fournir les marchés d’acides chasselas.

Les récoltes ont là d’impossibles genèses ;
Les paysans y sont plutôt des égoutiers,
Arrachant, par l’engrais, des légumes obèses
D’un sol à qui la Lune a caché ses quartiers,
Et pour qui le Soleil n’a pas eu de lumière.

Sur les maisons, des toits de tuiles « vermillon... »

C’est la campagne, mais sans chaume et sans chaumière,
Sans la moindre alouette ou le moindre grillon.

Une chèvre — au piquet — broute l’herbe râpée ;
Des vieilles meurt-de-faim cherchent des pissenlits ;

Des gamines — pas plus hautes qu’une poupée —
Dans les meules de paille humide ont fait leurs lits
Auprès de leurs amants de dix ans, dont les hottes
Sont pleines de « mouron pour les petits oiseaux. »

Là, des feuilles de choux, des fanes de carottes
Jaunissent sur le bord d’un champ ; quelques roseaux
Sa lamentent aux vents, parmi les eaux croupies,
Tandis que, sous le ciel, qui semble de la chair,
Où les nuages bas appliquent des charpies,

Chaque arbre a l’air d’un long balai, debout, dans l’air.
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Il était une fois, ô gué,
Un cœur si neuf, ô gué, ma mie,
Qu’il n’avait jamais navigué
Jamais navigué de sa vie.

Le cœur craignait de chavirer,
Mais la mer se faisait si belle,
Qu’il ne sut pas lui résister,
Et vogue, vogue la nacelle.

Le cœur, essuyant son chagrin,
S’embarqua, jeune d’espérance ;
Et, seul, Dieu sait ce qu’il advint
De ce pauvre cœur en partance...

Il était une fois, ô gué,
Un cœur si neuf, ô gué, ma mie,
Qu’il n’avait jamais navigué,
Jamais navigué de sa vie.
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A présent, les oiseaux s'évadaient de toutes parts, aux gestes de délivrance qui rendaient à l'espace les prisonniers d'une heure... Longtemps, le ciel fut traversé d'un mouvant arc-en-ciel de joailleries aériennes, par toutes ces ailes lumineuses, ces becs d'émaux et de saphirs, ces pattes de corail, ces huppes, ces crêtes, ces queues de rubis et d'émeraudes, ces plumages de soie, de métal et de flamme, comme des gerbes de feux d'artifice volant du fleuve, planant sur la ville pour retomber dans le mystère de la grande sylve...
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C’est la Vanité du Demain,
L’effritement de la Matière :
Deux mains qui se « serrent la main »
Sur un marbre du cimetière.

Qui dira le tertre glacé,
Sous lequel dort votre âme blanche,
Et si l’œil cher d’un fiancé
Suivit votre cercueil de planche,

Vierge fatale, dont la mort
Plongea le secret dans la terre,
Vous dont la main étreint si fort
Une main close de mystère ?

C’est la Vanité du Demain,
L’effritement de la Matière :
Deux mains qui se « serrent la main »
Sur un marbre du cimetière...
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La brume du soir


La brume du soir a tissé
Sa mousseline violette
Sur le paysage, effacé
Comme derrière une voilette.

Ce jour d’automne agonisant,
Où le parfum fané des roses
Tourbillonne dans l’air grisant,
Il pleut de la mort sur les choses…

Le souvenir d’un baiser pris
Au hasard troublant d’une fête,
Passait mélancolique et gris,
Et s’est en allé de ma tête…

La brume du soir a tissé
Sa mousseline violette
Sur le paysage, effacé
Comme derrière une voilette.
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l amour est comme l oiseau dans une cage il chante chante jusqu a sa liberation
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