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Citation de SZRAMOWO


Pour la première fois, il la regarda en face. Elle avait les traits tirés, les cheveux sur les épaules, sauf une frange oubliée dans un bigoudi, une robe de chambre fatiguée et tachée de sang sur la cuisse car elle avait dû aider au transport du blessé...

Facile de se souvenir qu'elle côtoyait la quarantaine, et cependant elle était encore petit bout de femme au regard enfantin, juste un peu basse des hanches, mais avec la souplesse et la vigueur des fausses naines. Pas monstrueuse du tout, et même, il fallait en convenir, encore très attirante.

Elle versait le café, penchant son grand front d'élève appliquée... Heureuse ! C'était désarmant.

Tout en prenant son bol de café chaud, il demanda comment l'affaire s'était passée.

– Je ne sais pas.

– Vous n'en étiez pas ?

– Non.

– Julien travaillait seul ?

Elle hésita à peine.

– Oui.

– Ce n'est pas vrai, dit-il sans se fâcher.

Elle se taisait. Il but une gorgée, se rendit compte que le sucre n'était pas fondu. Elle ouvrit un tiroir, lui passa une cuiller. C'était un petit bijou genre ancien, argenté, ciselé, lourd à la main, certainement pas un article de Prisunic.

Le docteur Lenfant hocha la tête :

– J'imagine que votre ménage est monté, maintenant ! Non ?

Un peu pète-sec, mais ce n'était pas le goût d'humilier, plutôt le ton professionnel pour prendre autorité sur les familles des malades.

– Est-ce qu'il y aura des suites ? demanda-t-elle.

– Je n'en sais rien. Je ne suis pas le Père Éternel.
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