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J.-B. CHASSIGNET — Introduction au Mépris de la vie et consolation de la mort (France Culture, 1964) Un extrait de l'émission "Heure de Culture française", par Madeleine Bariatinsky, diffusée le 16 juin 1964. Lecture : Jean Martin.


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Jean-Baptiste Chassignet
NOTRE VIE EST SEMBLABLE À LA LAMPE ENFUMÉE

Notre vie est semblable à la lampe enfumée,
Aux uns le vent la fait couler soudainement,
Aux autres il l'éteint d'un subit soufflement
Quand elle est seulement à demi allumée,

Aux autres elle luit jusqu'au bout consumée,
Mais, en fin, sa clarté cause son brûlement :
Plus longuement elle art, plus se va consumant,
Et sa faible lueur ressemble à sa fumée.

Même son dernier feu est son dernier coton
Et sa dernière humeur que le trépas glouton
Par divers intervalle ou tôt ou tard consume.

Ainsi naître et mourir aux hommes ce n'est qu'un
Et le flambeau vital qui tout le monde allume,
Ou plus tôt ou plus tard, s'éloigne d'un chacun.
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Compte les ans, les mois, les heures et les jours
Et les points de ta vie, et me dis malhabile,
Où ils s’en sont allés : comme l’ombre fragile
Ils se sont écoulés sans espoir de retour.

Nous mourons et nos jours roulent d’un vite cours
L’un l’autre se poussants comme l’onde labile
Qui ne retourne point, mais sa course mobile
D’une même roideur précipite toujours.

Toujours le temps s’enfuit et n’est point réparable
Quand il est dépensé en œuvre dommageable,
L’usant et consumant en travail superflus,

Nos jours ne sont sinon qu’une petite espace
Qui vole comme vent, un messager qui passe
Pour sa commission et ne retourne plus.
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Hic terminus esta.
(Tout aboutit là.)

Ambitieux humain qui dans ton ame roule
Maints fantascques projets l'un sur l'autre entassés,
Qui d'honneurs et de biens foule à foule amassés,
Non plus qu'Erisichton tant soit peu ne te soule,
Quand tu auras conquis et l'une et l'autre boule,
Soit des pays bruslans, soit des pays glacés,
Encore n'auras-tu pas, pauvre hydropicque, assés
Pour combler le tonneau de tes désirs qui coule.
La terre est trop petite et ton désir trop grand,
Pour estre contenu au peu qu'elle comprend.
Si le ciel te suffit, declaire-lui la guerre.
Mais vois-tu pas la mort qui rit de tes discours,
Qui rompt ton entreprise au milieu de son cours,
Et clost tous tes desseins dedans sept pieds de terre ?
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SONNET XCVII


Ce que tu vois de l’homme, homme, l’homme n’est pas,
C’est seulement l’écorce et la coque fragile
De l’âme incorruptible, immortelle, et subtile,
Durant ce peu de temps qu’elle loge ici-bas.

En voulons-nous éclore et, maugré le trépas,
Devenir Citoyen de l’éternelle ville ?
Rompons premièrement cette prison servile,
Foulant dessous les pieds les terrestres appas.

Ainsi, quand le Phœnix aggravé de vieillesse
Se veut régénérer en nouvelle jeunesse,
Soi-même il se bâtit son nid et son tombeau,

Se brûlant au Soleil : un vert naît de sa cendre,
Du vert un œuf, de l’œuf s’éclot un oiseau tendre,
À l’autre tout pareil, mais plus jeune et plus beau.
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Qu’est-ce de votre vie ? une bouteille molle
Qui s’enfle dessus l’eau, quand le ciel fait pleuvoir
Et se perd aussitôt comme elle se fait voir,
S’entre-brisant à l’heurt d’une moindre bricole :

Qu’est-ce de votre vie ? un mensonge frivole
Qui sous ombre du vrai nous vient à décevoir,
Un songe qui n’a plus ni force, ni pouvoir,
Lors que l’œil au réveil sa paupière décolle :

Qu’est-ce de votre vie ? un tourbillon rouant
De fumière à flot gris, parmi l’air se jouant,
Qui passe plus soudain que foudre meurtrière.

Puis vous négligerez dorénavant le bien
Durable, et permanent, pour un point, qui n’est rien
Qu’une confle, un mensonge, un songe, une fumière.

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À beaucoup de danger est sujette la fleur :
Ou l’on la foule au pied ou les vents la ternissent,
Les rayons du soleil la brûlent et rôtissent,
La bête la dévore, et s’effeuille en verdeur.

Nos jours, entremêlés de regret et de pleur,
À la fleur comparés comme la fleur fleurissent
Tombent comme la fleur, comme la fleur périssent,
Autant comme du froid tourmentés de l’ardeur.

Non de fer ni de plomb, mais d’odorantes pommes
Le vaisseau va chargé, ainsi les jours des hommes
Sont légers, non pesants, variables et vains,

Qui, laissant après eux d’un peu de renommée
L’odeur en moins de rien comme fruit consommée,
Passent légèrement hors du cœur des humains.
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Mortel pense quel est dessous la couverture…



Mortel pense quel est dessous la couverture
D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers,
Décharné, dénervé, où les os découverts,
Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure :

Ici l’une des mains tombe de pourriture,
Les yeux d’autre côté détournés à l’envers
Se distillent en glaire, et les muscles divers
Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture :

Le ventre déchiré cornant de puanteur
Infecte l’air voisin de mauvaise senteur,
Et le nez mi-rongé difforme le visage ;

Puis connaissant l’état de ta fragilité,
Fonde en Dieu seulement, estimant vanité
Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
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CCCLXXX



J’ai voulu voyager, à la fin le voyage
M’a fait en ma maison mal content retirer ;
En mon étude seul j’ai voulu demeurer,
Enfin la solitude a causé mon dommage ;
J’ai voulu naviguer, enfin le navigage
Entre vie et trépas m’a fait désespérer ;
J’ai voulu pour plaisir la terre labourer,
Enfin j’ai méprisé l’état de labourage ;
J’ai voulu prtaiquer la science et les arts,
Enfin je n’ai rien su ; j’ai couru le hasard
Des combats carnassiers, la guerre ore* m’offense ;
O imbécillité de l’esprit curieux
Qui, mécontent de tout, de tout est désireux
Et, douteux, n’a de rien parfaite connaissance.



*Désormais
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II


Celuy quiconque apprend à mourir constamment
Des-aprent à servir et n'y à violence,
Torture, ny prison dont l’extreme souffrance
Rompe de ses desseins le stable fondement.

Mediter à la mort, c'est le commencement
De vivre en liberté ; douteusement balance
Sans resolution, jouet de l’inconstance
Celuy qui du trespas redoute le torment.

L’amour de ceste vie est la vapeur funeste
Qui, troublant de l’esprit la nature celeste,
Le fait impudemment à tout vice courir.

Jettons la en arriere, et nous verrons à l’heure
Sortir des beaus effets d’une cause meilleure,
On ne vit jamais bien quand on craint de mourir.
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Jean-Baptiste Chassignet
PARAPHRASE DU PSAUME LXXXI *
  
  
  
  
Jacques à quand, corrompus par présents,
A prix d'argent vendrez-vous vos sentences,
    Ployant, au gré des courtisans,
    La droiture de vos balances ?

Jacques à quand autoriserez-vous
Sur les petits des hautains l'arrogances ?
    Jusque à quand d'un visage doux
    Regarderez-vous l'insolence ?

Faites justice aux pupilles honteux ;
Gardez le droit à la veuve dolente ;
    Et que le pauvre souffreteux
    D'injustice ne se lamente.

Tirez des mains des tyrans oppresseurs
Les innocents dépourvus de défense,
    Ne permettant aux ravisseurs
    De terrasser leur innocence.

Juges hautains, et vous, vois glorieux,
Qui vous paissez de vos fausses louanges,
    Je vous avais tous nommé dieux,
    Du Très-Haut les fils et les anges.

J'ai mis la paix et la guerre en vos mains ;
Dessous vos lois j'ai la terre asservie,
    Vous octroyant sur les humains
    Puissance de mort et de vie.

Mais le tranchant d'une vengeante mort
Terrassera l'orgueil de votre audace,
    Enfermant sous un même sort
    Le prince avec la populace.


* C'est Dieu qui parle au milieu de l'assemblée des juges
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