Mon père a les mains de quelqu'un qui aurait travaillé de ses mains il y a très longtemps , du temps où le travail se faisait à la main , où même ceux qui ne travaillaient pas savaient caresser les ouvrages des autres et s'y charger des choses bien faites .
Les mains de mon père n'ont jamais su désapprendre ces gestes , elles gardent en creux la forme de ce qu'elles ont sculpté , agencé , construit ,créé , et si précisément quelles le feraient encore ....
Des mains de St joseph pour bénir des chefs-d’œuvre.
Mon père se caresse les mains l'une à peine posée sur l'autre, suspendue .
Glissent lentement les petits coussins roses des doigts de l'une sur le dos de l'autre, comme si l'imperceptible frôlement commandait la nostalgie.p 14