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4.5/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Béarnais, kayakiste, sportif de haut niveau, guide de rivière, aventurier, montagnard et photographe, Jean Capdevielle retranscrit ses passions à travers des romans, récits de voyage, reportages photos et nouvelles.

Il est l'auteur de :
- Gérard le voyageur sans histoire - 2010
- Le Kayak Postal - 2010
- Le chant de l'Ile Polaire - 2010
- Haut Béarn Sauvage - 2011
- Leonardo, le vautour bio nettoyeur - 2011
- La légende de Lesterorlutz - 2012
- Le planteur d'arbres - 2012
- La Voie de Malte - 2012
- La Manche en travers - 2013
- Compostelle, la Terre et l'Eau - 2014
- Le Secret du Haut Béarn - 2017

Plus d'infos sur son site : www.jeancapdevielle.com

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je parcours quelques kilomètres cherchant la forêt. Une grande carrière abîme considérablement le paysage. Mais de sourire, il n’y en a point. Je m’arrête près d’une ancienne école, c’était le centre aéré de la ville. Il y avait une centaine d’enfants qui passait l’été ici. Je relis mes notes.

Un peu plus loin, une piste démarre traversant un ruisseau. J’ai peur de passer en voiture. Attention Propriété Privée est indiqué. Passage Interdit, Chien Méchant et un superbe Taureau En Liberté continuent à expliquer que les non-invités ne sont pas forcément les bienvenus. Je suppose que je fais partie de cette catégorie. Je finis par décider de poursuivre en auto en franchissant le gué. Je préfère mourir noyé qu’être mordu par un chien enragé ou poursuivi par un taureau de combat. S’il a des cornes comme un rhinocéros, je serais mieux dans la voiture.

L’eau touche les portières, je me demande si elle est chaude. Mais je continue d’avancer, priant pour ne pas caler en plein milieu. Dans un dernier tour de roue je sors du ruisseau. La voiture semble s’ébrouer au fil des cahots provoqués par les galets que mes pneumatiques franchissent.

En suivant de longues files de noisetiers en fleurs, j’avance découvrant des châtaigniers, des chênes, des hêtres, des peupliers, des bouleaux, quelques épicéas de grandes tailles traînant par ci par là.

Les arbustes sont innombrables, je n’en connais pas les noms et le regrette. Tout est en fleur, ça pétille et brille de partout.

Je me sens attiré par une force inconnue vers un bouquet d’arbres de grande taille où la voie me mène. Il y a là une cabane en bois, petite, un peu de fumée sort du toit. Bien plus étonnant, à quelques mètres à peine, se trouve un ketch brillant comme une armure polie au soleil. Il y a un bateau, un voilier ici ? Il semble neuf, prêt à prendre la mer ?
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La tempête, prémices de l'automne, fut là. Je la sentais vibrer. Elle posa un premier manteau blanc. Sous les nuages, je sentais sa force prêt à exploser sur moi. J'aime cette énergie qui appuie sur le corps, cet air qui chauffe annonçant la colère et la puissance du ciel qui va se déverser.
Pourtant, un petit coin de soleil annonçait déjà le retour des couleurs dans cet espace devenu gris et blanc.
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Jean Capdevielle
Décembre 2014 : le départ...

Enfin, le chef de gare siffle, les roues tournent, le sac est à côté de moi dans un train. Le poids sur les épaules ne partira pas, il s’allège juste un temps. D’autres préoccupations vont le cacher à la vue de mes pensées. Les soucis ne sont pas restés à la maison eux aussi veulent partir en balade et ils m’accompagnent. Non, non ce serait un leurre de croire qu’ils sont sur le quai en train de dire bon voyage, ils sont sur le siège d’à côté. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu aussi mal. Oui, je fuis, oui j’ai besoin de construire, de changer, de bouger mon histoire. Passif, cela fait un moment que je subis plutôt que d’être. Je ne suis plus en fer, l’armure de toutes ces années a craqué, a été réduite en cendres. Je suis à nu. Il va bien falloir reposer les couches de protection, recoller les morceaux pour continuer à avancer pour sauver ma peau.

Je pars pour recommencer à marcher. Sept cents kilomètres divers en hiver, sept cents kilomètres à pied ça use les souliers et ça me ramène vers la maison. Les pieds je veux les réancrer dans la terre, et la tête la mettre à sa place dans le ciel, je veux remettre de l’ordre dans ma vie avant que tout n’explose. J’ai choisi les chemins de Compostelle, la voie Podiensis, l’originale, là où tout a commencé mille deux cents ans avant moi ou peut être bien plus. Combien de gens l’ont empruntée ? Des milliers, des millions, personne n’est capable de le dire, personne ne pourra jamais en faire le compte. Est-ce important ? Non ! On dit que sur les chemins tout peut arriver qu’il ne faut rien attendre. Beaucoup disent que l’on n’y part jamais par hasard, que l’on est appelé. Je vais errer pour retrouver mon être primitif, le plus beau, celui qui ne se ment pas, celui qui aime. Pas à pas j’espère me retrouver, la route va être longue avant que le nettoyage ne se fasse. Cela fait des mois que je prends du Saint-Jacques dans la figure, le train traverse les villages peu à peu m’approchant du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

L’appel de l’inconnu, celui où je me sens en sécurité a retenti, il m’attire, m’aspire, m’emporte, alors je le suis. La fausse sécurité du quotidien, de la routine, l’attente de ce qui viendra peut-être demain je le laisse aux autres. Je suis sur la voie du primitif, du parler vrai, du miroir que je regarde auquel il est inutile de mentir. Je pars pour mieux me retrouver. Je me perds pour mieux renaître. Ou bien peut-être qu’il ne se passera rien et que tout sera comme avant, à mon retour...
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C’était un petit matin, un de ces moments où la nuit n’est pas encore partie, le jour pas encore arrivé, un de ces moments magiques où le ciel semble faire l’amour à la terre. J’eus l’impression qu’on grattait à la porte de ma chambre. Mes yeux s’ouvrirent dans l’obscurité. Il faisait bon sous ma couette. Mon esprit s’envola dans un doux songe.

Le froid me saisit devant la porte, il fallut quelques instants avant que l’air glacé ne me remplisse. Je soufflai dans mes mains pour les préserver de l’engourdissement, geste vain et inutile mais qui préparait mon corps à la tâche de la journée.

Plusieurs chemins s’ouvraient à moi, droite, gauche, devant, derrière la maison. Il me sembla entendre un jappement dans la forêt. Je fis quelques pas avant de me rendre compte que je quittais les sentiers des hommes. Désormais, je traçais ma propre route selon l’inspiration de mon être. Sous la futaie, je vis un étrange animal. Un elfe, un lutin, un esprit des bois ? Mon imagination ne savait que choisir, j’avais envie de le caresser. Dans un creux, ce fut un éphémère dont je croisais le regard. Son corps de glace avec un coeur de feuilles reposait tranquillement. Bientôt il disparaîtrait sans laisser de trace. Je ris en pensant qu’aucun humain ne croiserait plus son oeil malicieux...
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Décembre 2014 : le départ...

Enfin, le chef de gare siffle, les roues tournent, le sac est à côté de moi dans un train. Le poids sur les épaules ne partira pas, il s’allège juste un temps. D’autres préoccupations vont le cacher à la vue de mes pensées. Les soucis ne sont pas restés à la maison eux aussi veulent partir en balade et ils m’accompagnent. Non, non ce serait un leurre de croire qu’ils sont sur le quai en train de dire bon voyage, ils sont sur le siège d’à côté. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu aussi mal. Oui, je fuis, oui j’ai besoin de construire, de changer, de bouger mon histoire. Passif, cela fait un moment que je subis plutôt que d’être. Je ne suis plus en fer, l’armure de toutes ces années a craqué, a été réduite en cendres. Je suis à nu. Il va bien falloir reposer les couches de protection, recoller les morceaux pour continuer à avancer pour sauver ma peau.

Je pars pour recommencer à marcher. Sept cents kilomètres divers en hiver, sept cents kilomètres à pied ça use les souliers et ça me ramène vers la maison. Les pieds je veux les réancrer dans la terre, et la tête la mettre à sa place dans le ciel, je veux remettre de l’ordre dans ma vie avant que tout n’explose. J’ai choisi les chemins de Compostelle, la voie Podiensis, l’originale, là où tout a commencé mille deux cents ans avant moi ou peut être bien plus. Combien de gens l’ont empruntée ? Des milliers, des millions, personne n’est capable de le dire, personne ne pourra jamais en faire le compte. Est-ce important ? Non ! On dit que sur les chemins tout peut arriver qu’il ne faut rien attendre. Beaucoup disent que l’on n’y part jamais par hasard, que l’on est appelé. Je vais errer pour retrouver mon être primitif, le plus beau, celui qui ne se ment pas, celui qui aime. Pas à pas j’espère me retrouver, la route va être longue avant que le nettoyage ne se fasse. Cela fait des mois que je prends du Saint-Jacques dans la figure, le train traverse les villages peu à peu m’approchant du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

L’appel de l’inconnu, celui où je me sens en sécurité a retenti, il m’attire, m’aspire, m’emporte, alors je le suis. La fausse sécurité du quotidien, de la routine, l’attente de ce qui viendra peut-être demain je le laisse aux autres. Je suis sur la voie du primitif, du parler vrai, du miroir que je regarde auquel il est inutile de mentir. Je pars pour mieux me retrouver. Je me perds pour mieux renaître. Ou bien peut-être qu’il ne se passera rien et que tout sera comme avant, à mon retour...
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19/06/2009 : Castro do Miñarzo / Isla de Falcoeiro

Dernier jour, derniers kilomètres, dernière fois que je démonte la tente, dernière fois que j’embarque, dernière baie que je traverse c’est la fin ou presque, après il restera une journée à pied et je serai à Saint Jacques de Compostelle. Il fait chaud et je me mets en tenue d’été pour être à l’aise. La routine reprend, je rame, je pagaie, une fois d’un côté, une fois de l’autre, de temps en temps je donne un petit coup de gouvernail du bout du pied pour rectifier ma trajectoire. Je suis décontracté, la mer est calme, il ne se passe pas grand-chose. La côte de la mort est finie, je longe de longues plages de sable fin. En arrivant devant la baie de Muros je me demande si je change mes plans en y entrant ou si je continue jusqu’à celle de Arousa que j’ai prévue comme fin de voyage en kayak. Il n’y a pas de raisons objectives de changer mes envies. Le mauvais temps n’arrivera que demain. La baie d’Arousa, c’est par là que seraient arrivés le corps et la tête de l’apôtre Saint-Jacques amené depuis Jérusalem sur une barque de pierre sans voile ni gouvernail. Je traverse, j’ai encore du temps devant moi, il me reste cinq cents mètres à parcourir et je serai dans la baie, la matinée n’est même pas achevée alors autant en profiter. Mes pensées vagabondent appréciant le beau temps, je suis serein, c’est fini.

Je ne peux plus respirer, il fait froid, que se passe-t-il ? Si vous étiez là, il n’y aurait que du noir, du silence et des points jaunes autour de vous. Des points plus ou moins près, plus ou moins brillants. Même votre poids n’existerait plus, quant à votre taille il serait difficile de l’évaluer vu que vous ne toucheriez plus terre. Tout le monde sait que la longueur des jambes n’est pas importante, l’important c’est qu’elles touchent le sol. Pour voir il faudrait prendre un immense zoom. Les points jaunes deviendraient des étoiles. A côté il y aurait des cailloux qui flottent dans le vide. Sur un certain caillou si vous grossissiez encore vous verriez de l’eau, des nuages, des oiseaux, des animaux bref le miracle de la vie qui se reproduit jour après jour et si vous zoomiez encore il y aurait un point noir avec un trait blanc qui est ballotté par les vagues de l’océan Atlantique. Ce point noir c’est moi, le trait blanc mon kayak, seule ma main me relie à lui. Si je suis plus terre à terre, je peux dire que je suis en train de mourir. Du moins c’est la réflexion qui m’a traversé l’esprit.
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C’était l’entre-deux, ce moment qui n’est plus la nuit et pas encore le jour. L’homme titubait, il arrivait du Jardin public. Le Gave d’Aspe était boueux, marron, fort de la puissance de ses eaux. Le brouillard intense et l’humidité régnante n’aidaient pas à penser que c’était une belle journée qui commençait. Il se retint plusieurs fois à la rambarde du pont Sainte Claire pour ne pas tomber. Le chien, un roquet noir avec le dessous de la gueule blanc et un vilain poil, sautillait, tournant autour de son maitre pour attirer son attention. L’homme sombre, comme seule réponse, lui balança un coup de pied qui n’atteint que le vide, au risque de s’écrouler dans le caniveau.

Des galets se cognaient emportés par les flots tumultueux de la rivière dans un sourd grondement inquiétant. Les maisons hautaines comme de vieilles duchesses, fatiguées par le poids des ans, se collaient les unes aux autres surplombant les rives, adossées à la colline. Elles dormaient, sans lumière, en silence. Aucune voiture ne passait, il faisait froid. Les arbres sans feuilles, gris, blanchis par le givre ne faisaient qu’augmenter la désolation de cette petite sous-préfecture du fin fond du pays. C’était une ville sans histoire, sans prétention, elle attendait juste que les jours passent en tentant de ne pas faire de vague à travers l’histoire.

L’homme et le chien passèrent devant le tribunal, masse inquiétante dans la brume. Ils descendirent la petite rue pour rejoindre l’autre pont où Manet avait peint un tableau un siècle plus tôt, en tout cas il y avait longtemps, l’esprit de l’homme ne s’en souvenait plus. Les vapeurs d’alcool ne s’évaporeraient pas avant de longues heures. Un volet claqua, puis un deuxième, un autre répondit plus haut vers la rue Palassou.

Le chien sauta sur le muret du pont et se mit à le traverser prestement. Il aimait ce frisson que donne le danger. Son œil fixa un tas de tissus qui passait sous le pont, sur les hautes eaux du gave d’Ossau. La veste en croix flottait mal. Le chien de son regard avisé se dit que ce n’était pas un simple tas de chiffon, il aboya. Son maitre fit une embardée à ce moment là et vivement l’animal sauta sur la route pour essayer de le ramener dans le droit chemin....
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Comment part-on en voyage ? C’est toujours une question que je me pose. En fait, il n’y a pas de règle, juste une envie, une idée, un rêve qui fait son chemin avant de devenir réalité. Tout a commencé par l’appel d’amis qui insistaient pour que j’aille leur rendre visite.
Malte, l’île de Malte en plein coeur de la Méditerranée. Je n’en connaissais que le nom associé à l’histoire des croisades, des templiers et de ses chevaliers. J’étais sans le sou après l’aventure du Kayak-Postal, un peu perdu, et ne pouvais m’y rendre en avion. Les mots sont venus tout seuls : « d’accord je viens vous voir, mais en kayak. »
Deux mois de bateau plutôt que deux heures d’avion, étrange idée, mais pourquoi pas après tout ?

....

Après seulement une demi-journée en autonomie, je suis tremblotant sur une île, pensant abandonner, me demandant si je ne suis pas en train de faire une grosse erreur en entamant cette aventure. Ce qui était simple est compliqué et je suis obligé d’adapter mon fonctionnement, mes attitudes, d’heure en heure, avec des éléments contraignants et surtout inattendus.

Un goéland d’une variété que je ne connais pas se pose à côté et passe entre le kayak et moi. Il reste tout près plusieurs minutes, claudiquant, paraissant ivre, lissant ses plumes hirsutes, s’ébrouant. On dirait qu’il a sauté sur un pétard mouillé au moment de l’explosion. Il est là comme pour me dire que lui aussi a été pris dans l’orage et que ce n’est pas bien grave !

Je lui parle, bien sûr il ne répond pas, mais semble attentif. Son comportement est bien étrange, et finalement il s’en va en claudiquant derrière les rochers. Son bec noir, ses pattes roses et ses plumes tachetées me manquent déjà. Sa présence m’a rassuré.

Pour retrouver ma quiétude, je me prépare à manger. Le réchaud chante, de l’eau bout, je suis debout. Au fond, ce n’est pas parce que j’ai pris quelques baffes que tout se passera mal. Je vais devoir être plus vigilant et faire évoluer mon comportement pour réussir à m’adapter. En tout cas, si les dieux existent, ils doivent bien rigoler. Je reprends mon chemin, celui qui n’est pas tracé devant moi et qui disparaît derrière moi.
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Je ne vois rien, aussi loin que porte mon regard, je ne vois rien, de l’eau une ligne d’horizon et l’avant de mon Kayak. Seule une petite aiguille m’indique mon cap, cap 156 m’a dit Jean-Pol au départ en larguant les amarres.

C’est ce que j’ai fait avec ma petite variante personnelle et peu à peu la terre a disparu, le soleil très haut, trop haut ne m’aide pas vraiment, les vagues avec des terres pas si loin que ça à leur échelle pourraient m’induire en erreur. Il y a juste cette aiguille raccrochée comme par un fil à une terre encore lointaine, invisible à mes yeux pour m’orienter en visuel et pourtant j’ai de la chance. Là, juste derrière moi il y a Jean-Claude, si ma cécité est fausse, temporaire et très subjective lui est non-voyant, il me suit avec une totale confiance, aveuglément.

Nos destins se sont liés un joli jour du mois d’Août près des Sept îles en Bretagne l’an dernier, après un simple regard. C’est moi qui ai commencé, il passait devant ma tente et j’ai cru avoir une brillante idée en disant « je voudrais bien naviguer avec toi ». Mais la décision de venir pagayer avec moi ne fut pas si simple. Ils avaient prévu d’aller visiter un sémaphore et Jean-Claude a horreur de faire le contraire de ce qu’il dit. Annuler au dernier moment n’était pas vraiment son genre mais il avait lu mon livre, était venu à mes petits bouts de conférence et avec mes voyages au long cours je crois bien que je lui ai donné envie de me rencontrer sans m’en rendre compte.

Comme il le dit si bien il faut savoir saisir les opportunités qui se présentent. C’est ce qu’il a fait le bougre. La réponse a été concise même si elle s’est faite attendre une heure « d’accord mais je viens en kayak monoplace et tu me guides ». Il m’avait coincé et c’est moi qui étais en difficulté, devant cette volonté qui m’en imposait. Après avoir évalué la situation, une mer calme et du monde pour nous aider, j’ai cédé. Il venait d’entrer en force dans ma vie, je ne pouvais refuser. « c’est d’accord, nous essayons ».
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L’aventure commence une fois le pas de la porte franchi. Est-ce vrai ? Je ne le sais pas encore, je m’en doute et j’ai envie d’aller voir. Du moins c’est la version officielle.

Vingt ans que je vis de drôles de voyages, parfois lointains, parfois proches de mon logis. J’en suis encore à chercher des excuses pour filer voir ce qui se passe ailleurs. En fait j’assume assez bien, même mieux que le train-train quotidien. Il y a toujours un moment où je commence à avoir des fourmis dans la tête. Je deviens de mauvaise humeur, buté, triste, je tourne en rond (c’est un très bon entraînement). Alors un jour tout simplement je décide de partir.

Je n’ai pas besoin de grand-chose. Un sac de couchage, un matelas, un réchaud, une pagaie de secours, des vêtements, l’appareil photo, de la nourriture, de l’eau, un compas, des cartes, des lunettes, un téléphone, une fourchette, un rasoir, un verre, une assurance, une tente, une jupe de kayak, une corde, des sangles, le matériel de navigation, la brosse à dents, le dentifrice, le papier toilette et puis le kayak et le matériel qui va avec, comme l’écope, les fusées de détresse, la pompe de vidange, les vêtements. Il m’en manque encore, j’ai semble-t-il oublié la simplicité.
Ne quittons-nous pas des contraintes pour nous en créer d’autres, qui bien que différentes sont toujours des contraintes ? Ce cercle vicieux est très difficile à rompre.

Deux gros bidons étanches, un petit pour l’appareil photo, un autre pour je ne sais quoi et des sacs étanches s’empilent dans l’embarcation. Mossu, mon Nounours, coéquipier en peluche du grand nord, est là en figure de proue. Il scrute l’horizon. Cinquante kilos de matériel sont chargés, quelques explications, un au revoir, les pagaies s’enfoncent dans l’eau et c’est le départ....
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