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Citation de evanna


evanna
14 septembre 2015
Guillaume écarta les rideaux et regarda la lumière de l'aube peu à peu prendre possession des grandes allées et des rangées de buis. Il avait froid et se sentait fatigué. Dans moins d'une heure, il lui faudrait encore reprendre la route vers la capitale. Ces séjours à Paris et à Versailles l'épuisaient et il s'en revenait à chaque fois un peu plus aigri et dégoûté de l'époque. Dans quelque direction qu'il se tournât, il ne trouvait matière qu'à découragement. Le règne de Louis le Quatorzième n'en finissait pas. Le royaume de France sentait l'automne, la nature en décomposition, les feuilles mortes. Il n'était plus qu'une vaste machine à lever l'impôt et faire la guerre, une immense machinerie dont les rouages cliquetaient dans le vide. Etait-ce d'avoir respiré l'air des grands espaces américains ? D'avoir connu le Nouveau Monde ? Guillaume se sentait désormais à l'étroit dans cette France vieillissante et malade. La plaie ouverte par la révocation de l'édit de Nantes n'en finissait pas de saigner. La guerre de Succession d'Espagne dans laquelle le roi avait entraîné le royaume dressait contre le pays la coalition redoutable de l'Empire, de l'Angleterre et des Provinces Unies. La milice était rétablie. La disette revenait dans les campagnes. L'on ne parlait plus à Versailles que de la révolte des camisards. Oui, pensa-t-il, la France se meurt lentement, comme son roi, fatigué de tant de batailles.'
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