Le plaisir d'habiter sa langue fait aussi que l'on se sent chez soi partout où on la parle. On la retrouve, au-delà des mers et des frontières, comme une maison de famille, lointaine et oubliée, mais où tout serait resté à peu près en place et vous attend. Son architecture, son élévation, ses matériaux peuvent être différents : plus basse ou plus haute, à toit pentu ou bien plat, mais une fois qu'on a franchi le seuil, on y retrouve des meubles familiers, une façon de disposer les objets, des lumières ou des coins d'ombre qui rappellent ceux qu'on trouvait dans sa langue, autrefois.