Le terme de « profondeur », auquel on recourt aisément pour désigner l'intensité d'un effort intellectuel, a ceci de fâcheux qu'il implique un mouvement de chute, d'enfouissement, vers une perdition et une obscurité. Ce va-tout de la littérature participe du même saut dans le chaos qui précipite l'insensé. J'aimerais lui préférer le terme ancien « d'élévation » si celui-ci n'était si marqué d'une ambition spirituelle fort étrangère à notre époque. Pourtant, monter, accéder à la lumière, élucider, maîtriser les apparences, ce sont des images qui me paraissent préférables à celles qui supposent de se laisser couler vers on ne sait quel abîme de l'être, qui n'est que ténèbres, étouffement et solitude.