Il m'en est resté un malaise. Le sentiment ne m'a jamais tout à fait quitté d'avoir trahi, abandonné un front, gagné le confort des arrières. Plus encore quand le soupçon m'a pris, confronté à des œuvres en effet trop souvent inutiles et fort laides, que j'avais lâché la clarté d'un Désert habité par des sages pour gagner paresseusement l'ombre des musées peuplés de gens frivoles et de dandys. J'ai toujours eu une double identité. Je demeure un assimilé, parlant un langage emprunté, traître à ma foi comme un marrane au judaïsme.