Migrations
Les bernaches sont parties vers la péninsule de
Taïmyr en Sibérie.
Sont arrivées les hirondelles de mer qui volent
comme ivres de lumière,
Virevoltent dans les rayons du soir, leurs ailes
serrées battant à toute allure.
Sont arrivés les courlis au long bec recourbé
dans le printemps froid.
De la grêle, du tonnerre, des éclairs, ce matin.
La cour est recouverte de grêlons. Les champs
sont blancs de la grêle
Tombée.
La cour est blanche. Les statues, petites présences
sous la grêle,
Vaillantes, ne bougent pas.
Hier tu as planté un jeune érable du Japon entre
deux pommiers en fleurs.
Ses fines feuilles teintées de rouge ont tenu le
choc sous la grêle.
Tout redevient calme. Ça roucoule à nouveau
sous les feuilles.
Une centaine de lapins gambadent ce soir dans
les dunes,
Déboulent à toute allure entre les oyats se croyant
seuls.
(Ils bravent) « Mais nous bravons les éléments
depuis si longtemps ! »
Avant de s’enfoncer dans les sables blancs et or.