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Citations de Jean-Claude Caër (15)


«  Nous rentrons dans les brumes, nous disparaissons
Nous rentrons à travers la pluie dans nos grands
cirés verts
Fin janvier nous arpentons les terres inondées
La haie de thuyas que nous avons plantée ne
pousse pas .
Le toit en éverite imbibé de pluie est presque noir .
Les oiseaux s’égosillent déjà sentant le printemps
venir .
De grandes flaques d’eau gisent à nos pieds où nos
pensées
Se reflètent , se mirent. Notre œil est happé par
L’écume et pleure . »



Extrait du poème «  Blizzard. »
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extrait 3


Tous ces livres ne nous protègent de rien
Ils tomberont en poussière,
Ces beaux livres longtemps convoités, caressés du regard,
Touchés, feuilletés page à page.
Tous ces livres lus tard dans la nuit, parfois jusqu’à l’aube glacée,
Tomberont en poussière.
Tous ces livres où j’ai vibré à chaque ligne s’évanouiront
Comme si ce monde était sans consistance, sans substance
Comme la surface argent et noire de la baie de Vancouver
Et ces montagnes dans les nuages
Vues de la fenêtre du Victorian Hotel.
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JE SUIS VENU ICI…


Je suis venu ici
Voir les Indiens, les grandes mesas,
Les Indiens Hopis, cœurs du ciel.
La danse du serpent appelle la pluie.
Ainsi je suis venu ici
Au Woodlawn Cemetery.



Sur la tombe de Melville et de son fils Malcom
Ce bouquet de fleurs jaunes
Du Désert de la mort rapporté ici
Sur la pelouse ombragée
Alors que mon père se vide de son sang
Et va mourir.
Il me souhaite un bon voyage
Lui qui va bientôt partir
S’est tourné vers le mur.
Le dernier mur. Le dernier murmure.
Et moi que suis-je venu faire ici par un lent détour
Si ce n’est retrouver sa vie ?
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extrait 5


Le soir dans Victoria,
Le cri des mouettes ne s’est pas tu avec la nuit
Il se mêle aux sifflements des sirènes
Aux bip-bip d’oiseaux enregistrés quand les feux passent au vert.
Qu’allais-je faire ici sur la côte Pacifique
Recherchant des totems disparus
Que l’on voit sur de vieilles photos noir et blanc ?
Hier sur Deep Cove,
Le canoë fendait les flots
Et le barreur chantait d’une voix lancinante un chant salish
Le canoë fendait les flots
Et les épines de mélèzes gorgées d’eau ressemblaient à des étoiles.
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extrait 1


Ainsi je suis sorti de mes nuits
Ainsi ai-je quitté la grisaille de Vancouver
Encore quatre nuits avant de m’échapper
Oui je me souviens des nuits jusqu’à l’aube,
À corriger des lois mortifères,
Près de la Tour Eiffel
Le texte à l’infini
Froid comme la joue rasée des morts ;
Ainsi quatre nuits avant de m’échapper
J’ai repensé aux Nuits d’Young,
Sa fameuse dix-neuvième Nuit…
Âmes faibles et sans courage, cet homme sublime
Qui n’est pour vous qu’un être imaginaire,
Suit aussi la nature et marche dans son plan,
Mais par d’autres routes que vous.
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Où sont les oiseaux de mon enfance ?
  
  
  
  
Où sont les oiseaux de mon enfance ?
Les merles, les grives, les roitelets, les rouges-gorges, les mésanges
    à tête noire ?
Les vergers en fleurs, les rivières, les ponts de pierre,
Les eaux ombrageuses sous les nuages ?

Toutes ces maisons désertes alignées sur la dune qui était
    autrefois nue.
Villas vides au-dessus de la plage des goémons noirs.
Les goélands, sept cygnes dans le courant,
Et les corbeaux tiennent dans leur bec une dernière graine
    précieuse
Avant l’hiver.
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Migrations
  
  
  
  
Les bernaches sont parties vers la péninsule de
                        Taïmyr en Sibérie.
Sont arrivées les hirondelles de mer qui volent
                  comme ivres de lumière,
Virevoltent dans les rayons du soir, leurs ailes
              serrées battant à toute allure.
Sont arrivés les courlis au long bec recourbé
                  dans le printemps froid.

De la grêle, du tonnerre, des éclairs, ce matin.
La cour est recouverte de grêlons. Les champs
                      sont blancs de la grêle
Tombée.
La cour est blanche. Les statues, petites présences
                                   sous la grêle,
Vaillantes, ne bougent pas.

Hier tu as planté un jeune érable du Japon entre
                     deux pommiers en fleurs.
Ses fines feuilles teintées de rouge ont tenu le
                          choc sous la grêle.
Tout redevient calme. Ça roucoule à nouveau
                           sous les feuilles.

Une centaine de lapins gambadent ce soir dans
                                   les dunes,
Déboulent à toute allure entre les oyats se croyant
                                          seuls.
(Ils bravent) « Mais nous bravons les éléments
                      depuis si longtemps ! »
Avant de s’enfoncer dans les sables blancs et or.
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LECTURES SOUS LE SIGNE DE L’OURS


Je lis quelques pages de Montaigne, son Journal de voyage,
Et de Jack London Souvenirs et aventures du pays de l’or dans le Klondike.
D’un côté l’Italie raffinée du XVIe siècle
Et de l’autre les contrées sauvages et inexplorées de l’Alaska.
Chez Montaigne le raffinement de l’écriture, le mouvement et la force,
La curiosité et le goût des autres.
Chez London la simplicité, l’aventure et la poésie des canoës,
Des chiens de traîneau et des hommes rudes face aux glaciers.
Telles sont mes lectures en ce 1er septembre
Et je trouve ceci chez Montaigne arrivant à Rome :
« Nous vînmes loger à L’Ours, où nous arrêtâmes encore lendemain. »
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extrait 4


Plus le gain est petit
Plus la bataille est féroce, me dit Colin Browne.
Dans ce monde crépusculaire
Apparut le tanker Golden Energy.
Ah la belle énergie !
À Dollarton, au fond de Deep Cove,
Le chien poursuivait à la nage une Canadian Goose
Jusqu’à épuisement et, sur le point de se noyer,
Il regagna la rive, à bout de force,
Son museau s’enfonçant peu à peu sous la ligne de l’eau.
L’aigle famélique glatit… Krit Krit Krit.
C’est ici dans ce monde voué à l’oubli
Que Malcolm Lowry écrivit Under the Volcano.
Nous prîmes le chemin Path to the Spring…
Le sentier où les jeunes mélèzes poussent au milieu des troncs pourrissants,
Par lequel Lowry allait chercher de l’eau ou plus sûrement du whisky
Pour trinquer avec les pêcheurs de palourdes.
Plus tard prenant le ferry sous la pluie
Les îles apparurent presque irréelles
Couvertes d’épinettes sur la mer.
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extrait 2


Ce monde obscur à ma fenêtre
Cinq grandes grues orange
Éclairées à leur sommet d’une lumière rouge
Avec les traînées de nuages sur la mer. Monde de reflets. Monde sans substance
Où souffle l’esprit de la Femme Squale
Où passe en un éclair l’orque
The Killer Whale
Et plus loin ce ne sont plus des grues qui se dressent,
Mais les totems poles
À Skeedans, à Ninstints,
Sur les îles de la Reine Charlotte Monde sans substance
En un éclair la voie lactée se dévoile
Comme des diamants tendus sur un fil d’or –
Molécules de temps tissées sur la surface de la mer.
Ainsi passaient la barque haida et son chant
Et ils ramaient de toutes leurs forces
Dans le monde moderne.
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Sur la voie abrupte
  
  
  
  
Sur la voie abrupte, le monde ne reviendra pas.
Il s’éloigne. L’air se raréfie et bientôt tu étouffes, tu cries.
Le monde ne t’est pas donné. tu veux le conquérir.

La vie, la vie merveilleuse coule au loin là-bas dans la vallée.

La vie miroitante, la vie éclatante, la vie qui s’en va loin de toi.

Le monde devient désert.
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extrait 6


Souviens-toi
Du royaume superficiel brûlé par le soleil
Où un roi est un objet…
Et moi-même que suis-je venu faire dans ce monde crépusculaire,
Changeant et mystérieux, gorgé d’eau,
Où les totems tombent en ruines ?
Ici dans le greyhound, les images de mon enfance reviennent,
Alors que nous sommes bloqués sur la Highway qui mène à Seattle.
Je repense aux Kathlamet Texts de Boas
Si mystérieux en son titre.
On n’entend que la rumeur des voitures,
Le bruit des clés dans les serrures de l’hôtel
À la fois si proche et si lointain.
Quand tu te lèves, je m’endors.
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Au petit matin sous le ciel nuageux
C’est une ville étrange qu’Anchorage
Pas un passant je suis le seul homme qui marche
Seulement des voitures
Qui roulent dans de larges avenues
Qui vont vers la mort
Et qui m’éclaboussent
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Au loin les toits
  
  
  
  
Au loin les toits gris et verts
Deux buildings dans le ciel pollué comme si tout était désert.
Seulement quelques voitures qui passent entre deux immeubles
Et le pépiement d’oiseaux invisibles, chants de l’âme ?
Qui annoncent le printemps déjà.

Douceur et tristesse.
J’entends des clés qui tombent dans le couloir.
On les ramasse, une porte s’ouvre.
Des voix, des pas d’enfants qui courent.
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Fleurs
  
  
  
  
Dans le jardin botanique de Göteborg
Je me sens fragile devant toutes ces fleurs
Écloses en mai, éteintes, brûlées en juin.
Dans la ville on fleurit les statues des poètes.
Le poète Dan Andersson, prolétaire au visage sévère.
Karin Boye, une fleur fanée à la main.
Heureux pays.
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