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Citation de Il_voyage


Cachée dans les hautes herbes, la tranchée ennemie se devinait à peine, derrière la toile barbelé des araignées de fer.
Les Allemands ne tiraient plus, et leurs canons même se taisaient.
Seuls quelques 210 essoufflés passaient très haut, avec un glouglou de bouteille qui se vide, et allaient tomber sur le village, empanachant les ruines d'un lourd nuage d'usine.
Des morts, il y en avait partout : accrochés dans les ronces de fer, abattus dans l'herbe, entassés dans les trous d'obus.
Ici des capotes bleues, là des dos gris. On en voyait d'horribles, dont le visage gonflé était comme recouvert d'un masque épais de feutre moisi.
D'autres étaient charbonneux, les yeux déjà vides : ceux des premières attaques.
On les regardait sans émotion, sans dégoût, et quand on lisait un numéro inconnu, au col de la capote, on se disait simplement : "Tiens, je ne savais pas que leur régiment avait donné ...".
C'était la bataille sans ennemis, la mort sans combat. Depuis le matin, que nous nous battions, nous n'avions pas vu vingt Allemands.
Des morts, rien que des morts.
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