[J]usqu'à une période récente, c'est-à-dire la mise en évidence de l'évolution et de la lente et difficile émergence du « phénomène humain », de nombreuses civilisations crurent à un paradis primordial où avaient régné la perfection, la liberté, la paix, le bonheur, l'abondance, l'absence de contrainte, de tensions et de conflits. Les hommes s'entendaient et vivaient en harmonie avec les animaux. Ils communiquaient sans effort avec le monde divin. D'où une profonde nostalgie dans la conscience collective – celle du paradis perdu mais non oublié – et le puissant désir de le retrouver.