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Citation de AuroraeLibri


Parcourons à nouveau en un bref survol le chemin à la fois continu et divers qui nous a conduits des anathèmes monastiques contre le monde et l'homme à la théologie réformée. Avec celle-ci, un changement de perspective s'est opéré : les sens ne sont plus opposés à l'esprit, comme étant leur ennemi. Car c'est l'esprit même qui, dans l'homme, est mauvais. La fuite hors du monde est déclarée inutile, le mal étant aussi présent à l'intérieur des couvents qu'à l'extérieur, dans la solitude ascétique que dans la vie en société. La sexualité est certes pécheresse, mais ni plus ni moins méprisable que le reste de nos activités. Il n'y a pas en nous un étage supérieur, celui du front, qui tenterait d'imposer un peu d'ordre aux agitations des niveaux inférieurs. Tout est mauvais dans l'homme si n'intervient pas la grâce totalement gratuite du Christ. La doctrine de la justification par la foi, dans sa formulation du XVI ème siècle, a donc représenté l'aboutissement logique et le point extrême d'un long parcours sur la route désolée du pessimisme. L'affirmation inlassablement répétée pendant plus de mille ans et sans cesse plus largement diffusée que le monde est fragilité, vices et vanités et que chaque homme en particulier est "fumier" et "ordure" devait finir par engendrer le désespoir.

Chapitre 1. Le mépris du monde et de l'homme
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