Il se souvient quant à lui, voici trente ans, qu'il a d'abord été brutalisé au début de sa détention quand il a rechigné à devenir un serviteur sexuel : on lui a fracturé un genou contre un lavabo pour lui fournir une idée adéquate du panorama, pour qu'il s'imprègne bien de la culture ambiante, puis tout est allé mieux dès qu'il a mis ses orifices à la disposition d'un protecteur, puis de plusieurs protecteurs, puis d'un nombre indéterminé de clients de ces protecteurs à qui ceux-ci ont loué Clément Pognel à la demi-heure. Et comme à tous il donnait pleine satisfaction, on a voulu le garder, s'assurer de ses services le plus longtemps possible, de sorte qu'à chaque perspective de libération anticipée pour bonne conduite on lui a créé toute sorte d'embrouilles afin que Pognel, accomplissant sa peine jusqu'à son terme, on puisse profiter un maximum.