Jean-Eric Branaa

L’immensité, la diversité et la profusion de ressources qui donnent l’impression d’une corne d’abondance ont très vite fait germer dans ce pays pétri de religion la conviction que Dieu les avait choisis et qu’ils étaient bénis. Rapidement, aussi, les États-Unis ont été habités par l’idée d’une mission supérieure et divine : celle de repeupler le continent, d’apporter la démocratie aussi loin que possible à l’ouest, au nord et au sud, puis d’établir partout les institutions américaines, parce qu’elles auraient été supérieures à celles que l’on trouvait en Europe. Cette pensée a été soutenue par des grands esprits dans le monde entier et, en particulier, par Alexis de Tocqueville qui a publié De la démocratie en Amérique, en 1835 (volume I) et 1840 (volume II). Elle a également été défendue par les démocrates-républicains et cela justifiait, à leurs yeux, l’expulsion des autochtones et la saisie de leurs biens, et surtout de leurs terres.

« Les États-Unis sont la plus grande puissance mondiale. » Tous les présidents américains ont prononcé cette phrase, même Donald Trump qui avait pourtant fait campagne sur la puissance perdue de l’Amérique. Les principaux facteurs qui amènent à ce jugement sont que le pays est à la fois une puissance économique et financière avec le PIB le plus élevé du monde1, la première production agricole et qu’il est classé numéro deux pour les exportations. Il est également le plus grand investisseur en capital et les grandes multinationales américaines contribuent largement au rayonnement économique du pays. Comme le dollar américain est la monnaie choisie pour le commerce international, il soutient mondialement les actions financières américaines2. L’armée américaine, avec plus de 800 bases dans 130 pays, dispose du plus gros budget mondial (768,2 milliards de dollars3), soit autant que les budgets militaires combinés des douze nations qui la suivent dans le classement mondial. Le pays est en outre une grande puissance culturelle et scientifique : riche d’universités et de laboratoires de recherche de premier plan, les Américains sont notamment les champions du prix Nobel. Le soft power est particulièrement efficace et ce mode de vie qu’on appelle l’« American Way of Life » se présente comme un modèle. On en discute bien sûr en anglais, qui s’impose comme langue d’échange parce qu’elle est majoritairement pratiquée dans ce pays. Même dans le domaine des idées, les États-Unis influencent le monde : mouvement woke ou cancel culture sont débattus, défendus ou combattus partout sur la planète, bien que nés dans les campus américains.

Au-delà de cette liste à la Prévert, les États-Unis sont incontestablement un pays prospère depuis ses origines grâce à un territoire très florissant, qui lui procure des richesses naturelles immenses, variées et abondantes, comme du pétrole, du gaz naturel ou de l’or. C’est bien ce territoire, que les Étatsuniens estiment « béni des dieux », qui fait la force de la nation et lui permet d’asseoir sa puissance. Le travail des hommes a su mettre en valeur de manière remarquable la richesse des ressources offertes par ces terres et l’incroyable efficacité des Américains explique la puissance économique qu’ils ont acquise.

Les républicains contrôlent (...) trois fois plus de parlements locaux que le Parti démocrate