Pas d’histoire sans documents”, l’historien du contemporain pourrait dire à son tour “sans témoin, pas d’histoire” et cela, qu’il ait ou non directement recours au témoin.
L'écriture de soi suppose une temporalité bipolaire qui permette d'osciller alternativement entre évocation du passé et sa réévaluation du point de vue de la vie actuelle de son auteur. Or, le Trauma majeur rend indisponibles beaucoup d'éléments de la vie tandis que ses commémorations ramènent toujours inconsciemment vers le moment, le lieu et les circonstances où il s'est produit. En ce sens, on pourrait peut-être distinguer l'écriture réitérée et diversifiée du Trauma de son dégagement pour parvenir pleinement à l'écriture de soi.
- Claude Nachin, page 186
Pour donner place à l'inconnu, à la découverte, "il faut toujours trahir des fantômes". Les fantômes nous tiennent. Ils vivent de notre mort.
- Claude Nachin, p 179
Il n'y a parfois que l’épaisseur du tranchant d'une lame de couteau entre l’élaboration libératrice du trauma et la répétition du trauma qui peut trancher une vie.