Extrait
Été pluvieux
Trois gouttes d'eau descendent lentement
Le long d'une feuille,
Vestiges d'une averse
Au cœur de l'été.
Trois gouttes d'eau qui coulent
Le long de ta joue,
Et ton cœur en pleurs
En plein juillet.
Trois gouttes d'eau qui tombent sur le sol
Puis s'évaporent
Dans la chaleur estivale.
Trois gouttes d'eau au goût de sel
Qui tombent sur ton cœur.
C'est tout l'été qui pleure.
Joli, n’est-il pas ?
Bien sûr, qu'est-ce que vous croyez ! L'Otan est le bras armé des Etats-Unis, autrement dit du capitalisme mondial. La défense des droits de l'homme et de la démocratie, c'est une belle connerie. Regardez tous les pays où l'Occident va soi-disant apporter la liberté : le Centrafrique, l'Irak, la Libye, la Syrie... Il s'agit chaque fois de renverser des régimes qui ne nous sont pas suffisamment favorables pour mettre ensuite à la tête de ces pays des gouvernements fantoches qui s'empressent de s'endetter auprès du FMI.
Les attentats deviendraient quotidiens, alors on irait faire la guerre dans des pays du Moyen-Orient pour soi-disant éradiquer le terrorisme, ce qui aurait pour conséquence de renforcer celui-ci puisque la haine envers l'Occident serait encore plus exacerbée. Peut-être périrait-elle un jour comme ça, dans l'explosion d'un métro, à Bruxelles, à Lille ou ailleurs. Alors tout serait fini et quel sens aurait eu sa vie ? Aucun.
Qui tirait les ficelles ? On lui avait raconté tellement de choses étranges ces derniers jours qu'elle n'arrivait plus à croire à une vérité simple : les bons Occidentaux pacifistes contre les méchants musulmans fanatiques. Manifestement, tout cela était plus complexe que la presse voulait bien en dire. L'Occident le premier était allé là-bas, au Moyen-Orient, pour renverser des régimes et piller le pétrole.
La vie était là, "simple et tranquille" comme aurait dit Jean, en citant Verlaine. France remarqua aussi deux jeunes qui trafiquaient sous les arbres, à l'abri des regards. Ils se passaient discrètement un paquet, échangeaient des propos qu'elle n'entendait pas, mais qui devaient tourner autour de la manière d'écouler la drogue qu'ils étaient en train de se refiler.
Rien de comparable ici aux gorges du Verdon, qui vous impressionnent d'emblée par leurs à-pics vertigineux, ni aux châteaux cathares, perchés au bord de l'abîme. Non, il y avait quelque chose de plus modeste dans ces collines bordant la Meuse, mais il y avait aussi une incroyable majesté, que seul un observateur attentif pouvait vraiment comprendre et pénétrer.
Parfois, à un carrefour, elle lisait des noms qui lui étaient totalement inconnus, comme Beaumont, Grandrieu ou Sivry-Rance. C'étaient les noms des premiers villages belges et elle se rendait compte qu'elle retardait volontairement le moment de franchir la ligne, toute symbolique, qui séparait les deux pays.
Eux, ils étaient riches et logeaient à l'hôtel, tandis que moi j'étais d'ici et je peinais à la tâche, courbé sur le sol ingrat et caillouteux, comme mon grand-père paternel l'avait fait avant moi.
A toi, France, je confie ces quelques notes sur ma vie, de mon enfance à aujourd'hui. Ce n'est pas grand chose mais c'est ce que je suis.