AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Le_Raconteur


N’est pas Narcisse qui veut. Combien se penchent sur l’eau qui n’y voient qu’une vague apparence d’homme. Genet se voit partout ; les surfaces les plus mates lui renvoient son image ; même chez les autres, il s’aperçoit et met au jour du même coup leur plus profond secret. Le thème inquiétant du double, image, sosie, frère ennemi, se retrouve en toutes ses œuvres. Chacune d’elles a cette étrange propriété d’être elle-même et le reflet d’elle-même. Genet fait apparaître une foule grouillante et touffue qui nous intrigue, nous transporte, et se change en Genet sous le regard de Genet.

Dans Le Journal du Voleur, le mythe du double a pris sa forme la plus rassurante, la plus commune, la plus naturelle : Genet y parle de Genet sans intermédiaire ; il raconte sa vie, sa misère et sa gloire, ses amours ; il fait l’histoire de ses pensées, on pourrait croire qu’il a, comme Montaigne, le projet bonhomme et familier de se peindre. Mais Genet n’est jamais familier, même avec soi. Bien sûr il dit tout. Toute la vérité, rien que la vérité : mais c’est la vérité sacrée.
Commenter  J’apprécie          51





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}