Je n’étais jamais seul dans la boutique pour regarder l’affiche. Tous les clients faisaient comme moi. Les clients d’un libraire ont tous le nez fourré dans les livres, feuillettent, se renseignent, lisent même de longs passages des ouvrages qu’ils projettent d’acheter ou qu’ils ne peuvent pas acheter. Je les surprenais tous, une fois ou l’autre, le nez levé et les yeux fixés sur le petit agneau souriant et bondissant dans les prés. On n’a jamais autant parlé de liberté. On n’a jamais été aussi privé de liberté. On n’a jamais eu aussi soif de liberté. (Le paysan du Danube p. 33)