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Citation de Charybde2


À trois encablures environ, un mur de brouillard, un brouillard fin et impénétrable, formait écran entre la côte et la barque. Marino se redressa d’un coup, secouant ses rêves pour laisser place à l’instinct tendu et inquiet du navigateur. Une brume semblable, en mai, dans ces parages, voilà quelque chose de surprenant ! Marino, prudent, changea de cap afin d’aborder latéralement la masse cotonneuse. À proximité du nuage, la brise mollit et la barque courut de plus en plus faiblement sur son erre. Bientôt le brouillard l’avala.
Marino n’avait pas vraiment peur. Le phénomène le surprenait, sans plus. Il avait vu pire en hiver, par grosse mer, et il avait confiance dans sa boussole rudimentaire. La navigation se poursuivit ainsi pendant de longues minutes. Puis le brouillard se dissipa.
À une portée de harpon les deux pêcheurs virent alors se dresser une falaise sur laquelle d’immenses albatros bleus et blancs paraissaient les observer. Une île en ces parages ? De quels abysses avait-elle surgi ? De quelle œuvre de sorcellerie était-elle le fruit ? Marino vira sur tribord afin de se rapprocher un peu plus. Après s’être signé trois fois il entreprit de longer le curieux récif. Il ne tarda pas à s’apercevoir qu’il s’agissait en fait d’un navire qui – ô bizarrerie – possédait une coque apparemment métallique. Mais sans voiles ni mâts, sans vergues ni huniers, sans dunette ni figure de proue, était-ce vraiment un navire ? (« Les surprises de la navigation »)
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