Tout se passe comme si un drame commençait maintenant pour s'achever le jour du vote, note Sylviane Agacinski. Comme si la campagne était une période séparée, autonome, sans rapport avec le temps ordinaire de la vie politique. Cela encourage certains candidats, en particulier le président sortant, à faire un numéro comme si le rôle de candidat n'avait rien à voir avec le rôle politique tenu jusque-là, voire avec le rôle à venir. Et cela favorise le silence sur le bilan et les anciennes promesses. Et pourtant, tout le monde connaît les enjeux et les candidats. La campagne a-t-elle tellement d'importance ? Alain Poher, Jacques Chaban-Delmas, Raymond Barre, Valéry Giscard d'Estaing, Edouard Balladur, Ségolène Royal y ont perdu pied. Lionel Jospin également. Favoris des sondages, ils se se sont écroulés dans les urnes. (p.211)