L'hiver est la saison du dépouillement et la durée de l'automne n'est pas de trop pour parvenir au stade où le superflu a disparu de nos esprits. L'hiver nous révèle alors la valeur d'une existence réduite à cela seul qui lui donne une consistance et lui procure un sens; lire, aimer, penser...Charme puissant de la sobriété.
"J'aime bien trouver mon chemin tout seul, surtout quand je vais nulle part."
Louis Guilloux, cité par Alain-Gabriel Monot
(Ar Men, nº 195)
Je suis "marcheur-lecteur" comme il existait, mais cela commence à dater, des "chasseurs-cueilleurs"... Je me sens "marcheur-lecteur" en ce sens que ces deux activités, à elles seules, reflètent non pas l'étendue entière de ma vie, mais rassemblent l'essentiel de mes préoccupations, de mes "projets de vie", structurent mon existence.
Et puis, tordons le cou à une idée reçue, non, il ne pleut pas toujours en Bretagne ! C'est absolument faux ! Il peut aussi bruiner, crachiner, vaser, pleuvoir comme vache qui pisse, brouillasser, tomber des cordes ou des hallebardes, pleuvioter...
L'hiver alimente toutes les rêveries et avive les imaginaires. C'est l'imaginaire du thé, qui réjouit autant le palais que l'esprit, que je voudrais évoquer dans le chapitre qui suit.
Nous disposons de quelques instruments _ les livres, l'écriture, la raison_ pour nous permettre de repousser, pendant un temps au moins, les limites de l'obscurité.
J'aime l'hiver et j'apprécie beaucoup les représentations de l'hiver, en peinture et en photos en particulier.