Jean-Marc Aubry

De l'autre côté donc, maintenant tout près puisqu'on m'y accule, y'a le petit gros à lunettes, qui ronfle, mais qui ronfle tellement violemment que je me dis que c'est pas possible, il va mourir. Ce qu'au fil des heures je vais souhaiter très fort. Même s'il n'y est pour rien.
C'est vrai ça. Moi, j'ai toujours défendu les ronfleurs. je vois déjà venir ceux qui me connaissent, alors je précise : même avant de ronfler moi-même. Voilà des gens qui s'endorment gentiment, normalement (souvent très vite, bien avant que vous ayez pu songer à vous endormir), qui ne sont ni agressifs, ni hargneux, ni quoique ce soit et se réveillent entourés par des têtes de six pieds de long, par des gens avec des valises, que dis-je, des malles sous les yeux et qui vont le leur reprocher toute la journée, voire toute la semaine.
Les pauvres. Ils n'y sont vraiment pour rien.