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Critiques de Jean-Marie Stoerkel (6)
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Crime au pressoir

Enquête dans le vignoble alsacien



Après Crime de guerre en Alsace, Jean-Marie Stoerkel poursuit son exploration du patrimoine alsacien à travers les faits divers dont s’occupe un journaliste de L’Alsace. Cette fois, il s’agit d’élucider un double homicide: deux bébés retrouvés morts dans un pressoir.



La commune d’Ingersheim, proche de Colmar, est l’un des joyaux de la route des vins d’Alsace. Si elle n’est pas aussi réputée que ses voisines Riquewihr ou Turckheim, elle vaut tout autant le détour, notamment pour ses appellations Grand cru d’Alsace et ses crémants, mais aussi pour son patrimoine architectural, à commencer par sa Tour des sorcières, vestige d’un château fort du XIIIe siècle. C’est du reste à deux pas de cette tour que se situe le nouveau fait divers dont va devoir s’occuper Julien Sorg, le journaliste au quotidien L’alsace – le double de l’auteur – qui se passionne pour tous les mystères de sa région.

Quand il arrive sur place, le domaine viticole a déjà été cerné par les forces de l’ordre qui lui refusent l’accès au pressoir où ils viennent de découvrir les cadavres de deux bébés. Une attitude plutôt inhabituelle pour le localier qui a quotidiennement rendez-vous avec les commissariats, gendarmeries et tribunaux.

Cela dit, le fait qu’on veuille lui mettre des bâtons dans les roues est plutôt du genre à exciter sa convoitise et à l’encourager à en savoir davantage.

Lorsque le procureur annonce en conférence de presse que l’ADN récupéré sur les lieux est exploitable et que la police scientifique devrait permettre de mettre un nom sur le coupable, le capitaine Loïc Caradec qui dirige l’enquête et a finalement accepté de collaborer avec Julien – il sait tout l’intérêt que peut avoir une communication habilement dirigée – peut s’enorgueillir d’avoir rondement mené les choses. Car la chance est avec lui. L’empreinte génétique d’une femme, victime deux ans plus tôt d’un accident de la route qui a coûté la vie à son mari et à son fils, correspond à celle d’un cheveu retrouvé sur le cordon qui entourait les cadavres. Elle est incarcérée rapidement. Il ne lui reste plus qu’à la faire avouer.

C’est alors que les choses se compliquent. Muriel est devenue une amie de Véronique, l’épouse de Julien et elle ne croit pas une seconde à la culpabilité de l’esthéticienne. Avec l’aide d’une avocate pénaliste, le couple va tenter d’apporter son soutien à la jeune femme qui croupit en prison.

Mais les semaines, puis les mois passent sans qu’un progrès notable ne puisse être enregistré. Et au moment où Julien commence à perdre espoir, un nouvel élément va permettre de relancer le dossier.

Le suspense est habilement construit, poussant le lecteur à ne pas lâcher le livre. Mais son intérêt est triple. Jean-Marie Stoerkel nous fait aussi partager le fruit de ses recherches et de ses découvertes sur sa région natale, sur son patrimoine artistique et architectural. Un trésor qui fascinera à la fois ceux qui n’ont pas encore visité l’Alsace et ceux qui passent tous les jours devant certaines bâtisses où qui ont déjà visité les musées sans connaître l’histoire des œuvres exposées.

Ajoutons-y aussi les souvenirs du journaliste qui pour avoir travaillé de longues années dans la presse locale en connaît tous les rouages et nous en livre les secrets de fabrication, tout en rendant hommage à quelques collègues qui ont marqué de leur empreinte la région, en défendant des valeurs plutôt que des bilans comptables.

Enfin, et ce n’est pas le moins intéressant, on apprend comment fonctionnent les rouages de la justice, quels rôles jouent les enquêteurs, le procureur, le juge et la police scientifique dont les tests ADN semblent aujourd’hui être l’alpha et l’oméga de toute enquête. Comme à chaque fois, tout est inventé et tout est vrai. Un régal !


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Crime de guerre en Alsace

Le résistant, le collabo et la belle alsacienne



Le curé du village et un simple d’esprit sont retrouvés morts à Katzenthal, à la veille de la libération du village par les troupes alliées. Une troublante enquête commence.



Jean-Marie Stoerkel est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps qui passe. Son nouveau roman en apporte la preuve éclatante, après Le Tueur à La Coiffe Alsacienne, L’Enfer De Schongauer et L’Espion Alsacien dont on retrouvera du reste la trace ici. Le récit est vif, le suspense bien construit, la documentation solide et les émotions liées à son histoire personnelle entraînent le lecteur à ne plus lâcher cette enquête qui tient tout autant du polar palpitant que d’une quête intime.

Nous sommes à la fin de 1944. Alors que la quasi-totalité du territoire peut s’abandonner aux joies de la victoire sur le régime nazi, la population de la «poche de Colmar» continue de souffrir. Jusqu’en 1945, elle va encore payer un lourd tribut avant de retrouver sa liberté. Le village de Katzenthal sera ainsi presque entièrement détruit. Quand James Monroe, Américain de Chicago et Martin Eschbach, Alsacien d’Ingersheim, entrent dans ce champ de ruines, le silence de mort qui les accueille est bien vite interrompu par une double déflagration. Le temps de se mettre à l’abri un nouveau coup de feu est tiré. De ce qu’il reste de l’église du village émerge alors Roger Schultz, l’adjoint au maire qui a réussi à éliminer l’officier nazi qui venait d’abattre le curé du village et un simple d’esprit qui n’avaient pas voulu évacuer les lieux. Quelques semaines plus tard il sera décoré pour cette action d’éclat dans Colmar en liesse.

Pendant ce temps à Katzenthal on commence à déblayer les décombres, on érige une église-baraque, on tente de panser les plaies. Thomas Sorg, qui avait choisi le maquis puis rejoint l’armée de libération et poursuivi les nazis jusqu’en Allemagne retrouve son village d’enfance, sa mère et … un pistolet Walther. Il ne lui en fallait pas davantage pour s’interroger sur ce qui s’était vraiment passé dans le village, car il semble désormais acquis que Roger Schultz faisait partie de ces hommes sans scrupules qui montraient beaucoup d’entrain dans leur collaboration.

C’est ainsi que, quelques jours avant de hisser les drapeaux tricolores et de mettre les œuvres de Hansi en vitrine de son magasin de vins de Colmar, on le voyait rire de bon cœur et faire des affaires avec les occupants.

Pour Thomas, qui venait de croiser les survivants des camps de la mort et appris la fin tragique de quelques uns de ses concitoyens, on imagine le choc et on comprend son besoin de savoir. Un besoin qui va vite devenir une nécessité, parce qu’il va découvrir que Suzel, la jeune fille dont il est en train de tomber amoureux, n’est autre que la fille de Schultz. Il va donc devoir, bon gré mal gré, fréquenter ce notable et essayer de dénouer le vrai du faux.

Un travail de journaliste-enquêteur que l’auteur connaît bien pour avoir durant de longues années rempli les colonnes des faits divers de L’Alsace et découvert, chemin faisant, quelques secrets qui lui ont permis de construire une œuvre déjà riche de quelque quinze livres. J’imagine sa jubilation au moment de se mettre dans la peau de l’apprenti journaliste au Nouveau Rhin Français, l’organe de presse qui décide de donner sa chance à Thomas Sorg dont la plume et l’entregent font merveille, au point de créer des jalousies au sein de la rédaction.

Les entretiens qu’il réalise et les rencontres qu’il fait – de personnages ayant existé et à qui l’auteur rend ainsi hommage – lui permettront de dénouer ce crime de guerre en Alsace.

Quant à nous, amateurs de polars bien ficelés, nous gagnerons bien davantage qu’un agréable moment de lecture. En explorant cette période délicate de l’histoire de l’Alsace, on comprendra qu’il n’y a qu’un pas entre le héros et le traître, que dans de nombreuses familles on a eu des petits secrets à cacher, que l’histoire officielle n’est pas toujours la vraie et que les blessures de l’enfance ne se referment jamais complètement.


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Crime au pressoir

Fourmillant d'informations historiques, géographiques, biographiques et autres, c'est aussi un roman policier "de terroir", écrit par un ancien journaliste d'un des grands quotidiens d'Alsace (à l'époque où il y en avait réellement 2 différents, et non 2 copié-collé comme actuellement).

L'intrigue est assez simple : deux nouveaux-nés sont retrouvés étranglés au fond d'un pressoir, en pleines vendanges, en 1991. Un corbeau dirige les soupçons de la police et du journaliste qui suit l'enquête vers une jeune femme, Muriel. Cette dernière, qui a perdu son fils et son mari lors d'un accident de la circulation deux ans auparavant, est une amie de Véronique, le femme de Julien Sorg, le journaliste en question (et accessoirement l'alter ego de l'auteur). Les preuves scientifiques reposant sur l'ADN sont en plein essor, et elles semblent incriminer Muriel, des cheveux présentant le même profil génétique qu'elle ayant été retrouvés sur et à proximité immédiate des bébés. Mais faut-il vraiment privilégier ce type de preuves au détriment d'un travail d'enquête approfondi, ne pas chercher plus loin malgré les dénégations et l'alibi de la jeune femme ? Julien Sorg n'est pas d'accord, et va mener ses propres investigations aidé de son père (également ancien journaliste) et d'autres protagonistes.

Comme l'indique l'auteur à la fin du récit, celui-ci s'inspire de deux faits-divers qui ont fait grand bruit en Alsace, et où les preuves ADN ont abouti à de fausses conclusions, entraînant l'inculpation d'innocents, la résolution des affaires n'ayant été menée à bien que longtemps après (14 ans dans celle des "bébés de Galfingue"). En tant que journaliste il avait couvert les enquêtes à l'époque, tout comme nombre d'autres faits-divers dont s'inspirent ses romans.

J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans l'intrigue, celle-ci étant constamment interrompue par des digressions sur les lieux, les personnages emblématiques de ceux-ci, ou les références à un précédent roman de l'auteur mettant en scène le père de Julien Sorg. Alors certes j'ai appris énormément de choses intéressantes au plus haut point (surtout du fait que j'habite en plein coeur du site où se déroule l'histoire), mais j'aurais préféré une présentation différente. Par exemple, pourquoi ne pas faire un carnet à la fin, regroupant toutes ces informations et les expliquant de façon un peu plus synthétique ? Ou alors, à la manière de Werber, avec son "encyclopédie des savoirs relatifs et absolus" en intercalant les chapitres consacrés à l'enquête avec d'autres qui ne traiteraient que des autres infos données par l'auteur ?

Ce ne sont que d'humbles suggestions, j'espère que l'auteur, s'il me lit, ne se sentira pas froissé par mon ressenti, mais je me dis qu'un amateur de polar ne connaissant rien du coin risque de se sentir un peu perdu dans ce roman et de l'abandonner en cours de route, ce qui serait quand même dommage.
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Crime de guerre en Alsace

Excellent roman policier alsacien qui nous fait voyager dans l’espace et dans le temps. L’auteur nous plonge en pleine guerre mondiale, avec les particularités alsaciennes, dans les environs de Colmar, dans ces petits villages bombardés par les deux camps lors de la bataille finale de « la poche de Colmar ».



Le roman commence par la découverte en décembre 1944 de trois corps dans l’église à moitié détruite du village de Katzenthal. L’enquête sera menée par Thomas Sorg, un jeune résistant devenu journaliste, qui tombe amoureux de la fille du principal suspect.



L’intrigue est intéressante mais c’est surtout le contexte historique qui m’a plu. Contrairement à d’autres romans policiers, dans lesquels le contexte historique est vaguement esquissé, l’auteur fait ici un vrai travail d’historien et nous partage beaucoup de ses connaissances, sur la guerre mais aussi sur le passé très riche de la région – ou comment apprendre tout en se divertissant 😊

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L'enfer de Schongauer

Le nouveau polar de l’ancien spécialiste des faits divers du quotidien régional L’Alsace est sans doute le moyen le plus agréable de découvrir les hauts lieux touristiques de la région et l’histoire de l’un de ses artistes le plus célèbre, mais aussi le plus mystérieux : Martin Schongauer. Attardons-nous quelques instants sur cet homme qui donne son titre à l’ouvrage. Né entre 1445 et 1450 à Colmar, décédé le 2 février 1491 à Vieux-Brisach, il fut très apprécié puisqu’au XVIe siècle, Vasari, un historien de l’art, rapporte que Michel-Ange conservait un exemplaire de l’une de ses œuvres, La Tentation de Saint-Antoine, dans son atelier florentin. Si c’est principalement à Colmar que l’on peut découvrir ses pièces maîtresse telles que La Vierge au buisson de roses, retable sur bois de 1473, il sera aussi beaucoup question dans le livre des fresques du Jugement dernier, découvertes en 1885 lors de la rénovation de l’église saint Etienne de Vieux-Brisach. Si la plus grande peinture à fresque de Moyen Age au nord des Alpes est aujourd’hui malheureusement très dégradée par des couches successives de blanchissement, elle n’en demeure pas moins remarquable par sa facture et sa puissance évocatrice.

Volker, professeur à l’Albert-Ludwigs-Universität de Fribourg-en-Brisgau, en est un grand spécialiste. En parfait pédagogue, il n’aura aucun mal à persuader l’une de ses étudiantes, Annabelle, de l’aider dans ses recherches en vue de publier un ouvrage sur «Hübsch Martin» (le beau Martin) et de devenir sa maîtresse.

Mais vous m’objecterez que le suspense promis est bien loin de ces considérations… N’ayez crainte, si je puis dire, car un tueur en série vient perturber Volker et Annabelle en signant chacun de ses meurtres par une reproduction du peintre médiéval avec cette inscription laissée sur ou à proximité des cadavres : «Ceci est une œuvre de Martin Schongauer».

C’est sur le parvis de la cathédrale de Strasbourg qu’il commet son premier forfait, bientôt suivi par une demi-douzaine d’autres homicides. Non loin de l’écomusée de Haute-Alsace, à Ungersheim, il connaîtra un semi-échec en ne réussissant pas à brûler le véhicule dans lequel il avait séquestré un jeune couple.

La police et la presse locale sont sur les dents, mais leur enquête s’annonce difficile. D’autant que le meurtrier décide de s’attaquer désormais à des personnalités : après un curé, ce sont une éditrice, un homme politique et un avocat général qui y passent.

L’occasion pour l’auteur de revenir sur quelques faits divers, mais aussi de placer assez subtilement quelques messages à des amis et de nous faire découvrir quelques bonnes adresses au fil des besoins de l’enquête.

On ne dévoilera pas le dénouement, mais on saluera la belle érudition et l’humour de ce polar aux cinquante nuances d’Alsace.
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Crimes en plein-jeu

Intéressant pour ceux qui aiment l'histoire de l'Alsace et le monde des organistes .



Un peu trop de descriptions historiques à mon goût ce qui pollue l'intrigue.



Néanmoins le récit se tient et l'envie de connaître la fin nous incite à poursuivre activement la lecture .



Écrit à 4 mains , le style est parfois changeant d'un chapitre à l'autre.



J'ai toutefois passé un bon moment !
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