– Le cercueil de ta mère n’a presque pas bougé. Sa plaque commémorative est toujours lisible : « Mathilde Rousselières, née Samud, 1634-1663 ».
– Oui.
– Mais… il n’est pas tout seul…
– Comment ça ?
– Le cercueil… Il y en a un autre.
– Dans la tombe de ma mère ?
– Oui, un plus petit.
– Et de qui s’agit-il ? demanda Zinia.
– On peut y lire : « Zinia Rousselières, 29-IX-1658 - 24-XII-1661 ».
Ce que Zinia venait d’entendre n’avait pas de sens. Puisqu’elle était là, vivante, devant eux.
– C’est… c’est moi, finit-elle par articuler. J’ai quatorze ans. Je suis née en 1658, le 29 septembre…
– Oui. Mais ça ne peut pas être toi, intervint Charles.
– Alors, qui est-ce ? demanda Zinia. Peut-être avais-je une sœur jumelle ?
– Tes parents t’en ont parlé ?
– J’ai à peine connu ma mère. Elle est morte lorsque j’avais cinq ans. Et mon père ne parlait pas de ces choses-là.