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3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Algérie
Biographie :

Jean-Michel Sananès est poète et directeur des Editions Chemins de Plume.

Il est également dramaturge et metteur en scène. On retrouve ses publications aux Editions Chemin de Plumes. Il est l’organisateur de “L’Ile aux poètes” au festival du livre de Nice.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
J'exige du soleil, des frites et des vagues
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Le tablier est usé de se frotter à l'établi du jour.
J'ai vu le soleil.
J'ai trimé, j'ai travaillé pour eux, délavé le ciel, les nuages, l'escalier.

Je les ai vu, jamais contents, assoiffés de vouloir.
La table toujours trop petite.
Jamais à leur faim.

Le jour me lève –
Travail, travail et encore travail : cours !
Pas content ton boss ?
Pas contente ton amour ?

Ce soir le ciel est courroucé […]
Le soleil est trop gris, le tablier usé
Cours, cours, fais en plus

Envie de tout poser
de jeter le marteau et l'enclume …

Lundi matin, tu as une overdose de vie.
Tu veux fermer les yeux, fermer le jour, fermer la vie.
Courir plus loin que Las Planas, plus loin que le Mont-Blanc,
plus loin que Valparaiso.
Tu as de la neige dans les cheveux,
tu es trop petit, tes épaules sont étroites,
tu ne veux plus courir,
les exigences sont trop grandes et les jours trop courts.

Et la vie, c'est quand ?
Et le rêve, c'est où ?
Je ne suis pas venu pour ça.

J'exige du soleil, des frites et des vagues,
un horizon plus loin que les étoiles.


(p65-66)
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Contre les arbres, le vent écrase ses cris, cisèle, murmure, module sa voix,
je cherche dans le cristal des peurs les poussières du rire.
J'écoute.
J'écoute le ciel et ses habitants,
j'écoute les étoiles et les astres au ventre de feu,
la lune au ventre de pierre,
le vent,
l'hirondelle du matin et l'araignée du soir.

Je les écoute,
les caresse du regard, leur parle.
Leurs silences m'interpellent comme un langage que je n'ai pas trouvé.
Je sais pourtant que la galaxie parle ou chante,
selon ses humeurs.

Il est des musiques indéchiffrables
que certains tziganes parlent parfois …
Il est des chants en langues d'ailleurs,
aux étranges résonances
dont je crois intuitivement percevoir le sens.

Les consonances du vent portent l'absolu du sens.
Je cherche les paroles transparentes
qui vont à certaines musiques
et les musiques qui vont à certains mots.
Je cherche le cri d'absolue douceur
que disent les crépuscules
quand ils bouleversent les cœurs.

Je cherche à voler les mots
qui font rire les étoiles.


(Ô Federico extrait p13-14) *
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Jean-Michel Sananes
Derrière mes larmes, mes rires, mes colères, mes espoirs,
il y a un papillon noir, une aile en quête d'altitude,
une force invisible qui s'insurge contre toute les soumissions
et contre l'omniprésence de cette conscience d'apparat
sa volonté mécanique, endorphine,
sa capacité à déformer les vérités,
à arrimer l'intelligence aux certitudes de l'obscur.

Il faut qu'un cri ouvre l'insurrection,
libère les promesses et les rires emprisonnés dans ces bulles de savon
que les jongleurs savants et autoproclamés font danser sur leur nez
pour endormir les consciences.

Plus haut que les dos courbés et l'abdication
il faut qu'un cri défonce les devantures
de ce vide galactique qui parle en notre nom.

Annoncez à tous les Pinocchio et autres jeteurs de charmes
que la fourberie est parfois périlleuse,
marcher sur le fil des mensonges enrubannés
étirés entre les étoiles ne fait pas d'eux des funambules intouchables,
l’imposture et la supercherie qui masquent l'horizon doivent cesser,
rien ne fermera le vent des révoltes.

Et... surtout,
dites à l'enfant qui en vous ouvre vos matins,
qu'il n'est en rien une mémoire morte,
que l'enfance de l'homme ne tarit pas à l'arrivée de l'âge,
que le souffle de l'espoir a ses printemps,
dites-lui la Révolution des Œillets, celle de Prague, et d'un certain mois de Mai,
dites-lui que la vie est belle pour qui n'enterre pas ses rêves.

J'étais un papillon aveugle, une chrysalide endormie
aux acides d'une autosatisfaction égotique,
mais je suis de retour,
j'ai cassé mes chaînes à la hache des mots,
il faut réveiller le jour,
rouvrir le cristal,
effacer les cauchemars, les échafauds, les bûchers,
oublier les résignations, les maîtres, les rois, les confiscateurs d'univers,
les assassins de liberté, les destructeurs de rêve,
destituer ceux qui quantifient nos droits et normalisent nos désespoirs,
aucun homme ne doit se retrouver seul au matin
et croire qu'il n'était riche que de ses nuits,
il faut chasser les marchands d'illusions
et tous ceux qui nous veulent à leur service.

Quand mon printemps se lèvera,
avec des colères de vent,
je placarderai des murs de goudron sur leurs propagandes,
avec des rumeurs d'oiseaux, de forçats évadés des usines,
j'inventerai des mots sans couteaux, à formes galactiques,
des géométries sans croix et sans sens interdit,
ensemble, nous balaierons les verbiages insipides
de ceux qui imposent leur savoir-vivre
et ignorent que VIVRE n'est pas servir.

Je suis un papillon fou né de nuits de trop longue attente,
à l'aube d'un soleil nouveau j'éradiquerai
tous les drapeaux, toutes les vieilles patries,
j'inventerai un territoire plus vaste,
à dimension d'homme et d'inconnu
plus large que le connu.
J'effacerai les univers tangentiels et leurs manifestes patriotiques
calligraphiés sur papiers sanglants siglés aux en-têtes des pouvoirs et de leurs élites,
nous abolirons leur démagogie, leur métaphysiologie et mystériologie,

leur arithmétique du bonheur et leur équation :
tout pour les uns, rien pour les autres.

Je suis un papillon fou dans un ciel asservi aux croyances périmées,
je crois à l'azur, aux étoiles, à l'amour, à la vie,
j'arrive d'un futur d'arcs-en-ciel et de fraternité,
nous oblitérerons un passé sclérosé de philosophies atrophiées,
de corruption mentales, d'inadmissibles soumissions,
leurs injures, deviendront mots d'amour,
à ménager le mensonge, les belles idées rognent l'espoir,
nous inventerons une encre éthique, insoumise, un verbe nouveau
à l'exact de vérités opposables aux falsifications millénaires des manichéismes,
nous vomirons les fourberies, les charlatanismes, les dictatures
qui ont tué, génocidé, affamé la vie,
nous nous opposerons aux héritiers d'un passé falsificateur
qui au nom de prétentions astronomiques veulent coloniser mars
quand la terre et ses habitants meurent de soif, de faim et de désespérance.

L'incalculable est à nos portes,
nous pouvons éviter l'inexorable,
ils sont l'impudence,
nous serons le partage et le pardon.

Je suis un papillon noir,
fils des vents et des forêts,
de la vie sur une terre ronde,
l'enfant des peuples disparus
je suis tous les peuples,
je suis un papillon fou,
je crois à l'inflation des idées, à la résurrection du jour,
je suis une multitude
et nous arrivons pour délivrer demain
avec des mots sans artifice
qui parlent de mutations,
de consciences réinventées et d'honnêteté non sectaire.

Je suis un papillon noir,
un écho majeur de la révolte du vide,
un papillon fou,
je suis la multitude innombrable,
nos mots portent la lumière d'aimer aussi large que le vivant.
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Jean-Michel Sananes
J’ai faim plus haut que ma honte
pourquoi faut-il toujours que l’opulence
trouve un malin plaisir à l’humiliation des faibles ?
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Quand on me revêtira
de cette robe à la taille de la nuit
à la mesure de mes silences

Mes enfants, ma femme

Quand j’aurai eu mon comptant
d’oxygène et d’heures

Mes amours, mon amour

Quand après avoir été présent
il me faudra crier absent

Ma femme, mes amours, mes enfants
ne gardez que nos bonheurs
vous n’êtes pas de mes regrets

Quand j’aurai été

Quand cette robe
à la taille de la nuit
à la mesure de mes silences
sera ma dernière maison

Je reviendrai
dans des cris de mémoire

Vous serez mon sourire d’éternité
comme les yeux verts d’une chatte
comme griffe de satin
comme un frisson du vent
qui agite des ombres

Mes enfants, mes amours
je reviendrai

Comme un frisson dans le vent
repeindre mes regrets
effleurer les myosotis.


(La Robe Étoilée p109) *
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J'ai épousseté les perles du rire
trois larmes bleues
dans le cristal des mers.

J'ai traversé des mers fripées et des bleus sans soleils, des soleils sans écume et des jours sans pain
J'ai traversé le vent, pieds nus, dans la misère souriante
Toujours
à croire que les cœurs battent et soufflent plus loin que le rêve
Toujours
à croire que la frontière n'est qu'illusion aveugle
J'ai traversé des mers fripées et des jours sans pain
Toujours
Pieds nus
à vouloir franchir la nuit
à faire germer les matins
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Jean-Michel Sananes
à Jean-Marc La Frenière

Il y a des amis embusqués
dans l'ombre des multitudes,
des amis que l'on sait
dans la fusion du cri de l'herbe,
dans le chant du loup
et la certitude d'un immense
plus grand que l'infini.

Il y a des amis
qui construisent des châteaux de papier
pour y protéger le chant du monde,
des amis blessés par tous ces jours éborgnés
par l'indifférence des hommes,
des amis au cœur et aux mains par trop usés
d'avoir voulu s'agripper à l'utopie
et à un humanisme universel.

Il y a des amis
dont on mesure la taille,
quand on a peur pour eux,
quand trop de silences gaspillés
rognent les mots de l'amitié,
et que l'on est effrayé
par les non-dits et par les regrets.

Il y a des amis lointains,
dont on se sent proche.
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Je ne suis pas une couleur.

Je ne suis pas une couleur,
je suis un fils de tempêtes et de printemps
l'enfant d'amours bavardes
et de ce cri mulâtre
qui court dans le sang de toute vie.
Je suis l'enfant du verbe et du vent,
de la pluie et de la graine des devenirs.
Je ne suis pas une couleur ni une religion,
je suis celui qui vient, celui qui va,
un souffle égaré dans les tracas de l'espoir,
dans les flambées de la folie des hommes.
Je suis celui qui contre tous
offre des bras ouverts à qui vient sans haine,
.celui qui, face au bâton,
face à l'injure, face à la haine,
face au préjugé, face à la suffisance,
reste frère et solidaire.
Je suis un homme de toutes couleurs,
sans réticence ni crainte
pour qui vient en quête de pain et de lendemain,
pour qui se veut unique et pareil à tous.
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Jean-Michel Sananes
À l'ami qui part



Toi, tu pars,
hésites

Où est ce pays d'âmes nues
si loin, si proche de nos écorces terrestres ?
Y emmène-t-on nos mémoires
et tous les ressentiments attachés aux désirs,
aux ambitions manquées
et aux douleurs égotiques,
pour habiter le Pardon ?

Laisse-t-on ici-bas
nos cicatrices ?

Retrouvons-nous une originelle lumière
qui nous précéda
joyeuse,
et débarrassée du poids des karmas
des douleurs préexistentielles ?

Retrouvera-t-on l'ancêtre
pour y étancher notre soif d'éternité
jusqu'aux confins d'une cellule mère
faite de la vibration de l'atome et de l'Infini ?

Toi, tu pars,
hésites,
toi qui marches vers la réponse.

Toi, tu pars,
et nous, nous attendons.
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