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2.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ancien psychiatre des hôpitaux et psychanalyste, Jean-Paul Descombey a longtemps dirigé une équipe pluridisciplinaire d’alcoologie au Centre hospitalier général d’Orsay et a été médecin-chef du Centre Henri-Rousselle de l’hôpital Sainte-Anne à Paris.



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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
La crise se résout sans lendemain pathologique si le sujet trouve une aide adéquate, auprès d'un interlocuteur, médecin, psychiatre, oncle ou adulte susceptible de l'aider à faire l'économie de ces avatars. Cette aide est délicate : le jeune nie le problème et refuse l'intrusion. La personne de l'intervenant est aussi importante que sa "technique" : elle doit être reconnue comme ferme et forte sans être rigide, extérieure et différente des parents mais à laquelle on peut s'identifier de façon rassurante. L'interlocuteur-thérapeute doit donc éviter toute attitude paternaliste, de même que toute séduction démagogique. Il doit aussi donner au jeune l'assurance que ce qui lui est confié ne sera jamais divulgué. Le thérapeute doit se montrer sinon "activiste", du moins actif, voire directif, sans être normatif ou culpabilisant. Le jeune parle parfois pour le première fois de lui-même, il faut savoir l'écouter et parler de lui de "banalités", en manifestant intérêt, compréhension et aide, sans chercher à "combler" ou "nourrir" psychiquement, à tout prix, le sujet. Subir les agressions verbales de l'adolescent sans réagir n'est ni facile ni agréable, mais il est certain que le langage n'a pas pour peux le même sens que pour nous. L'aider à s'accepter comme personne, dans son corps, et dans sa sexualité, est nécessaire et suffisant.
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Quand l'hospitalisation intervient, elle provoque une cassure dans le continuum de la vie, du travail, et de l'alcoolisation. Le patient attend alors du médecin une remise en marche de la machine, pour être "comme avant", c'est-à-dire pour recommencer à boire.
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Si l'on a fait travailler les patients sur la représentation qu'ils se font de leur corps, en parlant, dessinant, modelant, en pratiquant la relaxation ou la gymnastique, on est frappé de constater combien est archaïque l'image qu'ils s'en font : il est réduit à une sorte de tube à deux orifices, sans valve, comparable à ces bonshommes têtards figurés dans les dessins des jeunes enfants, ou mal unifié, morcelé comme le révèlent les épisodes de delirium tremens décrits par Paul Schilder et Walter Bromberg. C'est la symbolisation même du corps, sa représentation qui manquent ou sont altérés chez l'alcoolique.
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De même, avec ses fils, l'alcoolique a tendance à privilégier des rapports de copains, en une sorte d'escamotage des générations. Avec le médecin, s'il a pu se lier avec lui, de même rapports de copains s'installent, où disparaît le côté technique et asymétrique de la relation médecin-malade. Mais à pouvoir parler de tout avec son médecin, peut-on encore parler de santé, de maladie, de sexe, d'alcool, de mort ?
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Autant il est vain de répondre au coup par coup aux demandes du sujet, autant il est cruel et inutile de le laisser en suspens. Le personnage qu'il nous montre est comme le masque à travers lequel l'acteur tragique parle, ce que l'étymologie du mot (personne = per sonnare) fait entendre. C'est cette image qu'il a besoin d'offrir avant de pouvoir révéler son identité personnelle. Il faut du temps pour laisser "mûrir" la demande et il faut le dire au patient, en lui faisant entrevoir les nécessités du traitement. L'engagement personnel qui est nécessaire représente bien plus que la simple "réparation" des dégâts physiques voire psychiques.
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Leur efficacité [aux groupes types AA] vient de leur fonctionnement original. Les groupements utilisent la vie groupale pour "ne plus boire ensemble", de même qu'auparavant boire ensemble était la raison d'être du groupe. Certains alcooliques sont très directs : "Le groupe remplace l'alcool." C'est un transfert utile de la dépendance. Le membre du groupe "incorpore"celui-ci en lui, comme l'objet d'amour que l'alcool, finalement, ne peut plus représenter pour lui. "Je suis dépendant des AA", "on a le groupe en soi". Dire "j"ai été "enrobé" dans Vie libre", c'est signaler le rôle de prothèse du mouvement.
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... ces patients ne méconnaissent pas seulement leur corps malade (anosognosie), c'est leur corps même qui leur est inconnu, dans son unité,son unification, sa globalité et son rapport à la personne.
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Cette défaillance dans la relation au réel et au vrai va de pair avec une extrême difficulté à se situer dans le temps. Il raconte à grand-peine sa vie selon une ordonnance séquentielle. C'est d'ailleurs principalement la temporalité qui est touchée quand survient une atteinte organique du cerveau, l'encéphalopathie de Korsakoff, qui associe amnésie des faits récents, fabulation, fausse reconnaissances (des personnes, des lieux, etc.).
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Des années après la mort de l'être proche, les réactions sont encore vives à l'évocation du défunt, marquant l'absence d'un travail de deuil. Il semble même que les alcooliques soient incapables de ce travail de deuil, née d'une confusion de leur sort avec celui du défunt. Dans leur esprit, les générations se télescopent et la représentation du temps en est bouleversée.
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Le récit que la plupart des alcooliques font se réduit souvent à une accumulation d'événements, où les faits se télescopent, l'ordre s'inverse comme si les liens de causalité n'existaient plus. L'interlocuteur, profane ou non, est tenté d'y voir une mauvaise foi, alors que c'est l'ordonnancement temporel de deux faits vrais qui a été altéré. Le patient alcoolique vit tout et dit tout en fonction du seul présent, et même de l'instant, car le présent supposerait un passé et un avenir. Le temps du récit est d'ailleurs confondu avec le temps où les faits racontés se sont passés.
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