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Critiques de Jean-Paul Galibert (4)
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Les chronophages

L’image brille à nos yeux de la vie qu’elle nous a prise



« Nous proposons d’appeler « chronophages » à la fois les objets qui vous prennent du temps, et les entités qui vous prennent votre argent »



Voici un livre à la lecture réjouissante.



Et je le souligne d’autant plus que je n’en partage ni les présupposés ni l’utilisation « extensive » des notions qui viennent de la critique de l’économie politique (travail, exploitation, valeur, rentabilité, etc.)



De plus, l’auteur, en négligeant l’ensemble des rapports sociaux donne l’illusion d’un « consommateur abstrait », un « consommateur moyen ». Ce faisant, il gomme qu’une partie non-négligeable des êtres humains n’a pas accès à la satisfaction de leurs besoins, que ces besoins sont socialement différenciés suivant la classe, le genre, etc. (Dire cela, ne veut pas dire que les analyses développées ne les concerneraient pas).



Prendre en compte les rapports sociaux et leurs effets matériels et idéels, signifie aussi ne pas extrapoler un caractère « totalitaire » de l’hypercapitalisme, évacuant les contradictions, les frottements, les tensions, et… les crises.



« Le but poursuivi est donc un vertige » jusqu’à l’apparition des effets concrets des contradictions, du « rappel à l’ordre » des réalités matérielles, de la fin de l’illusion de l’auto-engendrement de la richesse, sans que l’on puisse en savoir ni le terme, ni les formes (convulsions, crises, remises en cause, restructurations, etc.).



Des contradictions, des tensions aussi présentes dans les fonctionnements des imaginaires.



Ceci étant dit, Jean-Paul Galibert propose de multiples pistes de réflexion, sur « la préparation industrielle de l’acte imaginaire », sur « une quête perpétuelle et inquiète des informations disponibles, toutes perçues comme indispensables ».



Sommaire

« Évidance » de la marchandise

Rentabilité du réel

Iniquité de l’échange

Plaisance du consommateur

Hypertravail de l’image

Évanescence du virtuel

Spécularité du capital



Très subjectivement, quelques points et quelques remarques, au gré d’un parcours en souriant.



Les marchandises, emballages, prix du rien ou du vide, obsolescence, péremption, non visible, « travail » imaginaire (« toute marchandise s ’y présente comme la somme d’un produit, la part que l’on consomme, et d’un déduit, la part qu’on imagine »). Quête effrénée qui épuise « à la fois vos bourses et votre temps de loisir ».



Les marques, distinction garantie et anonymat. Le prix de l’image et le gaspillage du temps. Entités magiques.



Paiement perpétuel, abonnement, endettement, forfait, anti-usage (« vendre, d’avance et contre paiement réel, la réparation d’une panne simplement possible »).



Le temps du capital, « toute production d’un temps de capital exige la suppression d’un temps d’existence ».



Le virtuel, temps volé et pourtant facturé. J’ai notamment été séduit par la partie sur « l’idée de faire payer l’acte même de payer ». Le réel et le fatras.



La finance et « l’imagination de la rentabilité future ». Image/espérance forcement déçue d’un demain auto-engendré par la richesse imaginaire. « La capitalisation boursière est une bulle de confiance »



Un livre sur les fétichismes, au cœur du fonctionnement du mode de production et de circulation du capitalisme. Un miroir grimaçant aussi sur nos réflexes consuméristes, sur nos pertes. « Il faut bien acheter du rien, mais on ne peut pas partir sans payer ».



Et pour finir, ma lecture très personnelle (je ne sais si l’auteur s’y retrouverait) et pour prolonger le slogan « Ne pas perdre sa vie à la gagner », une incitation à refuser de perdre son temps à acheter l’espoir de le remplir…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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L'idée de ludique

Un livre qui dit, qui amène à penser, en une langue simple, gaie et sage, que la pensée, la liberté, la révolution, la sagesse de vivre, sont dans le refus du sérieux, des choix imposés, des évidences, la

possibilité du lien entre les mondes, l'acceptation du ridicule, la gravité du rire intégral.
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Suicide et sacrifice : Le mode de destructi..

L'auteur est philosophe mais le livre ne l'est pas. Il s'agit d'une diatribe de la société capitaliste, transformée pour l'occasion en hypercapitalisme. Cette hyperbole va lui être bien utile pour dénoncer tous les maux de notre société. On parle d'hyperrentabilité, d'hypertravail, d'hyperdestruction et d'hyperexistence. Procédé douteux dont l'effet de style permet de gonfler artificiellement l'impact du propos.



Pour l'auteur, l'hypercapitalisme est suicideur, il tue ceux qui ne l'intéresse pas assez : "le suicide laissera vivre les riches et tuera les pauvres". Sur quelle base repose cette accusation ? La thèse s'appuie sur une série de corrélation évitant soigneusement tout développement de causalité. Le seul rapprochement de deux éléments suffit à tirer à gros trait, et à boulet rouge, sur l'hypercapitalisme. Qu'importe si les chiffres du suicide français ne sont en rien extrapolables à d'autres pays occidentaux, ils servent de base à une thèse universelle. Nous sommes là dans une idéologie marquée, autant savoir.



Pour le reste, l'auteur est ironique, caustique et percutant. Les formules portent, plus que les démonstrations, et éveillent un certain intérêt, posent de bonnes questions, à condition toujours de réduire l'échelle. La lecture est plaisante et le livre très court. L''exercice est positif mais uniquement par qu'il peut être agréable d'être bousculé...



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Suicide et sacrifice : Le mode de destructi..

L'auteur aurait pu intituler son ouvrage : "le suicideur", parce qu'il y construit une nouvelle catégorie de pensée, forgée par différence avec celles de "suicidé" et de "suicidaire".
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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