Pour être vrai, on marche encore. En Europe, du moins. Mais cette activité, en général hygiénique et parfois clandestine, est bien déconsidérée. C'est qu'on lui a ôté sa vertu en lui retirant le droit de tracer les routes. Aujourd'hui on marche dans les ornières des chars, entre des rails d'acier, sur de la vitesse refroidie; dans un univers sillonné de projectiles, on réalise de petits déplacements éphémères et inutiles. On traçait les routes; on les emprunte. A qui ? Ah voilà le drame: touristes, dans vos cités natales, vous n'êtes plus chez vous...