Vidéo de Jean-Paul Simard
« Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir », paroles qu'il faut prendre au pied de la lettre, car la vie est invivable si l'on n'a pas une espérance au cœur, si l'on ignore qu'il y a des espérances qui sont capables de soutenir toute une vie. Seule l'espérance permet de cheminer en position droite dans l'existence. « Lève-toi et marche ! »
Je croyais que le combat de la vie était de combattre, lutter pour des idées politiques. Je croyais que c’était combattre, lutter contre ses rhumatismes …. Jusqu’au soir où j’eus un terrible accident. Je compris ce soir là, que le vrai combat de la vie, c’est celui qui amène à affronter sa propre souffrance.
Dans l'évangile, on raconte qu'un soir les disciples étaient transis de peur par crainte des juifs. Ils s'étaient barricadés dans la maison où ils se trouvaient. Tout à coup, Jésus leur apparut et leur dit : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19). Comme les disciples, nous nous retrouvons parfois angoissés, craintifs, paralysés à la suite d'un événement malheureux. Nous sommes confus devant la vie. Nous répondons par la peur en nous barricadant dans notre égo timoré, en nous repliant sur nous-mêmes, en fermant notre cœur, en verrouillant la porte de notre âme. Il faut alors écouter Jésus nous dire : « Que la paix soit avec vous ! » Ce qui veut dire : « Cessez d'avoir peur, ne vous tracassez plus, désormais je serai avec vous, je vous accompagnerai sur le chemin de la vie ! »
Nous éprouvons tous un jour ou l'autre le besoin de remonter à la Source de notre être et de notre vie. De retrouver une force supérieure pouvant nous aider à dominer les événements et à maîtriser notre destin. Le rôle de la prière est alors de mettre en contact avec cette force.
Toute personne connaît un jour la souffrance, les deuils, l'échec et le malheur. Pourtant, chaque perte ou chaque mort porte son potentiel de résurrection, car la vie est intelligente et généreuse, prévoyant des mécanismes de défense et d'adaptation et couronnant de bienfaits les épreuves bien surmontées. Ce livre nous propose de faire confiance à la vie et d'avoir foi en notre propre chemin. Ecrit sous forme de variations sur le thème de la renaissance, il en décline toutes les harmoniques en une invitation à laisser s'élever en nous, même dans l'adversité, le merveilleux chant de la vie.
Quand on parle du spirituel, il faut distinguer deux types de spirituel : le spirituel à l'horizontale et le spirituel à la verticale. Nous savons maintenant qu'on peut mener une expérience spirituelle sur le plan strictement horizontal (ou immanent) qui ne postule pas Dieu comme but de la quête. C'est ce que l'on appelle la spiritualité sans Dieu la spiritualité laïque. Cette spiritualité n'est d'ailleurs pas dépourvue d'absolus avec des valeurs comme l'être, la nature, le devenir, l'amour, l'engagement, l'activité créatrice, la recherche de la sagesse. Beaucoup réussissent à passer à travers de très grandes épreuves à s'accrochant à ces valeurs. J'ai connu des athées qui vivaient des expériences atroces sans se révolter. J'ai vu des gens qui, sans aucune référence religieuse, ont affronté de grandes souffrances avec une attitude profondément exemplaire.
Parallèlement à cette option horizontale du spirituel, il existe évidemment une spiritualité de type vertical (ou y transcendantal) axée sur le mystère, le sacré, l'absolu, Dieu. C'est ce que nous appelons familièrement « avoir la foi ». La foi représente l'une des dimensions les plus importantes du spirituel. Avoir la foi, ça change tout ! Tous ceux et celles qui l'ont expérimentée vous diront que ce n'est pas la même chose de vivre une épreuve dans la foi et de la vivre en dehors de la foi. La foi témoigne que la vie, en dépit de tout ce qui la nie, est possible ; qu’elle vaut la peine d'être vécue ; que le suicide n'est pas une solution ; qu'on peut sortir d'une dépression ; bref, qu'on peut renaître des pertes de la vie. Nous cessons alors d'être victimes des circonstances et nous obtenons la force et le courage d'assumer notre destin jusqu'au bout.
Pour réaliser notre mission, nous avons tous des cartes, des atouts, et le succès de la pièce de notre vie dépend en grande partie de ces éléments. Il y en a qui gâchent leurs atouts et d’autres qui gagnent la partie, même avec de sérieux handicaps. La grande leçon qui se dégage, c’est que nous n’avons qu’une vie, il faut la réussir et non pas perdre de temps précieux à jouer ce que nous ne sommes pas. Il ne faut pas non plus que notre vie devienne un psychodrame sinistre au sein duquel on se résout à figurer, en attendant que le rideau tombe. Jadis le sage Sénèque écrivait dans « Lettre à Lucilius, « la vie, c’est une pièce de théâtre : ce qui compte ce n’est pas qu’elle soit longue, mais qu’elle soit bien jouée.
Il n’y a pas de mode d’emploi pour sortir d’une épreuve, d’un malheur, d’une tragédie. C’est au moment de l’adversité que se révèle le fond de notre être. Inutile de s’en prendre aux évènements, seules comptent alors la force de notre caractère, la richesse de notre personnalité faite de nos valeurs et de nos croyances. Seul compte notre développement affectif, psychologique, moral et spirituel. Seules comptent notre maturité intérieure, nos raisons de vivre. Nous pourrions tout résumer en disant que notre meilleure garantie dans le malheur repose sur notre vraie nature.
Nous avons tous une puissance spirituelle qui sommeille en nous, une force intérieure qui nous habite. Cette force peut communiquer une joie de vivre étonnante. Ceux qui ont intégré la dimension spirituelle à leur vie, c’est-à-dire les êtres authentiquement spirituels, ils ont souvent preuve d'une sérénité peu commune devant la maladie, la souffrance et les épreuves. Ils sont très conscients de leur source intérieure, lieu « secret » d'une vie harmonieuse et réussie. Le jour où l’on découvre cette source, la dynamique de la vie change complètement.