Pendant les journées de la Libération, la police a tenu tête aux Allemands. Des gardiens de la paix se sont battus avec bravoure, barricadés dans les locaux de la préfecture. Ils seront récompensés de leur courage. Mais pas un mot du comportement de cette même police sous l'Occupation. Les Français ont déjà oublié ceux de leurs gendarmes que Vichy employait à garder les camps, ceux de leurs agents qui poussaient les Juifs dans les bus pour Drancy, et les innombrables services rendus au régime de Pétain. Quelques glorieuses journées du mois d'août vont-elles suffire à faire digérer quatre années de forfaiture ?
Dans le wagon, il faut rester debout, serrés les uns contre les autres. Les Allemands courent le long du quai en poussant des cris stridents. Quelquefois, ils font coulisser la porte d'un wagon pour y pousser une personne de plus. Ou bien ils ordonnent à ne autre de descendre, sans se soucier de savoir s'ils séparent une famille. Quand la porte se referme, l'intérieur du wagon est plongé dans l'obscurité. De nouveau la chaleur nous étouffe, dans ce train qui vient de stationner des heures en plein soleil.