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Critiques de Jean-Pierre Bellon (4)
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Harcèlement et cyberharcèlement à l'école : Une sou..

Un livre très instructif sur le harcèlement. Mais au-delà des chiffres et des différentes informations que ce livre apporte, ce qui m'a particulièrement plu c'est la partie intitulée "approche éducative". Les auteurs, en une petite dizaine de pages, donnent des pistes de réflexion sur les notions d'amitié, d'intimité et de popularité. Notions que l'on pourrait tout à fait aborder avec les élèves dans le cadre d'une prévention sur le harcèlement.

Un livre utile donc...
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Harcèlement et brimades entre élèves

Le harcèlement est un mode d’agression difficile à repérer qui consiste en une répétition de petites brimades, moqueries, de petits actes de violence dont chacun peut apparaitre comme de peu d’importance. La forme la plus subtile, la plus invisible, du harcèlement est sans doute l’isolement. On imagine aussi souvent que derrière un mal, il y a un bien : l’agression vise à s’approprier un objet, ou est une réponse à un contexte particulier. La victime est souvent mise en cause : n’est-elle pas trop sensible ? Il faut qu’elle s’aguerrisse… Pourquoi c’est elle et pas les autres ?...

Les Anglais parlent de school-bullying depuis le milieu du XIXe siècle. C’est une relation triangulaire harceleur(s)/victime(s)/pairs. L’humour est souvent un masque efficace des agressions. Le harcèlement participe d’une invisible visibilité. On en trouve des exemples dans la littérature anglaise. Ainsi, dans le roman autobiographique de Thomas Hughes, Tom Brown’s Schooldays (1856) apparait le personnage de Flashman, première représentation littéraire du harceleur, insensible à la souffrance d’autrui et qui prend plaisir à persécuter les plus faibles (p. 35). Les désarrois de l’élève Törless de Robert Müsil traite de ce même sujet.

Les auteurs ont interrogé 3000 élèves de six collèges différents. Ils exposent leurs tableaux statistiques et détaillent la perception du harcèlement, du côté des victimes, des harceleurs, des parents de victimes, des parents de harceleurs... La rumeur est un des outils du harceleur. Le sarcasme, l’insulte, l’ostracisme, la dégradation du matériel... Les auteurs détaillent les formes d’humour, qui consistent à rire aux dépens d’autrui : moquerie, sarcasme, dérision ne sont pas d’une même texture et ne provoquent pas les mêmes dommages. Les victimes se résignent et les conséquences pour elles peuvent être tragiques. Des élèves se trouvent en perte d’estime d’eux-mêmes et peuvent mettre des années à reconstruire cette estime. Elles ont aussi un fort sentiment de culpabilité et de perte de leur potentiel social (« tu n’as pas d’amis ») (p. 86). Dépression, envies suicidaires, absentéisme, baisse des résultats, redoublement, voire orientation acceptée pour échapper aux harceleurs... des réactions peuvent parfois arriver longtemps après les faits.

Le harceleur, lui, parle rarement de l’agression. Il nie. Il est caractérisé par une absence d’empathie (p. 99). Il vit souvent dans un sentiment d’impunité, de toute-puissance et prend plaisir à dévoyer les règles sociales de l’école à l’insu de tous, et cependant publiquement (p. 93). Il aurait besoin qu’on lui mette des limites, qu’on lui dise non, et qu’on ne peut pas, sous couvert de rire et faire rire, attenter à la dignité d’autrui.

En effet, un des problèmes et non des moindres réside dans le fait que les valeurs de l’école sont bafouées dans ce type d’agression répétée, insistante et de longue durée : dans le groupe des pairs, c’est la loi du plus fort qui l’emporte et la non-assistance à personne en danger devient la « norme » (p. 95).

Il y a une certaine réticence française à bien vouloir considérer ce type de violence. Les spécialistes reconnus de la violence à l’école ne développent pas ce type de problème, qui « psychologiserait » les difficultés pour masquer le caractère politique et social de l’échec scolaire (p. 144). Du coup, des réactions inappropriées inversent souvent l’agresseur et la victime (p. 132). Les moyens scolaires de lutter contre ce type d’agression pourtant ne manquent pas. Ils passent par la prise de conscience du phénomène et la formation des enseignants. Trois temps semblent nécessaires : découvrir, débattre, expliquer, dans le groupe où a lieu le harcèlement. Le projet d’établissement, le règlement intérieur, le Conseil d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté sont des institutions internes qui pourraient prendre en compte de type d’agression. L’heure de vie de classe, le CPE, les délégués de classe (avec une certaine formation) pourraient réaliser les prises en compte et réparations utiles. Le livre contient des protocoles de sanction qui comprennent un suivi de l’agresseur, puisque la caractéristique principale de ce type d’agression est la permanence d’actes assez légers chacun.

Ce petit livre passe en revue de façon systématique et très claire tous les aspects de ce phénomène méconnu du harcèlement. À la fois théorique et pratique, bien charpenté, complet, c’est un guide pour l’action de prévention ou de réparation du harcèlement.

Les auteurs ont créé une Association pour la Prévention des Phénomènes de Harcèlement entre Élèves (A.P.P.H.E.E) et un site.
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Harcèlement et brimades entre élèves - La face ..

Le harcèlement est un mode d’agression difficile à repérer qui consiste en une répétition de petites brimades, moqueries, de petits actes de violence dont chacun peut apparaitre comme de peu d’importance. La forme la plus subtile, la plus invisible, du harcèlement est sans doute l’isolement. On imagine aussi souvent que derrière un mal, il y a un bien : l’agression vise à s’approprier un objet, ou est une réponse à un contexte particulier. La victime est souvent mise en cause : n’est-elle pas trop sensible ? Il faut qu’elle s’aguerrisse… Pourquoi c’est elle et pas les autres ?...

Les Anglais parlent de school-bullying depuis le milieu du XIXe siècle. C’est une relation triangulaire harceleur(s)/victime(s)/pairs. L’humour est souvent un masque efficace des agressions. Le harcèlement participe d’une invisible visibilité. On en trouve des exemples dans la littérature anglaise. Ainsi, dans le roman autobiographique de Thomas Hughes, Tom Brown’s Schooldays (1856) apparait le personnage de Flashman, première représentation littéraire du harceleur, insensible à la souffrance d’autrui et qui prend plaisir à persécuter les plus faibles (p. 35). Les désarrois de l’élève Törless de Robert Müsil traite de ce même sujet.

Les auteurs ont interrogé 3000 élèves de six collèges différents. Ils exposent leurs tableaux statistiques et détaillent la perception du harcèlement, du côté des victimes, des harceleurs, des parents de victimes, des parents de harceleurs... La rumeur est un des outils du harceleur. Le sarcasme, l’insulte, l’ostracisme, la dégradation du matériel... Les auteurs détaillent les formes d’humour, qui consistent à rire aux dépens d’autrui : moquerie, sarcasme, dérision ne sont pas d’une même texture et ne provoquent pas les mêmes dommages. Les victimes se résignent et les conséquences pour elles peuvent être tragiques. Des élèves se trouvent en perte d’estime d’eux-mêmes et peuvent mettre des années à reconstruire cette estime. Elles ont aussi un fort sentiment de culpabilité et de perte de leur potentiel social (« tu n’as pas d’amis ») (p. 86). Dépression, envies suicidaires, absentéisme, baisse des résultats, redoublement, voire orientation acceptée pour échapper aux harceleurs... des réactions peuvent parfois arriver longtemps après les faits.

Le harceleur, lui, parle rarement de l’agression. Il nie. Il est caractérisé par une absence d’empathie (p. 99). Il vit souvent dans un sentiment d’impunité, de toute-puissance et prend plaisir à dévoyer les règles sociales de l’école à l’insu de tous, et cependant publiquement (p. 93). Il aurait besoin qu’on lui mette des limites, qu’on lui dise non, et qu’on ne peut pas, sous couvert de rire et faire rire, attenter à la dignité d’autrui.

En effet, un des problèmes et non des moindres réside dans le fait que les valeurs de l’école sont bafouées dans ce type d’agression répétée, insistante et de longue durée : dans le groupe des pairs, c’est la loi du plus fort qui l’emporte et la non-assistance à personne en danger devient la « norme » (p. 95).

Il y a une certaine réticence française à bien vouloir considérer ce type de violence. Les spécialistes reconnus de la violence à l’école ne développent pas ce type de problème, qui « psychologiserait » les difficultés pour masquer le caractère politique et social de l’échec scolaire (p. 144). Du coup, des réactions inappropriées inversent souvent l’agresseur et la victime (p. 132). Les moyens scolaires de lutter contre ce type d’agression pourtant ne manquent pas. Ils passent par la prise de conscience du phénomène et la formation des enseignants. Trois temps semblent nécessaires : découvrir, débattre, expliquer, dans le groupe où a lieu le harcèlement. Le projet d’établissement, le règlement intérieur, le Conseil d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté sont des institutions internes qui pourraient prendre en compte de type d’agression. L’heure de vie de classe, le CPE, les délégués de classe (avec une certaine formation) pourraient réaliser les prises en compte et réparations utiles. Le livre contient des protocoles de sanction qui comprennent un suivi de l’agresseur, puisque la caractéristique principale de ce type d’agression est la permanence d’actes assez légers chacun.

Ce petit livre passe en revue de façon systématique et très claire tous les aspects de ce phénomène méconnu du harcèlement. À la fois théorique et pratique, bien charpenté, complet, c’est un guide pour l’action de prévention ou de réparation du harcèlement.

Les auteurs ont créé une Association pour la Prévention des Phénomènes de Harcèlement entre Élèves (A.P.P.H.E.E) et un site.
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Harcèlement et cyberharcèlement à l'école : Une sou..

Au delà des grands discours sur le harcèlement ou des vidéos "bisounours", les auteurs conduisent une véritable étude scientifique du phénomène et proposent des solutions qui ne sont pas coûteuses à mettre en place et qui ont fait leurs preuves à l'étranger.

Il y a énormément de statistiques : 58,7% des élèves de sixième ont un téléphone portable, 93,3% en troisième.32% des élèves de sixième ont un compte facebook, 83,7% des élèves de troisième. Pour les parents, ces informations peuvent s'avérer fort utiles !

Les réflexions sur les types de harceleurs et de cyber-harceleurs ou sur le comportement des enseignants vis à vis des geeks qui en savent plus qu'eux sont intéressantes.
Lien : http://zazaa.blogspot.fr/201..
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