Autre détail troublant : au réveil, je me rappelle mon rêve, comme si je l’avais réellement vécu au point de ne plus faire la différence avec la réalité. Les vieux démons de mon enfance m’ont-ils rattrapé ? Ont-ils amplifié ma tendance aux hallucinations hypnagogiques jadis épisodiques, pour lui donner aujourd’hui une dimension plus dramatique ?
Ainsi, quand je suis avec Julie, il m’arrive fréquemment de croire avoir vraiment vécu ces instants. Tout se passe désormais comme si je menais deux vies parallèles.
Ces vies me semblent toutes deux aussi réelles l’une que l’autre et j’éprouve de plus en plus de difficultés à distinguer la vraie de la fausse si bien qu’aujourd’hui je ne sais plus si je dois me féliciter du succès obtenu dans mon entreprise de maîtriser les rêves ou m’alarmer sur la tournure que prennent les choses.
Tu dis souhaiter ardemment notre rencontre. À cela, j’aurais répondu à n’importe quel homme dont je serais éprise, « je le souhaite moi aussi de toute mon âme. » Mais tu n’es pas n’importe quel homme. Pour moi, tu es l’homme idéal, l’homme rêvé. Sauf que tu n’es pas un rêve, car toi, tu existes vraiment. Me sentir aimée par toi, c’est si bon. Cet état de grâce, je voudrais qu’il dure longtemps, longtemps… Tu comprends ?
L’âge mûr possède ce petit truc indéfinissable qui rend beaux les hommes laids.