Jean Steinmetz est né en 1920. Il passa sa jeunesse à Strasbourg, où il fit ses études au collège St-Etienne. Alsacien, il suivit le sort des compatriotes de son âge: A la fin de1939, il est évacué avec sa famille en Dordogne. en mai 1940, il est affecté à l'Etat Major du Général Barré, puis versé dans les chantiers de jeunesse, avec l'espoir de rallier l'Algérie. Il dût pourtant rejoindre ses parents en Alsace occupée ou son père, employé d'administration publique était sérieusement inquiété et menacé de déportation par la Gestapo qui lui reprochait de favoriser le maintien de son fils en zone libre. Incorporé de force dans l'armée allemande avec ses camarades alsaciens et lorrains, il prit part, sur le front russe, à de terribles et sanglantes batailles, avant d'être prisonnier des russes. Après quelques semaines de marches forcées à travers les steppes enneigées, avec de courtes haltes dans des camps de passage où furent abandonnés malades et mourants, ce fut l'arrivée au camp de travail de Tambow. Jean Steinmetz y passa une captivité éprouvante. Revenu en Alsace à la fin 1945, malade et diminué, il se consacra à la défense des intérêts des alsaciens et lorrains qui subirent le même sort que lui. S'entourant d'une petite équipe, il fonda l'Association des Alsaciens de Tambow dont il fut pendant dix ans le Président.
Tout regard à l'intérieur de soi-même est, à certaines époques de la vie, un enrichissement, une source vive de réconfort, le secret pour retrouver un équilibre.
Le monde des prisonniers est un univers dans lequel les choses les plus insignifiantes prennent des dimensions extraordinaires qui impriment dans l'âme des hommes des malaises terribles, détruisant parfois toute camaraderie.