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4.22/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jean Tricard a été professeur honoraire de l'Université de Tours en Histoire du Moyen-Age XIVe - XVe siècles - Histoire rurale du Limousin - Historiographie XVe s - Livres de raison XIV - XIXe siècle


Source : http://www.ecritsduforprive.fr
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Extrait de l'avant-propos de Philippe Grandcoing :

Président de Rencontre des Historiens du Limousin

Les pages qui suivent constituent l'hommage que Rencontre des Historiens du Limousin entend rendre à Jean Tricard. D'octobre 2000 à octobre 2005, celui-ci a présidé aux destinées de notre association, après une longue carrière d'enseignant et de chercheur qui l'a conduit au lycée Gay-Lussac à Limoges puis à l'Université d'Orléans et à celle de Tours. Médiéviste de talent, toujours attentif aux renouvellements historiographiques, mais aussi grand amoureux de sa région d'origine à laquelle il a consacré la très grande majorité de ses travaux de recherche, il a su transmettre aux membres de Rencontre des historiens du Limousin son énergie et son enthousiasme. Tout dévoué à la recherche historique en Limousin que promeut notre association (à laquelle il participe depuis les origines, il y a trente ans de cela) Jean Tricard en a été durant les cinq ans de son mandat l'infatigable cheville ouvrière, préparant les dossiers administratifs, recrutant de nouveaux membres, ouvrant nos activités au public curieux d'histoire, notamment grâce aux conférences publiques d'historiens renommés. Egalement soucieux de diffuser nos travaux dans le monde universitaire, il a grandement contribué au dynamisme de notre association et à sa reconnaissance au plan national.

Surtout, durant sa présidence, trois ouvrages ont vu le jour. En 2002 est paru aux éditions du Musée du pays d'Ussel Culte des saints et anticléricalisme. Entre statistique et culture populaire, un recueil d'articles de Louis Pérouas, premier président de Rencontre des Historiens du Limousin, un ouvrage initié par Paul d'Hollander, prédécesseur de Jean Tricard à la tête de notre association. Un an plus tard, les Pulim éditaient Le Village des Limousins. Etudes sur l'habitat et la société rurale du Moyen Age à nos jours, préfacé par Alain Corbin. Il s'agissait de l'aboutissement d'un projet collectif ancien, mais que l'arrivée de Jean Tricard à la présidence de RHL a permis de mener rapidement à terme. Vingt-neuf auteurs ont ainsi apporté leur contribution autour d'un objet commun, le «village limousin» que les géographes désignent sous le terme d'habitat semi-dispersé et que les lexicologues appellent hameau. Ce livre qui explore de multiples voies de recherche sur les origines de l'habitat, sur ses structures, ses évolutions, sur la société villageoise, ses hiérarchies, ses tensions, ses solidarités, ses représentations, a fait l'objet de commentaires élogieux de la part de la communauté scientifique historique. Enfin l'an dernier, les Pulim proposaient au public le nouvel ouvrage collectif de Rencontre des Historiens du Limousin, intitulé : Le Limousin, pays et identités. Enquêtes d'histoire de l'Antiquité au XXIe siècle. Durant trois années, Jean Tricard a mobilisé les énergies autour d'un thème qui lui tient à coeur et qui est au centre des nouvelles interrogations historiographiques : l'amour du pays. Au final, trente et une contributions explorent ce qui nourrit l'attachement au pays limousin, mais aussi les éléments constituant l'identité de la région, qu'ils soient valorisants ou dépréciatifs. La préface du premier président élu à la tête de la Région Limousin, Robert Savy, montre à quel point cette réflexion initiée par Jean Tricard est en résonance avec les interrogations des acteurs contemporains du fait régional.
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Néanmoins, le Limousin rural au xixe siècle et au début du xxe a mauvaise réputation : misère, saleté, habitations enfumées par des cheminées mal construites, analphabétisme sont ses caractéristiques signalées par les voyageurs et par l’école géographique déterministe de Vidal de La Blanche, image contre laquelle s’élèvent les sociétés félibréennes, la première en 1890. Certes, le maintien des courants d’une émigration qui tourne après 1870 à l’exode rural semble justifier ce pessimisme. En réalité agissent à la fois le trop-plein démographique qui a multiplié les micro-possessions inviables, la diminution des communaux, intendants, préfets et propriétaires éleveurs poussant au partage après les aliénations des xvie-xviie siècles, et l’attrait de la ville dont le genre de vie paraît de plus en plus confortable par rapport à celui de la montagne. Pourtant la province à la fin du xixe siècle a mieux résisté aux difficultés que d’autres régions rurales
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Ce recueil regroupe, avec un bref rapport synthétique d’A. Corbin, 18 articles sur le Moyen Age et 14 sur la période allant du xviie au xxe siècle. Au total, en dépit de quelques inévitables répétitions et quelques inégalités, ces études complètent et précisent ce que l’on savait déjà sur l’histoire des campagnes limousines. Surtout, concernant le thème de la publication, l’habitat, la famille, la propriété foncière et la sociabilité, elles ont le mérite de s’y tenir – ce qui n’est pas toujours le cas dans ces entreprises collectives – et de commencer à combler les larges trous dans nos connaissances pour tout ce qui se situe avant, après ou entre les deux grands livres qui marquent l’historiographie de la province, celui de J. Tricart sur la crise et la reconstruction dans le plat pays à la fin du Moyen Age (1996) et celui de A. Corbin sur les premières mutations notables au milieu du xixe siècle (1975). De plus nombre d’observations recoupent les acquis des travaux portant sur d’autres régions ou sur l’ensemble de la France. Ainsi la rupture de l’an mille avec la grande vague de défrichement qui suit ; le rôle de la divagation du bétail, de l’honneur à connotation sexuelle et des heurts d’intérêts fonciers dans les motivations des conflits à l’intérieur de la société paysanne et la pratique de la bataille rarement sanglante et de l’incendie volontaire par vengeance aussi bien au xve qu’au xixe siècle encore ; le développement marqué du roulage avec les voitures à deux roues et les charrettes allégées au xixe siècle, sans doute aussi déterminant que le chemin de fer, ou bien encore les changements essentiels apportés par les « trente glorieuses » vers 1960 : adductions d’eau qui fournissent l’eau potable partout dans ce pays où en dépit de l’abondance de l’humidité l’eau ne coulait pas dans de nombreux foyers ruraux, le tout-à-l’égout et la mise à l’écart des déchets et fosses à purin, les zones pavillonnaires qui jouxtent les bâtiments anciens du chef-lieu de commune, le bitumage de toutes les routes et l’apparition d’une nouvelle sociabilité avec les réunions de parents d’élèves, les actions protestataires contre des menaces de nuisances nouvelles ou les abandons de services publics.
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Les sources dont on dispose pour le haut Moyen Age jusqu’au xiiie siècle sont peu explicites, cartulaires des abbayes, vies de saints, chroniques. Ensuite apparaissent les registres des notaires (premiers dans les années 1370), les terriers au xve siècle et les livres de raison dont le Limousin est particulièrement riche. La toponymie permet de repérer ce qui vient de Rome ou en tout cas d’avant 1000, ainsi que les villages de défrichement. Et l’archéologie de fouilles révèle l’étendue des occupations et les date. Les origines des habitats ruraux qui apparaissent dans la documentation après le xe siècle sont diverses : villas gallo-romaines ou carolingiennes au sein desquelles les bâtiments se sont multipliés, enceintes fortifiées (castrum) qui ont attiré des paysans des alentours pour leur protection, mais à l’inverse des châteaux ont été construits à côté de hameaux déjà établis afin pour le chevalier de disposer de main-d’œuvre et d’hommes d’armes, prieurés fondés par des abbayes urbaines comme l’abbaye Sainte-Marie de Limoges à la suite de donations foncières reçues de féodaux, ou monastères de création locale comme ceux de l’ordre d’abord régional de Grandmont créé en 1060 et établi dans la paroisse de Grandmont en 1124, ou encore communautés indépendantes de chanoines réguliers comme à Aureil au sud de Limoges en 1100.
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Terre difficile, le Limousin fut donc toujours une province à forte identité, une rare contrée de démocratie véritable bien qu’encore limitée.
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