Ce temps inexorable n'arrêtait pas de bouger. Il était une naissance perpétuelle et une mort perpétuelle. Le passé mourait à chaque instant pour donner naissance au présent et, simultanément, le présent - dans lequel nous ne cessions jamais de vivre et qui n'existait presque pas - mourait aussitôt pour donner naissance à l'avenir. Le temps n'est que paradoxe et contradiction : on pouvait dire tout aussi bien que l'avenir, à chaque instant tombait dans un présent qui n'avait rien de plus pressé que de tomber dans le passé. C'était une métamorphose en boucle, l'image même de cette vie où naître est un autre nom pour mourir.