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Citation de pgremaud


Encore une fois, je pose les yeux et mes mots rabâchés sur les prairies. Les fleurs m'éblouissent. La plupart, je les connais depuis l'enfance. L'églantine m'émeut violemment, jusqu'aux larmes parfois. La gentiane bleue ! Et c'est le visage de ma mère qui revient. Je regarde les calices avec son regard, son sourire encore joyeux. Je sais ce bleu inimitable à cause de la chair même de la fleur. C'est le signe qu'un bonheur existe même si on ne fait que l'effleurer. Il est dans la contemplation. Ce bleu-là surnage, plus tangible que les anneaux d'or échangés avec mon père, un jour de juin. Un bleu qui contient tout, transcende les branches tombées, arrachées, toutes les déceptions, les paroles mal utilisées... Oui, cause toujours !
Ce bleu, c'est le miroir du bleu à l'âme. Je le sais. Elle le savait. Je me garde bien de toucher aux fleurs. On se sourit. Ce bleu-là sauve du malheur pendant quelques instants. D'année en année, on s'est réfugié dans ce bleu. On s'y appuie pour jardiner le bonheur à petites doses.
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