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Citations de Jeanine Salesse (26)


Jeanine Salesse
Mais la lumière enlace tout.
La lumière, notre bouée...
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Ne parle pas de l'absence
à ceux qui reviennent.
Ce qu'on a vécu dans le carré vide
ne rapproche ni les pensées
ni les visages.
Leur présence même les éloigne.
Le bois humide,
la poignée de sel ne ravive rien.

Bras sans palpitations, je
ne vous toucherai pas, ni ne vous frôlerai
lèvres avares.
Votre premier sourire seul
me tient au corps. Oui
celui que vous avez repris.
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Un jour en bâtit un autre.
Les voilà tous en contre bas
petit village tassé
entre jachères et vergers, perdu
dans ses clés
et ses seuils où l'on voisine.
Qui sait pourquoi une ruelle
donne sur un souvenir, aire
de battage du temps
qui libère ses semences ?

La joie fait-elle son rosier
des instants choisis
ou repêchés dans l'arrière cour ?
Un sourire scintille : certes
il tient dans quatre murs
ruinés. Mais là
se démène le voleur de lumière.

C'est lui qui tend la rose !
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Les jours se dérobent, nous passent
au travers, oubliant, une pincée
de neige sur les cols, une longue
coulée de pierres, des vents
aux doigts durs :
tout est prêt
à la brouille d'un visage, à sa casse
dans l'éboulis.

Parfois un air
moins glacé que le ressentiment sifflote
" Retiens la voilure des pollens
avant que la bruine rafle la joie
qui ne sait pas qu'elle en est une
malgré tout.
Vois la lumière s'affermir plus loin
tu en seras moins perdue ".
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Jeanine Salesse
Aux enfants victimes des guerres
     
Enfants
Les nôtres
À l’abri dans nos bras et nos foyers
     
Faim Froid Peur Guerre
Jouent aux quatre coins avec d’autres petits
Et les étreignent
Dans un rire noir
     
Vides nos mains
Nous ne savons nous opposer
Pauvres nos mots
     
Doucement
Les branches se caressent au vent
Furtivement
Les flocons s’effleurent avant de se poser
Long suaire tranquille
Témoin peu fiable
De ce qui fut anéanti recouvert
Jamais oublié
     
Vous secourir
Je n’ai pas su
Les mots étreignent si mal
     
     
« Chaque jour un poète du monde s’exprime contre la guerre »,
31 mai 2022, par Le Merle moqueur, branche française du World Poetry Movement (WPM France).
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Comment ne pas voler
pour tenir les feuillets des étés,
quand l'équinoxe horriblement nous hèle,
nous
harcèle
comment n'en être jamais dépourvue...
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Faire de nos pensées, un foyer qui entretient le don.
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Comment comprendre les gens ? Leur parler ? Les mots sont difficiles à choisir : une parole peut élever un mur ! Ils vont dans des directions imprévues ; entraînent des réactions qu'on ne veut pas. Ils s'accumulent. Le tas grossit. On ne peut plus le mouvoir. Tous ces mots qui disent l'amour, le mal être, les désirs, les regrets sont capricieux. Avec d'autres personnes, celles en dehors de la famille, c'est un peu mieux. Quoique... Enfin, ça peut engorger une vie.
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Se faire confiance, c'est difficile. L'affirmation de soi bascule dans la vanité de projets à court terme. Parfois, cela devient un bardeau pourri. On marche sur quelque chose qui tremble jusque dans le coeur comme s'il n"était pas bien accroché. On essaie de réparer avec des planches mal jointives, des boulons mal serrés.
S"équilibrer dans la chute à venir. Penser à trouver des ailes.
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Encore une fois, je pose les yeux et mes mots rabâchés sur les prairies. Les fleurs m'éblouissent. La plupart, je les connais depuis l'enfance. L'églantine m'émeut violemment, jusqu'aux larmes parfois. La gentiane bleue ! Et c'est le visage de ma mère qui revient. Je regarde les calices avec son regard, son sourire encore joyeux. Je sais ce bleu inimitable à cause de la chair même de la fleur. C'est le signe qu'un bonheur existe même si on ne fait que l'effleurer. Il est dans la contemplation. Ce bleu-là surnage, plus tangible que les anneaux d'or échangés avec mon père, un jour de juin. Un bleu qui contient tout, transcende les branches tombées, arrachées, toutes les déceptions, les paroles mal utilisées... Oui, cause toujours !
Ce bleu, c'est le miroir du bleu à l'âme. Je le sais. Elle le savait. Je me garde bien de toucher aux fleurs. On se sourit. Ce bleu-là sauve du malheur pendant quelques instants. D'année en année, on s'est réfugié dans ce bleu. On s'y appuie pour jardiner le bonheur à petites doses.
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Ce sont encore les mots qui me retiennent au-dessus de mon propre gouffre.
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Recommencer la rencontre,
c’est toujours le soir, le premier.
La joie je la tiens, je ne peux
l’enfouir. Mais
elle s’est affaissée dans les coins de la bouche,
dans le jamais plus.

La reprendre, comme on fait
des patiences. Jusqu’au retour
d’un visage. Jusqu’à son sourire
même s’il se dérobe : une barque
avant le rapide.

La perte, c’est ça : une chute
éblouissante.
Intacte ou pas, on vit
dans ce qui sombre.
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Nos voix baissent.
Mais laquelle des deux prend
ses distance?

La tienne
je la tiens longtemps
si je serre les lèvres.
Et quelque chose encore
embue le silence.
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Le soir de ta venue, rappelle-toi.
La lumière s’étonnait
de sourdre par nos yeux
comme aux anges
« des ailes du désir ».

Sur tes lèvres, sur les miennes
un doigt :
ce que tu délivres,
ce que je retiens, un secret
pour le phylactère de la mémoire.
Une joie toujours en perdition
qu’un battement de cœur reprend
sans désemparer.

Si je la veux à demeure.
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Ce paysage, je t’y reconnais.
Tu es dans la couleur délavée du bois,
Un rouge malgré tout, appuyé
contre l’éclat crépusculaire des blancs.
Ton regard me cherche peut-être.

La tendresse passe
et me déborde
quelques instants avant l’ombre
où j’entre rassurée,
dans l’étreinte qui tient ferme
le crépuscule à la terre.
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Essayant de t’accompagner



extrait 3

Blottie dans le bourgeon ou le duvet d’oiseau, je
m’endormais. Les choses me touchaient comme si j’étais
leur chair.
Plus tard ils m’ensorcelèrent.
Un traité silencieux.
Et la part de mort-bois en abondance.
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Tu continues de caresser les pages. C'est un peu de soulagement pour ton esprit.
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Peu à peu, la lumière entre dans l'obscurité, s'endort dirait-on. Le silence la berce. On n'allume pas. On la tient contre soi, dans la familiarité des gestes quotidiens. Elle ne se laisse pas recouvrir par les bruits du dehors qui commencent à chuinter dans les ombres glissantes, humides du dimanche de novembre. On voudrait que tout dans ce moment soit comme des mains paisibles. Calme, avenant, recueilli.
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Quand reviendrai-je ? Ce lieu occupe en moi un plein espace où je peux rebondir et me lover. Le temps de trier mes petits cailloux.
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Essayant de t’accompagner



extrait 2

Combes à neige, lichen roux, coulées de pierre.
Mais encore la chair gaillarde de l’humus.
Pourquoi la tige casse-t-elle quand je la touche ?
Pourquoi l’églantine perd-elle ses pétales quand plonge
le visage en son cœur ?
Pourquoi le mien a-t-il si fort près des roches gravées
des Merveilles ?
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