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Critiques de Jeanne Desaubry (54)
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Poubelle's girls

Parce qu'elles le valent bien !

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Un moment de détente tout simple avec un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a redonné le smile (sourire, jaune citron, le foie ?).



Un seul regret ici que Jeanne Desaubry ne soit pas allée plus loin dans la démesure et soit restée finalement assez sage et 'morale'.



Parce qu'elles le valent bien --- j'aurais aimé que ---

moment pub



1. Challenge auteurs jamais lus

2. Challenge titres évocateurs

3. Challenge humour noir, rouge, vert, jaune, 1.2.3 soleil



Souriez, c'est pour la photo



Elisabeth voit les fins de mois arriver avec effroi entre son fils ado, les factures et le père aux abonnés absents pour la pension.

Les petits boulots, elle connaît, surtout ceux où l'on nettoie la M---E

des autres pour des clopinettes en disant merci.

Poliment, elle sourit. Marre de cette vie-là



Paloma grossit à force de compenser par des sucreries les difficultés de sa vie passée sur un banc de la gare où elle a élu domicile. Elle affiche une gouaille et des dehors de camion rutilant.

Fièrement, elle sourit. Marre de cette vie-là.



Blanche échafaude des scénarios pour se débarrasser de l'écharde de son conte de fées: Délivrée, libérée --- cyanure, strychnine ---

Qu'est ce qu'il croit? Qu'elle le voit pas tomber toutes les blondasses ?

Impassiblement, elle sourit. Marre de cette vie-là.



L'auteure a imaginé en entrecroisant les routes de ces trois femmes un autre choix que cette vie-là et nous emmène dans son délire, enfin dans celui des Poubelle's girls.



Princesse, Elisabeth, et La grosse, Paloma, comme elles s'appelleront affectueusement deviennent le temps de cette histoire et par le plus grand des hasards (une main tendue) les super braqueuses du quartier.

Elles finissent 'fatalement' par croiser le quatre x quatre luxe de Blanche --

et alors

et alors ? (Zorro est resté coincé à la frontière avec son cheval blanc, désolée)



Un policier humour, léger, piquant et divertissant qui nous rejoue le classique Thelma et Louise en mode banlieue française avec des thèmes actuels: maman solo, dèche, fins de droits, maladie, sans-abrisme, ...



Elles en ont marre de cette vie-là,

marre de cette vie-là

Ce serait bien plus marrant

Avec un peu d'argent

Tout l' temps

Tout l' temps



Elle en a marre de cette vie-là,

marre de cette vie-là

Ce serait bien plus marrant

Avec un bon amant

Tout l' temps

Tout l' temps



Comme le disait si bien Louisa May Alcott, enfin Joséphine, Jo:

" Ce n'est pas parce que mes rêves sont différents des tiens qu'ils ne sont pas importants "



A un moment j'ai pensé citer Ophélie (en hommage, contre-ut à Jim Carrey), j'ai pas osé, j'ai eu les foies



Allez j'espère un sourire, couleur au choix

Chaque journée avec un rire est une journée gagnée
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Poubelle's girls

C'est toujours un dur moment à passer qu'un ado qui bourgeonne et bougonne et qui veut se différencier des " vieux" en exigeant tel ou tel smartphone ou jean slim à des prix prohibitifs.

Mais t'es une mère célibataire , sans diplome, alors t'acceptes n'importe quel boulot pour " nourrir" ton fils.Et puis, quand t'es au bout du bout, tu te résignes au miracle: trouver un emploi chez "pole emploi".Et tu fais la queue, parmi les miséreux,devant toi, ya une grosse femme noire qui se met à péter un cable en insultant le système et ça te fait marrer. Quand tu sors , comme toujours bredouille de ce putain de mourroir social, tu vois la grosse et tu causes, tu sympathises; elle t'explique qu'elle est sdf , qu'elle a choppé le sida.Alors tu penses à ton oncle qui t'as cédé, à sa sa mort, une caravane pourrie, dans un champ pourri, dans une banlieue pourrie et tu lui proposes.

La sympathie va se transformer en amitié et en haine contre cette societé qui vous a pas gaté: tous les coups sont permis: " on va se refaire ma petite!"

De l'autre coté de la ville, on découvre blanche, bourgeoise, la belle quarantaine: une espèce de mme Bovary qui aurait troqué ses rèves contre l'envie de tuer son mari, elle vegète , de jour en jour, de nuit en nuit, en imaginant les plans les plus sordides pour pulvériser son mec.



Roman noir social, féministe ( trop à mon gout: pas un seul mec bien dans l'histoire), poignant, émouvant et une fin surprenante.



Je recommande ce roman à toutes les femmes dépressives afin d'obtenir un mois d'arret maladie en plus.



Mais ce n'est que mon humble avis.
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Après les recueils Santé ! ( 2013 ) et Irradié ( 2014 ), dont les droits d'auteur étaient reversés respectivement à la fondation maladies rares et à l'association Tchernobyl Nord Pas-de-Calais, l'atelier Mosesu publie cette fois un recueil au profit de France ADOT ( Association pour le Don d'Organes et de Tissus humains ).

Ainsi que l'illustre magnifiquement la couverture, le coeur d'un donneur d'organes peut se transformer en or pour un receveur compatible.



Etre donneur d'organes n'est pas encore ancré dans notre culture, même si la mort de Gregory Lemarchal à vingt-trois ans, en attente d'une greffe de poumons, avait provoqué un électrochoc et une brusque augmentation du nombre de donneurs.

Même si nous sommes tous donneurs potentiels, à moins d'être inscrit sur le registre national des refus de dons d'organes ( Qui ne dit mot consent ), la famille s'oppose souvent à ce que soient prélevés les reins, le coeur ou le foie de leur bien aimé disparu. Et comment les en blâmer ? Ils viennent de perdre un être cher et sont en état de choc. En outre la victime est en état de mort cérébrale mais les battements de son cœur sont encore maintenus artificiellement.

Et il est aussi dans notre culture de vouloir préserver les corps de nos défunts le plus longtemps possible, d'où l'embaumement funéraire.

Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres, mais à moins d'être sûr que ces prélèvements ne soient la volonté du défunt, cette impression qu'on va mutiler le disparu ( parents, conjoint, enfants ) ne va faire qu'accroître la souffrance. D'où l'importance d'en parler de son vivant à ses proches sans en faire un sujet tabou.



Si théoriquement dès 2018 les familles n'auront plus leur mot à dire suite au vote du projet de loi de Marisol Touraine qui fait passer en force les dons d'organes en les présumant volontaires, ici les treize "auteurs du noir" n'imposent aucun point de vue et se contentent par le biais de courtes histoires de nous éclairer, d'aborder les dons d'organes sous un angle qui parlera ( ou non ) au lecteur, mais qui le laissera réfléchir par lui-même, sans le brusquer, l'amenant peut-être à se positionner sur un sujet si délicat.

Afin que sur les vingt et un mille personnes en moyenne qui attendent une greffe chaque année en France, plus du tiers actuel puisse être soigné.



Afin de nous sensibiliser, certains auteurs vont choisir de faire parler l'organe ainsi transféré d'un corps à un autre, pour bien montrer qu'une forme de vie peut continuer au-delà de la mort. C'est le cas de Max Obione qui, dans "Vis, Lola !" donne la parole au coeur de Frankie, décédé dans un accident de la route. C'est ce qui lui a permis de rejoindre la poitrine de Lola dans laquelle il bat désormais. Et même si ce nouveau corps lui demande de se réadapter, c'est un coeur énervé, excité et heureux de toujours vivre qui prend la parole pour témoigner brièvement de son sort.

Dans "Iris 216", Eric Maravelias décrit un véritable partenariat entre le narrateur et son hôte dans un univers futuriste où la guerre fait rage. L'organe sera finalement prélevé pour rejoindre un autre corps ( "J'avais un nouveau maître et nous ne faisions qu'un." ) qui cette fois sera un véritable carcan pour celui qu'on devinera rapidement être un oeil d'élite.

Dans les deux cas, l'oeil et le coeur garderont leurs souvenirs passés.



La mémoire cellulaire sera quant à elle justement évoquée à deux reprises. Il s'agit d'une théorie très controversée selon laquelle, lorsqu'on reçoit une greffe, des souvenirs ou des habitudes du patient décédé peuvent être également transférés en même temps que l'organe au receveur.

"La plupart des médecins refusent encore d'y croire. Mais d'autres au contraire se posent sérieusement la question, tant les témoignages des greffés sont nombreux et troublants."

Ainsi, Bob Garcia évoque cette hypothèse dans son très beau texte "Coeur à coeur ou le secret de Laura". Musicien alors en pleine séance d'enregistrement, Pierre est appelé au chevet de son épouse, hospitalisée d'urgence. Un cancer foudroyant lui a été diagnostiqué quelques semaines plus tôt. Quel secret cette ancienne infirmière tient tant à divulguer avant de rendre son dernier soupir ?

Quant à Olivier Norek, dans "J'ai tant de choses à vous dire", c'est également ce thème qu'il explore sous un angle que je vous laisse découvrir. Sachez simplement que dans sa nouvelle, il est question de deux petits garçons qui discutent dans une chambre d'hôpital, l'un victime d'un accident de la route et le second dont le coeur est trop fatigué.

Si cette théorie de mémoire cellulaire venait à être confirmée, ne serait-ce pas la meilleure motivation pour une famille de savoir que leur défunt transmettra un peu de son histoire, de son vécu, comme pour prolonger encore sa trop courte existence ?



Comme nous le rappellent Franck Thilliez et Jeanne Desaubry, les dons sont également possibles de notre vivant, en particulier pour les reins.

L'auteur de " Sharko" évoque dans "La croisée des chemins" un étrange couple. Un homme et un enfant qui marchent l'hiver dans la forêt, qui vivent de chasse, de cueillette et de pêche. L'enfant, Martin, a reçu un rein. L'adulte, Claude, a donné l'un des siens. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un père et de son fils.

Pourquoi Martin cherche-t-il à fuir ?

Dans ce texte dépourvu de dialogues, Franck Thilliez aborde le don sur un ton aussi tragique que plein d'espoir. Et rappelle au passage que :

"Les organes ne sont pas comme ceux qui les portent, ils se fichent des races, des sexes et des religions."

La nouvelle de Jeanne Desaubry est très réussie également, en particulier la fin. Le lecteur pourra choisir entre deux conclusions celle qui lui conviendra le mieux. "Hebnie" ( qui signifie mon fils en arabe ) raconte l'histoire de Mimo et de sa mère, une famille monoparentale d'origine maghrébine. La mère est sous dialyse pour insuffisance rénale. Quant à Mimo, il n'écoute pas ses conseils avisés et continue à tremper dans les petits trafics de sa cité. Jusqu'au jour où ils se retrouveront tous les deux à l'hôpital. Mimo est prêt à donner à sa mère un de ses reins : c'est devenu une question de vie ou de mort.

"On peut tenir avec un seul rein, et lui, il veut vivre, peu importe comment, mais avec sa mère. Il n'est pas prêt à la solitude."

Mais peut-on oui ou non demander un tel sacrifice à son propre enfant ? Les deux hypothèses seront étudiées.



Préserver l'anonymat de chacun protège les donneurs et des receveurs. Une mesure que je comprends parfaitement étant donné les abus qui pourraient en découler ( le besoin pour une famille de rester en contact avec ce qui reste de leur enfant, l'obligation du receveur de tout réussir, et d'être toujours à la hauteur du cadeau qu'on lui a fait ) et qui parallèlement me paraît discutable. Ne rien savoir du ou des receveurs ne rend pas le don concret, n'en fait qu'un concept flou et demande par conséquent une abnégation totale de la part de personnes qui ont déjà trop souffert. Ce nouveau sacrifice pourrait paraître vain parce qu'impossible à imaginer, à matérialiser.

Plusieurs auteurs prendront des libertés avec cette législation pour donner plus d'impact à leur histoire.

Dans "Le fils d'Ariane", Claire Favan nous parle d'abord du jeune Elliott qui éprouve le besoin de retrouver les quatre personnes qui ont bénéficié d'une greffe suite au décès de sa mère.

"Notre identité n'est-elle pas censée être protégée ?"

Chacune d'elles nous sera ensuite présentée, et on verra à quoi ressemblait leur vie avant la greffe, et ce que l'opération leur aura permis de réaliser, la façon dont leur vie a pu évoluer. Peu importe le tour de passe-passe qui permettra au garçon de toutes les réunir, le sujet de réflexion étant davantage l'importance de pouvoir le faire pour des raisons qui seront dévoilées à la toute fin.



Stanislas Petrosky nous rappelle quant à lui que nul n'est à l'abri d'un besoin de greffe, et que ce serait une erreur de ne pas se sentir concerné par le sujet. Pour illustrer son propos il met en scène un couple de joggeurs dans "Mécanique cardiaque". L'homme, bon vivant, ancien fumeur, gros buveur, ne parviendra pas à suivre le rythme imposé par sa compagne. C'est elle pourtant qui va s'écrouler et à laquelle sera diagnostiqué une insuffisance cardiaque. Comment se procurer le coeur qui pourra sauver celle qui a prodigué tant d'amour ?

"Il fallait déjà une compatibilité de groupe sanguin, certains peuvent recevoir, d'autres donner, un beau bordel, et toi, comme par hasard, fallait que tu sois du groupe le plus chiant."



Pour éveiller les consciences, Jess Kaan choisit quant à lui la voie de la violence. Sa nouvelle "Pour Maëlle" n'est pas toujours tendre avec les médecins ( "L'impression que vous n'êtes plus humain, juste un numéro face à des toubibs au mieux surmenés, au pire blasés." ) et particulièrement virulente avec les laboratoires pharmaceutiques et leurs arrangements politiques.

Le narrateur est un pompier qui a perdu sa petite fille suite à des erreurs de diagnostic, de traitement et enfin par absence de greffon compatible.

Que va-t-il mettre en oeuvre pour se venger tout en attirant l'attention du public, et la notre par la même occasion ?



Les autres nouvelles de ce recueil sont peut-être moins axées sur la réflexion, ou en tout cas ne font pas spécialement avancer le débat sur l'importance des dons d'organe.



La nouvelle de Cécile Bontonnou aurait davantage eu sa place dans le recueil "Santé !" en réponse à "Lettre à toi" de Gaëlle Perrin. Alors que dans le premier recueil le cancer lui-même s'adressait à sa victime en lui faisant comprendre qu'il ne la lâcherait pas, la nouvelle ici présente "Deux rounds pour une vie" semble être la réponse de la victime aux métastases qui ont failli l'emporter et avec lesquelles elle a livré un véritable matche de boxe. Un bel hymne à la vie, une leçon de courage, mais qui n'avait pas forcément sa place dans le recueil.



Le don évoqué par François Legay dans "Auto-Immun" est celui du sang. Son texte parle d'un homme qui hait son prochain.

"J'aurais voulu voir sombrer, disparaître, se volatiliser l'humanité."

Même tendre la main à un sans-abri, il en est incapable.

Est-ce que son dégoût d'autrui, sa solitude et son aigreur ont un lien avec la paralysie progressive de tout son côté droit ?



Armelle Carbonel et Jacques Saussey n'ont quant à eux pas quitté l'univers noir du polar qui leur est si familier.

"L'horrorscope" ( un beau titre pour la necromancienne ! ) raconte comment une photographe de scènes de crimes interviendra sur un double meurtre dans un chalet de haute montagne. Le petit Pierrot a-t-il été témoin de l'agression de ses parents ? A-t-il vu qui a énucléé son père et qui a arraché le coeur de la poitrine de sa mère ?

En tout cas, l'horoscope qui annonçait "Restez sur vos gardes, les élans du coeur pourraient surgir là où vous ne les attendez pas" se vérifiera bel et bien dans des circonstances glaçantes.

Jacques Saussey quant à lui a imaginé une intrigue machiavélique avec beaucoup d'humour noir où le mot quiproquo prendra un sens inattendu. "En pièces détachées", c'est l'histoire d'un couple charmant qui a pour particularité de s'être connu par l'intermédiaire d'un site de rencontres mettant en lien des personnes en fin de vie.

Les greffes semblent en tout cas particulièrement inspirer l'auteur, qui inaugurait le recueil "Santé !" avec une autre histoire diabolique sur le même thème.



L'humour, c'est également ce qu'a privilégié Ian Manook qui dans "Une belle jambe" raconte l'histoire futuriste d'un écrivain qui a porté réclamation contre la FDG ( française de greffe ) parce que la prothèse de sa jambe droite couine, ce qui met en péril sa vie sexuelle. S'ensuit tout un dialogue complétement absurde bourré de jeux de mots et d'hypothèses farfelues avec les deux commerciaux venus essayer de trouver une solution amiable à ses doléances.

"Vous n'êtes pas satisfait du pack d'éléments motriciels de mobilité augmentée inférieur droit que nous vous avons greffé ?"

Les deux partis pourront-ils s'entendre sur un compromis ?



La qualité de tous ces textes varie beaucoup, mais j'en ai apprécié la grande majorité. Tous ces auteurs réunis autour d'une cause noble ont beau être regroupés sous l'appellation générale "Les auteurs du noir", beaucoup se sont éloigné de leur terrain de jeu favori et les nouvelles, bien qu'unies par un même thème, sont très hétéroclites. Privilégiant l'humour, la noirceur ou la sensibilité ; la science-fiction, le drame ou le polar, chacun a eu son approche personnelle ( certes parfois tirée par les cheveux ) pour nous faire vivre une petite histoire pleine de suspense ou riche de réflexions, et le plus souvent les deux à la fois.



Et puis aucun ne donne de grande leçon de morale, aucun ne cherche à nous faire culpabiliser ou n'insiste sur l'importance d'être donneur. Le sujet est complexe et la démarche très personnelle même si elle nécessite d'être évoquée avec son entourage. Chacun a ses croyances, ses convictions, son seuil de tolérance à la douleur.

Je n'arrivais pas à me positionner réellement sur le sujet, faute également de m'y être intéressé de près. Et à vrai dire je n'y parviens toujours pas même si je me sentirais hypocrite d'accepter le don dont je pourrais un jour avoir besoin si je n'offre pas potentiellement la même contrepartie.

Au moins maintenant je commence à me poser des questions, et j'ai même eu envie d'évoquer les nouvelles les plus marquantes avec mon entourage.

Et c'est déjà un pas en avant.

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Le don d’organe est une question de vie ou de mort. L’affaire de tous. Les auteurs de romans noirs ne sont jamais les derniers pour défendre une cause et donner de leurs plumes.



Dons est un recueil de nouvelles dont les droits d’auteurs majorés sont reversés à France Adot, la Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains. Un plaisir doublé : soutenir une bonne cause tout en se faisant plaisir.



Et croyez-moi, ce recueil est plein de réjouissances pour les lecteurs, tant les textes sont variés, touchants, forts et parfois originaux. La greffe a clairement pris pour l’ensemble des auteurs aux cœurs d’or qui ont accepté de jouer le jeu.



Dons, ce sont 14 nouvelles avec chacune sa propre couleur, son propre battement :

Cécile BONTONNOU, pour un bon commencement

Armelle CARBONEL, œil pour œil

Jeanne DESAUBRY, histoire de filiation

Claire FAVAN, histoire de pardon

Bob GARCIA, amour à deux

Jess KAAN, engagé

François LEGAY, version aigrie

Ian MANOOK, désopilant

Éric MARAVÉLIAS, version anticipation

Olivier NOREK, enfantin

Max OBIONE, sensuel

Stanislas PETROSKY, amoureux

Jacques SAUSSEY, partageur

Franck THILLIEZ, histoire de séquestration.



Vous devriez vraiment venir participer à cette transplantation de bonnes âmes.



(PS : mention spéciale à Ian Manook qui prouve qu’on peut proposer une histoire hilarante sur un sujet grave)
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Franco la muerte

Vingt nouvelles autour de la figure du dictateur espagnol.

Vingt nouvelles contre l'oubli.

Des textes forts, engagés parfois, rageurs souvent.

Car plus de 40 ans après la mort de Franco, le nationalisme a toujours beau jeu. Et pas qu'en Espagne. Partout en Europe et ailleurs il égraine son mépris des autres, de l'étranger. Partout il sème son dégoût des différences, sa haine pur et simple. Partout il me fait honte.

Ces 20 nouvelles sont salutaires, aujourd'hui encore plus qu'hier.

Elles nous rendent vigilants.

Nous redonnent de l'espoir en l'Homme, en l'Humain.

Vingt texte nécessaires.

Un grand merci aux auteurs et à l'éditeurs pour ce choix risqué quand on sait que le format de la nouvelle n'est pas très lu en France.

Un recueil à acheter, à transmettre, à faire circuler et à lire de toute urgence.
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Poubelle's girls

C’est l’histoire de trois femmes, très différentes. Elisabeth tire le diable par la queue, elle vit seule avec un ado grognon et maussade et cumule tous les petits boulots qu’elle peut trouver pour obtenir au final juste pas assez pour ne serait-ce que les nourrir à leur faim. Paloma est à la rue, atteinte du sida, passé plus ou moins délictueux, mais grande nature, obèse flamboyante à l’appétit de vivre vorace. Blanche, enfin, fiscaliste aisée, enfouit sous des tocs la vacuité de sa vie et élabore à l’infini des plans pour se débarrasser de son mari. Leur rencontre va être pétaradante ! « Roman policier mais pas que » nous dit le sous-titre en couverture, et tout est dans le « mais pas que ». On se régale à suivre la naissance d’une amitié, on savoure le rythme, les dialogues très réussis et on passe un vrai bon moment au final entre ces pages, même si Blanche peine un peu à exister à côté de nos nouvelles copines.
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Vous avez demandé le 17, ne quittez pas...

Interview de Michaël Herpin à l'antenne de France Bleu La Rochelle, à propos de "Vous avez demandé le 17, ne quittez pas" :

https://www.francebleu.fr/emissions/circuits-courts-dans-les-2-charentes/la-rochelle/vous-avez-demande-le-17-ne-quittez-pas-circuit-court-de-l-ecriture-avec-michael-herpin-qui-nous
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Poubelle's girls

Le destin de trois femmes que rien ne prédestinait à se croiser sinon leur malchance dans la vie. Pour remédier à leurs soucis financiers, elles se mettent à braquer des commerces, cachées sous de curieux déguisements faits de sacs-poubelles. Toutes les complices de ce roman noir et féministe ne sortiront pas indemnes de cette rencontre.

téléchargement (75)Le sous titre de ce titre est « Roman policier mais pas que… », et effectivement c’est bien plus que ça. On va suivre Elisabeth, Paloma et puis viendra Blanche. La première tente d’élever seule Mathis, son adolescent de fils. Elle passe de petit boulot en job au black. Un jour elle rencontre la seconde, Paloma, elle aussi est en galère, pire elle est à la dérive. Cette femme vit dans la rue, elle a perdu son mari et du coup son logement. Et en plus elle est séropo. Galère je vous disais. Elisabeth qui est proche de la rupture elle aussi, tend la main à Paloma. Lui propose un abri et même sommaire celui-ci c’est mieux que la rue. Mais la situation financière de ces deux femmes, ne s’arrange pas, c’est la descente inexorable. Alors à force de partager les même galères, une complicité se fait réalité, peut-être même une amitié naissante. Ainsi naît le gang la plus improbable qui puisse exister, le Poublelle’s girls. Elle vont aller chercher l’argent là où il est. Et à force de braquage, elle vont percuter la vie monotone de Blanche une grande bourgeoise qui s’ennuie dans son boulot de fiscaliste mais surtout dans sa vie de femme bafouée, trompée par Pierre son mari avocat, qu’elle rêve de tuer. A partir de là, en on est sûr, tout peut arriver.

Vous l’aurez compris, plus qu’un polar c’est un roman social que nous propose Jeanne Desaubry. On pense à Manchette ou Elle pose son regard acéré sur notre société. elle en fait ressortir ces failles, ces travers. Elle nous donne à voir ces blessures. Et avec son style vif, alerte, ses dialogue cadencés, son ton décalé et humoristique, elle nous propose trois magnifiques portrait de femmes modernes. Et si son roman choral est un poil féministe c’est surtout une belle histoire criante de vérité et de réalisme.

C’est truculent, coloré et noir tout à la fois. C’est tout simplement excellent.
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Le régisseur

De Coluche, je connais les spectacles, les Enfoirés, sa participation à la campagne présidentielle de 1981 mais j’ignorais qu’en 1980 son régisseur avait été retrouvé tué par balles dans la banlieue parisienne. C’est ce fait divers et réel que nous relate Jeanne Desaubry dans un roman ayant pour source son propre journal intime. Mais ici point d’autobiographie, c’est le roman et la fiction qui prennent place notamment par la polyphonie. Outre la voix de la narratrice, Marie, 22 ans, jeune femme enceinte de la victime, sa maîtresse car l’homme est toujours marié, on entend celle d’un journal intime sans ponctuation ou presque, comme un souffle ou une litanie, parfois une longue plainte mais aussi celle de la victime, René, dans une gouaille parisienne bourrue. Certains seront parfois gênés par l’alternance de ces voix mais ce kaléidoscope permet de construire le tableau complet de cette année entre deuil et enquête policière.



Couverture du livre « Le régisseur » de Jeanne Desaubry aux éditions Archipel

Aux premiers abords, je pensais que ce récit serait très factuel et un peu barbant et j’ai été agréablement surprise de voir comment un fait divers arrivait à prendre une dimension romanesque dans Le régisseur. On se prend vraiment au jeu de l’enquête tout en éprouvant une réelle empathie pour Marie, veuve, sur le point d’accoucher et abandonnée par l’entourage de René. Derrière l’enquête se dresse un tableau cynique du monde du spectacle où l’amitié n’existe pas contrairement aux magouilles et compagnie.



On se laisse vraiment prendre dans ce récit et comme on sait que l’histoire est inspirée de la vie de l’autrice, on s’imagine le travail douloureux qu’a dû être la fictionnalisation d’une histoire si personnelle et si tragique.



En résumé : du fait divers au roman, un passage pleinement réussi.
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Franco la muerte

La babéliote Caducrot a fait une bien juste critique de ce recueil de textes .



Le caudillo est enfin mort , la censure s'adoucit , la parole se libère , l'idée de fêter ça , se répand ..... c'est ce livre , oeuvre d'un collectif d'auteurs .

Recommandé auprès du " Très Haut " par une bonne partie de l'épiscopat espagnol , Francisco Franco Bahamonde devrait se la couler douce chez Saint Pierre , Heureusement , Lucifer s'est empressé de l'accueillir avec les honneurs et de le faire griller comme il se doit ...... il grille , il grille sur un grill adéquat et peu à peu sa peau prend les couleurs du drapeau espagnol , rouge , jaune rouge etc ... ça lui rappelle de bons souvenirs .



L' heure n'est plus au Flamenco

Déshonoré Mister Franco

Nous vivons l'heure des couteaux

Nous sommes à l'heure de Grimau



Que t'importe les procédures

Qui font des ombres sur le mur

Quand le bourreau bat la mesure



Franco la muerte ****************** Chantait Léo Ferré



Les anciens phalangistes , les tenants de l'extrême droite espagnole crient un peu moins fort .... pédale douce ... ! : Puede ser que volveran los anarquistas ( il se pourrait que reviennent les anarchistes ) Y en a pas un sur cent , mais pourtant ils existent !



Il y a encore des nostalgiques du franquisme , des adorateurs de la croix gammée , des amoureux du fascisme et du chant " Cara al sol " , ce livre est aussi là pour nous remettre en tête cette vérité , pour qu'on ne l'oublie pas , pour que cette histoire ait pris définitivement fin .





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Franco la muerte

« Le temps a passé, la détestation est intacte. Et l'envie d'écrire immédiate. Franco, les garrots, les fachos, les cocos, les nanars, les Basques, les toubibs, les courtisans, les bigots : Vingt auteur(e)s entament ici la grande parade des règlements de compte ». Pour marquer les quarante ans de la mort de Franco, Arcane 17 a commandé l'écriture de vingt nouvelles qui racontent ou réécrivent l'Histoire, qui rendent hommage aux combattants, qui cherchent à prévenir, enfin, de ce qui menace encore. Tel l'hydre, les têtes coupées du franquisme repoussent, d'autant plus facilement que le Caudillo est mort dans son lit honoré.



Ce sont donc vingt nouvelles longues de deux à dix pages, qui rassemblent des écritures très personnelles et variées ; à elles seules, elles dévoilent les émotions des auteurs face à ce personnage et à cette période : Franco dit la Muerte car tellement en accointance avec la torture et l'assassinat qu'il en est imprégné. Il s'agit alors d'écrire les histoires des résistants républicains assassinés, ou celles de leurs proches qui ne se sentent en paix qu'avec la mort du Caudillo en 1975. Ou de raconter, et le ton est alors plus historique, la journée du 20 décembre 1973 date à laquelle Luis Carrero Blanco, héritier présumé de Franco, explose dans un attenta de l'ETA. Ou encore de se venger rétrospectivement de Franco sur un mode plus humoristique, quoique noir toujours, en imaginant des attaques contre el valle de los caidos. De se mettre dans la peau de Franco, ou dans celles de fachos plus contemporains. Les approches du thème sont finalement très diverses, traitées comme des polars, des romans historiques, des romans de société ou des échanges épistolaires. Les réflexions personnelles, presque autobiographiques sont fréquentes. Les nouvelles sont un peu tout cela à la fois sans doute et c'est ce qui fait la richesse de ce recueil : donner une vision plurielle, historique et actualisée de cette histoire qui hante les peuples des deux côtés des Pyrénées.



Les vingt auteurs se prêtent au jeu avec justesse et nous font entrer dans leurs univers. Ce recueil est finalement l'occasion de les découvrir ou de les retrouver pour aller ensuite vers leurs œuvres personnelles (lesquelles nous sont d'ailleurs recommandées à chaque fin de chapitre).
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Hacking !

C'était un livre assez bien, j'ai apprécier le thème du livre: l'informatique et l'écologie car se sont des sujets qui me touchent. L'histoire est facile à lire et à comprendre. Par contre je suis un peu déçue. Car, il y avait beaucoup de grossièretés. J'ai onze ans et je trouve que ce n'est pas parce que un livre s'adresse aux jeunes qu'il faut y mettre des gros mots sans cesse. Je me suis un peu perdue avant la fin, l'auteur a mélangé les lieux. L'illustration de la 1ère de couverture reflète bien à l'histoire.

Je remercie Babelio et les éditions du Jasmin de m'avoir offert ce livre dans le cadre de la masse critique.
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Recueil de quatorze nouvelles sur les transplantations, les malades en attente d'une greffe, les vies sauvées et sur l'importance du don d'organe.

Les auteurs du noir se mobilisent.

On retrouve ici avec plaisir quelques belles plumes qui font les beaux jours de la littérature policière française mais aussi quelques anonymes.

14 styles différents, 14 visions différentes, pour un recueil riche, varié et passionnant.

Une belle façon de retrouver certains de nos auteurs préférés et d'en découvrir d'autres.






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Dunes froides

L'hiver s'est installé sur les plages du Nord et les villas sont toutes fermées, sauf une, occupée par un couple, Victor Markievicz, 60 ans passés, et Martha, jeune femme fragile. Leur présence intrigue un personnage étrange qui les épie, et la découverte d'un cadavre sur le rivage bouleverse les relations de ce trio.

Dunes Froides se déroule sur les côtes du Nord. Ce n'est ni une enquête policière, ni un thriller, ni un roman sur l'amour. C'est tout ça à la fois, mais d'un point de vue intimiste. Il s'appuie sur un étrange trio : un universitaire proche de la retraite, une étudiante, trop jeune et surtout trop fragile et un voyeur. C'est noir,  très noir. Dunes froides, c’est avant tout une ambiance.

Jeanne Desaubry installe un climat angoissant nourri de petits riens, disséquant les amours pathologiques d'un couple en crise. Étonnant récit à contre-pied où la comédie des sentiments est résolument pessimiste. Une écriture épurée, maîtrisée, un sujet original ,un thriller sentimental très noir.

Un huis clos dans lequel trois personnages évoluent, mus par des motivations diverses. La psychologie des héros est soignée. Chaque protagoniste a sa part d’ombre. L'auteure varie les points de vue, ce qui permet au lecteur de mieux appréhender les secrets dissimulés et douloureux de chacun.

Quant au final, du à un concours de circonstances, s'il semble improbable , il est tout bonnement parfait.

  Personnellement j'y est cru, vous l'aurez compris.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Comment faire un don aux dons? en achetant [Dons] évidemment!!! Et quand en plus, vous alliez ce geste en passant un agréable moment de lecture, difficile de ne pas adhérer ;)

En ce qui me concerne, les lectures de ces différentes nouvelles ont eu un plaisir très inégal, mais dans l'ensemble, c'est le recueil de nouvelles que j'ai préféré jusqu'à aujourd'hui. Certains auteurs sortent du lot et nous proposent des histoires ayant un scénario digne de ce nom et un message de fond que j'ai vraiment apprécié : mention spéciale pour la nouvelle de Claire Favan qui est celle qui m'a le plus marqué, et de loin.

J'avoue qu'avec les noms qui étaient mentionnés sur la couverture, je m'attendais à des histoires plus noires et plus glauques mais il est vrai que le but est que ce recueil soit lu par le plus grand nombre et je comprends après coup pourquoi cet angle d'attaque très "conventionnel" a été choisi.

En tout cas, ce petit livre serait presque arrivé à me réconcilié avec les recueils, ce qui en soi est déjà une belle prouesse!!! ;)

Mars -

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Poubelle's girls

C'est une belle histoire de femmes que nous livre ici Jeanne Desaubry. Oui elle est belle malgré la noirceur de l'intrigue.

Parce que le destin de ces trois femmes n'a rien d'enviable.

Et peu importe leur chemin de vie, galère ou plutôt doré. Le résultat est le même, elles doivent réagir, agir, lutter, pour trouver une solution acceptable à cette existence qui les malmène.



J'ai beaucoup aimé leurs personnages si différents. Elisabeth, mère célibataire qui essaie de survivre en prenant n'importe quel boulot au noir. Paloma, sdf au parler franc et au physique imposant et coloré.et enfin Blanche, plutôt aisé et qui aurait pu être heureuse s'il n'y avait pas eu ce mari qu'elle en est venue à détester.



Tout au long de ce road movie à la française, Elisabeth et Paloma vont faire des choix qui finalement les conduiront face à Blanche. Une rencontre "percutante".

Un gout d'amitié, un parfum de liberté, de rêves inaccessibles mais qu'elles feront quand même, jusqu'au bout.



Une lecture agréable, une aventure que j'aurais bien prolongé un peu.



Ce livre a bien mérité son prix du balai de bronze 2015

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Poubelle's girls

Le féminisme n'est pas révolu, bien loin s'en faut. Une régression insidieuse s'installe malgré l'évolution exponentielle de nos sociétés dites démocratiques. Ni polémique ou controverse sur ce blog... mais je suis une femme... et nos mères brûlant leurs soutien-gorges sur la place publique ont laissé la place à quelques nymphettes ukrainiennes desservant la cause plus qu'elles ne la servent. Quelques bien-pensants suppriment le « mademoiselle » sur les documents officiels ou féminisent quelques mots qui se trouvaient très bien tels qu'ils étaient quand d'autres extrémistes de tous poils tentent de mettre à mal le droit à l'ivg ou à la contraception. Les priorités sont tristement différentes...



Ainsi va le monde... et ces quelques lignes d'introduction qui m'ont été inspirées par ce livre n'en changeront pas le cours mais les choses étant dites sans aucune volonté autre que celle d'exprimer mes pensées, revenons à ce petit roman noir de Jeanne Desaubry qui, d'un ton délicatement féministe, met en avant trois femmes dont le destin bascule. Trois femmes dont les chemins se croisent. Trois femmes trouvant leur force dans leur désespoir.



Le ton est donné et les 230 pages au rythme un peu trop saccadé défilent en chorale, passent de scène en scène avec quelques coupures chronologiques et des retours en arrière qui peuvent être déstabilisants.

Le format très court ne permet pas un développement approfondi des personnages mais l'auteure s'en sort avec les honneurs et réussit malgré tout, à mettre en avant l'essentiel. Elle prend le lecteur par la main et l'emmène là où elle veut qu'il soit.



Petit roman noir sur fond de débat social, Poubelle's girls a cette qualité d'être écrit par une femme et de parler des femmes. Sans prétention, Jeanne Desaubry rend tout simplement hommage à celles qui se battent et qui, parfois, perdent. Pour ma part, mon hommage va à celle qui me l'a offert, mon amie Geneviève. Un grand cœur, une belle âme, une super nana.


Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Poubelle's girls

Elisabeth vivote. Quelques heures pour du ménage ici et là sans aucune reconnaissance, son ado renfrogné à élever et à peine de quoi faire bouillir la marmite. Paloma vit dans la rue depuis peu. Un passé pas exemplaire, du répondant et une forte personnalité. Et cette hargne de vivre. Et puis il y a Blanche. Mariée à un avocat habitant une belle maison, indépendante financièrement, elle veut se débarrasser de son mari. Elisabeth propose un hébergement à Paloma. Une caravane sans luxe mais au moins elle aura un toit.





la suite sur :

http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/07/jeanne-desaubry-poubelles-girls.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Point de fuite

Enceinte de sept mois ou sept mois et demi, Marie est effondrée. Elle n’a plus de nouvelles de René depuis deux jours. Pourtant, il lui avait téléphoné le 23 novembre 1980, se montrant comme à son habitude, s’inquiétant de la santé de son fils à venir. Car nul doute, pour lui, ce sera un fils.



Marie se morfond, tricotant de petits chaussons en laine jaune, la couleur du maillot des vainqueurs du tour de France. S’il n’est pas vainqueur, au moins René est l’un des équipiers de l’Artiste. Il est le régisseur de Coluche qui ose se présenter à la présidentielle, affrontant les ténors de la politique. Il a quand même sa voix à faire entendre même si certains se gaussent. Mais je m’éloigne du sujet. René.



Alors elle téléphone à Dany-la-hargneuse, la légitime, la mère de ses filles. Elle non plus n’a pas de nouvelles de René. Elle l’a vu le dimanche soir et depuis plus rien. Et de plus René ne lui avait pas dit que Marie était enceinte.



Elle n’obtient aucune réponse concrète auprès de Jim, qui gravite dans l’entourage de l’Artiste, mais rien. Ils ont même téléphoné aux hôpitaux, pas de René. Enfin la police se manifeste. Et les nouvelles ne sont guère réjouissantes. Pas réjouissantes du tout même. René a été retrouvé, mort, dans un terrain vague de la banlieue de Paris. Selon les premières constatations, son corps a été transporté après son assassinat.



Marie n’a qu’un recours. Sa mère qui n’hésite pas à la retrouver chez elle. Le père aussi, mais la mère, c’est comme une confidente à qui on ne cache rien, ou presque. Ce n’est pas comme les autres, Jim, Nino le chauffeur de vedette qui pour l’heure trimbale Thierry l’imitateur. La mort de René, elle, n’est pas une imitation.



Et le 26 novembre, un mercredi, elle se rend à la convocation du 36 Quai des Orfèvres. Elle est accompagnée de ses parents. Ils sont reçus par Marc Perrin, celui qui est venu chez elle. Elle le reconnait. Et puis elle aura affaire aussi avec Vallois, le Janséniste, et un peu plus tard avec Sargent. Qui ne rit pas malgré la chanson. Le rire du Sargent.



Le début d’une longue descente aux enfers pour Marie qui peut compter sur Maman, comme s’obstine à dire Perrin. Quant à elle, il l’appelle Marie, tout simplement. Comme s’il s’agissait de quelqu’un qu’il connait depuis longtemps. C’est vrai qu’elle est jeune, Marie. Un peu plus de vingt ans. Dix-huit ans d’écart avec René Gorlin. Son amant, le père de son futur enfant.







Marie est victime de rumeurs et d’insinuations malveillantes, de racontars, de dénis, d’omissions, tout autant de la part des petits valets de l’Artiste que de Dany la légitime. Sans oublier les journalistes, ces rapaces de l’information. Et même elle, la première qui oublie de raconter certains faits qu’elle juge de peu d’importance. Mais ce n’est que son jugement. Des faits divers, des faits d’hiver, alors que Noël approche et que Marie s’inquiète pour son gamin.



Et on suit tout au long du récit, un style télégraphique, haché, heurté, la plupart du temps, Marie dans ses déambulations, dans ses pensées, dans ses affres, ses meurtrissures.



Un récit adapté d’une histoire vraie, qui montre le désarroi d’une jeune parturiente primipare, avec ses personnages fictifs et réels.



Une affaire qui fit du bruit à l’époque, mais souvent chassée des chroniques et des mémoires, par l’aura de l’Artiste. Par sa volonté de se présenter à la Présidentielle, aux remous que cela a suscité et qui ont éclipsé tout ce qui gravitait autour. Une affaire qui conduira peut-être celui qui est mort quelques années plus tard d’un accident de moto à se retirer de la compétition. Car bien des zones d’ombres restent en suspens, alimentées là encore par de fausses révélations ou de justifications erronées. Et on pourrait croire que quelqu’un porte le bonnet dans cette affaire, comme l’aurait dit un certain Christian.



Un ouvrage poignant et émouvant qui trouve sa justification dans la dédicace placée en début de volume mais que je me garde bien de vous dévoiler, afin de garder le suspense.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Dunes froides

La carte postale s'arrête à la couverture. Dès les premières lignes, l'auteure nous sort la tête du sable pour nous la plonger dans l'ambiance glacée d'un polar plutôt cynique.

Dans la petite maison perdue dans les dunes, un couple. L'homme, âgé, vient de perdre son épouse malade et file le parfait amour avec une jeunette. Une ancienne élève. Dehors, un voyeur. Un journaliste, Un rôdeur aussi. Quelques gendarmes ensuite, par l'odeur du sang attirés.

Cela fait beaucoup de monde autour de la petite maison perdue dans les dunes. Beaucoup trop de monde.

Il y en aura moins à la fin.

Un polar de bonne facture, au montage original, pratiquement sans héros, où l'on découvre peu à peu les pièces du puzzle comme le disait ci-dessus la gendarmette, grâce aux points de vue des uns puis des autres, dévoilés au fil des chapitres, comme dans une spirale. Une spirale infernale car, sur les traces des personnages, on s'enfonce peu à peu dans le sable et l'horreur ...

L'écriture sèche et glacée de Jeanne Desaubry ne nous laisse aucune chance ...

Les Rita Mitsouko "Les histoires d'amour finissent mal, en général …", sont cités en exergue du livre : on est loin de la carte postale et de la pub pour une escapade en amoureux sur les plages du nord ...

Un petit polar sympa et original, pas prise de tête et plutôt bien écrit : une auteur à suivre ...
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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