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Nationalité : États-Unis
Biographie :

Jeffrey C. Herf est un historien américain. Il est professeur émérite d'histoire européenne moderne à l'Université du Maryland, College Park. Il est spécialisé en particulier dans l'histoire allemande moderne.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Thaw et Sharp en concluaient : " les sentiments du monde musulman, généralement favorables à l'Axe et accentués en ce sens par le problème judéo-arabe et les succès allemands dans le Caucase et Afrique du nord, ont créé une situation explosive propre à mettre la cause alliée en grave danger". S'agissant de la Grande-Bretagne, les opinions allaient "de la méfiance à la haine ouverte". [...] Aussi fallait-il envoyer sur place une commission américaine pour assurer au monde musulman que les États-Unis n'avaient aucune ambition impérialiste et que tant que les Nations unies qu'eux-mêmes n'avaient que les "sentiments les plus amicaux envers l'islam" ; qu'ils souhaitaient une "liberté complète pour chacun des États musulmans dans les limites des frontières territoriales et ethniques" et ne s'opposaient pas en rien à une fédération des États arabes. Les États-Unis "prêteraient aussi leur concours à un règlement consensuel du problème judéo-arabe en Palestine suivant des critères cantonaux, fédéraux ou autres acceptés par les deux parties" Une telle attitude politique aurait un "effet immense sur l'opinion musulmane à travers le monde et la rallierait probablement à la cause des Nations unies".
cette note Thaw et Sharp manquait de subtilité diplomatique, mais aussi de finesse sociologique. Elle exprimait les préjugés de l'époque à l'égard des Juifs et du commerce en Irak. sa manière de dire "le musulman", au singulier, pour désigner une pluralité humaine était choquante. Mais l'observation de l'importance politique de l'islam, de la profondeur de l'hostilité musulmane envers les Juifs et du soutien aux Allemands [...] ne manque pas de sincérité. Dans leur idée, la propagande allemande faisait vibrer une corde sensible, en particulier avec ses appels aux musulmans en tant que musulmans et ses attaques contre les Juifs. Leur note se distingue par son empressement à se référer franchement au "panislamisme" à une époque où la plupart des dépêches diplomatiques se focalisent sur la politique arabe comprise dans un sens plus restreint. Il s'agit là de l'un des tout premiers rapports concernant l'impact du "panislamisme" sur le cours de la guerre.

p. 164
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Au cours de l'automne 1942, la propagande radio en arabe des nazis multiplia ses appels islamistes. Le 18 septembre au soir, la station Nation arabe prétendit que l'appel lancé aux musulmans par le recteur de l'université Al-Azhar, dans lequel il les invitait à s'en tenir aux principes de l'islam, avait été "bien accueilli et accepté avec joie par tous". Le présentateur se dit triste que "certains souverains musulmans aient adopté les principes européens et appelé les fidèles à suivre ces idées démocratiques dont l'islam est très éloignés. La démocratie n'a rien de commun avec l'islam, qui n'a pas le moindre lien avec quelque principe européen que ce soit". Les pays arabes et musulmans se devaient d'observer leurs traditions et leurs coutumes, et de "ne pas suivre les usages et les principes européens qui n'ont rien à voir avec l'islam". Certains Européens - on ne précisait pas lesquels - voulaient exploiter ces pays et asservir leurs habitants. Cet état de choses "durera aussi longtemps que les musulmans ne s'en tiendront pas à leur credo" et ne demeureront pas unis derrière "Mahomet, le prophète de Dieu", qui a dit : "un musulman est à un autre musulman ce qu'est un bâtiment au bâtiment voisin, chacun soutenant l'autre"

pp. 165-166.
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"L'une des principales raisons de l'hostilité de l'islam aux nations unies", selon Sharp et Thaw, était ce que les musulmans et surtout les Arabes "appelaient à la trahison de la Palestine par le gouvernement britannique qui a [vait] introduit et encouragé un foyer sioniste en Palestine". Au-delà de ce point de vue antisioniste, que partageaient d'autres agents des services de Renseignement militaire américains, Thaw et Sharp offraient une vision posée du "panislamisme". Le "panarabisme", expliquaient-ils, était "probablement sans issue", parce que les Arabes ne parvenaient pas à s'entendre. "Le panislamisme est une autre affaire. A cause du fanatisme religieux musulmans, c'est un problème très vivant, quoiqu'en sommeil, au point qu'il suffit d'une étincelle pour embraser une rébellion contre la Grande-Bretagne. La meilleure preuve du danger généralisé que représente le problème judéo-arabe est le fait que les musulmans indiens, qui ne sont pas arabes et à qui la question juive ne se pose pas, aient participé au financement et à la propagande au nom de leurs frères musulmans de Palestine. Et ce alors que le roi arabe Ibn Séoud affectait une neutralité détachée"

p.163
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La note de Thaw et Sharp dépeignait une région débordant d'hostilité envers les juifs. Selon eux, les Persans, "qui en voulaient profondément aux juifs", en avaient tué quelques-uns et forcé les autres à quitter le pays. Les musulmans irakiens étaient farouchement antijuifs, antibritanniques et xénophobes", malgré la présence d'un gouvernement pro britannique à Bagdad.

p. 163
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