Le vent était calme. Décoller ne serait pas difficile. Je l'avais fait des centaines de fois. Les papillons dans mon estomac n'étaient pas dus à la peur. Ils étaient dus à l'anticipation.
J'avais la chair de poule. J'ai serré les commandes entre mes doigts pour ne pas frissonner d'envie. Les gens normaux ressentaient ça lorsqu'ils arrêtaient de fumer. Je l'avais ressenti, ça aussi.
C'était parti. J'ai lancé l'avion sur la piste. Il suffisait que je le garde rapide et droit. La forme des ailes, la vitesse de l'air et les lois de la physique feraient le reste. L'avion avait envie de voler.